Après, m'être présenté (vaguement, je sais mais j'adore parler de moi alors n'hésitez pas à demander plus d'infos
), je lance mon premier "topic".
Après de nombreuses relectures d'un site sur la Notitia, j'en suis venu à considérer, que l'armée romaine de l'empire tardif est une armée hautement spécialisée (j'enfonce sûrement une porte ouverte là
.).
C'est à dire que ces légions ou auxilia s'adaptent à l'adversaire rencontré en matière d'équipement et de tactique, d'où pléthore de types d'unité de cavalerie, infanterie et auxilliaire.
Or sur ce site (
http://www.ne.jp/asahi/luke/ueda-sarson ... terns.html), une énigme toute fois subsiste la titulature armigeri et mattiari, renvoi t-elle à une distinction ou à une fonction tactique ?
Pour Jean le Lydien les "armigeri", semble être un distinction, correspondant à celle des pages, la traduction anglaise "Weapon Bearers" (porteur d'armes) laissent supposer cette fonction ou peut laisser sous entendre des soldats particulièrement bien armé (chose que relève l'auteur du site).
Or dans ce cas c'est l'une des rares fois où une fonction se retrouve à la fois partagée par des unités de cavalerie et des unités d'infanterie (Equites armigeri seniores-cavalerie, Armigeri propugnatores iuniores-infanterie). Faut-il voir les armigeri (en général rattachés au comitatus praesidentialis ou palatins), comme une élite "porteuse des armes [du prince]) ou comme des unités plus lourdement armées que le légionnaire ou l'auxiliaire palatin lambda (qui n'est pas lacédémonien, non pas taper
) ?
La répartitions (Afrique 2 legio, 1 vexiliatio, armée "prima praesidentialis" 1 legio, Italie et scholae orientale) et leurs titres ("pugnatores", "defensores", "propugnatores"), suggèrent un rôle clé dans la bataille (le coeur de la mêlée), d'où une unité lourdement armée (cataphracte à usage pédestre cad : manicae, cnémides, côte de maille longue et bouclier imposant, ou équipement de cavalerie plus lourd que la moyenne mais inférieur celui des clibinaires). Ce qui pourrait s'expliquer, par l'analyse des types d'ennemis rencontrés (peltases ou cavalier maures ou germaniques et cavalerie des peuples des steppes ?), ou par une nécessité tactiques ("hoplite" de la phalange tardive pour l'infanterie ou usage d'une cavalerie lourde mais moins chère que celle des "cataphractaires" ou des "clibinaires" et plus adaptée au terrain ?).
Quant à Mattiari, beaucoup sont stationnés en orient (ou Illyricum pour les legio occidentales), le mot viendrait de "Mattara", qui désigne un javelot/lance lourde gaulois, le terme semble être repris en latin pour désigner un javelinier (source : gaffiot).
Ce qui peut les identifier à des "velites" ou au "scutati" de Végèce (armés alors seulement d'un bouclier, de javelots, d'un casque et d'une spatha ?).
Une autre piste serait un armement régional (Mattiarii Honoriani Gallicani du Comes pro Illyricum), sorte de pilum ou de veruta mais dans un format plus lourd ou une sorte de gaesum.
Classé comme legio, on pourrait aussi penser, qu'ils entrent dans la catégorie : infanterie lourde.
En effet à Adrianople, ils forment le dernier carré autour de l'empereur Valens, toutefois cela peut aussi être un effet de style pour souligner l'aspect dramatique de ce désastre.
Car l'auteur semble plus déplorer la perte ou la fuite des auxiliaires palatins et peut vouloir montrer un empereur réduit à trouver refuge auprès de l'infanterie légères des Mattiari et des Lanciari (qui eux sont souvent vu comme une infanterie légère).
Voilà quelques réflections que je partage avec vous, j'espère que vous apporterez de l'eau à mon moulin (et je sais d'avance au vu des précedents post que je serais loin d'être déçu).
Au plaisir de vous lire