Oui, je me doute que ça ne vous plait pas mais je l'assume complétement. D'ailleurs, si vous pouvez me certifier preuve consensuelle ou mieux, rationnelle à l'appui que c'est impossible, je peux encore revenir aux boudins "komtoulmonde". Là-dessus, je suis clair.
En fait, quand est arrivé le moment de matelasser, j'ai réfléchi deux mois à quel aspect je pouvais ou devais donner.
- On avait déjà débattu sur quelques bas-reliefs et plats d'argent où on se demandait si on avait la représentation d'un thoracomachus ou d'une cuirasse ou les deux ensembles sans pouvoir formellement conclure.
-Par rapport à ce premier point, l'explication la plus basique ne pourrait-elle être que l'on peut doter le thoracomachus de l'aspect stylisé d'une cuirasse classique (point de vue artistique) ? Je me suis arbitré en faveur du "oui"
- Par ailleurs, le fait qu'il s'agisse de feutre et non de laine et/ou de crin en vrac, autorise techniquement ce genre de fantaisie. Si je pensais que cela devais diminuer son efficacité de protection, je ne l'aurai pas fait.
- Ensuite, fin V éme siècle les cuirasses ont tendance à se raréfier me rabâche t-on et Procope note que des Bretons s'accrochent aux moindres détails de leur romanité "vestimentaire", je me suis dit, pourquoi ne pas, sur un thoracomachus, représenter des éléments classiques de cuirasse stylisé. Après tout, je connais un clavus copte qui imite une attache de cuirasse sur une tunique mais c'est plus un petit étai intellectuel personnel qu'une conviction bien ancrée.
- Concernant le harnais lui-même, j'observe depuis longtemps qu'il passe aux endroits où la cuirasse frotte presque le plus et là où il y a le moins de chair sur un os (côtes, clavicules, omoplates, pas les vertèbres c'est vrai) et je me suis demandé si, en dehors d'un aspect peut-être dignitaire chez les palatins ou des officiers orientaux (on ne sait pas le fin mot si j'ai bien suivi), il ne s'agissait pas tout bonnement d'un revêtement de cuir pour prévenir l'usure du thoracomachus par abrasion sur ces zones particulières et contribuer à répartir le poids "local" sur une meilleure surface.
- Enfin, tout bien pesé, je me suis dit que les classiques boudins des reconstitutions passées ne me semblaient pas plus sourcés que ça (avant le XIIéme siècle et encore) puisque sur deux bas-reliefs qui représenteraient peut-être un thoracomachus, le premier ne présente pas de boudin en dehors du harnais et pour le second, on n'a pas réussi à dégager de consensus.
Donc, considérant ces différents éléments, j'ai voulu une démarche un peu plus franc-tireuse et encore, je me suis modéré. Techniquement, il eut aussi été parfaitement faisable et conforme à l'aspect de certaines icono byzantines du VIéme de coudre de vraies écailles directement sur l'enveloppe externe sous la bande pectorale et de faire le harnais en cuir ou même en tôle fine recouvrant les attaches du plus haut rang d'écailles. Mon problème c'est de savoir ou m'arrêter objectivement parce que si je m'étais écouté, j'aurai imité les vôtres avec un revêtement en cuir mais bon, rien ne m'a indiqué qu'ils soient plus proches de la vérité historique que le mien et copier c'est pas beau.
A+