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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 14 Déc 2008, 01:47 
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-Enfin la représentation des Hebreux sortant du chemin tracé par Moise:

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Merci à Aegidius, notre membre globe-trotter pour ces photos...

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 14 Déc 2008, 13:27 
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C'est encore exactement le même thème pour ce sarcophage parfaitement conservé et daté cette fois de la fin du IVe siècle. Il est actellement exposé au Musée archéologique d'Arles. Si la composition est quasi-identique, la facture elle, est moins précise. Sur les cuirasses n'apparaisent plus les écailles. Ainsi, les soldats représentés semblent tous porter des cuirasses musclées tracées à gros traits, ou bien semblent apparaitre simplement en fantassins légers. Ce qui frappe c'est surtout la permanence de ce type de sarcophage pour tout le IVe siècle.

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 14 Déc 2008, 18:16 
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Nous restons encore un peu dans les sarcophages avec un autre exemplaire du Musée d'Arles. Ce sarcophage daté du IVe siècle présente en reliefs plusieurs épisodes des évangiles. Une des scènes qui nous intéresse est l'audience que donne Ponce-Pilate ou Hérode à Jésus (le port du diadème héllénistique pencherait plus vers le personnage du Roi) bien que la scène la plus classiquement représentée soit la rencontre du Christ face à Pilate qui "s'en lave les mains" selon la tradition bien connue...

C'est le personnage en cuirasse qui attire notre attention. La cuirasse est une lorica squamata de taille courte prolongée d'une double série de ptèruges. Les épaules sont elles-mêmes recouvertes d'écailles, et le bras jusqu'au coude, est complété d'une seule série de ptèruges. Sa tunique est à manches longues et chose peu courante, le personnage porte non pas des braies mais des femoralia, sorte de petit "pantacourt" surtout utilisé par les cavaliers à l'époque du Haut-Empire. Ses chaussures ne sont ni des caligae ni des campagi mais des crepidae à la grecque. Ces reliefs finement exécutés font beaucoup penser à l'image en médaillon du Magister Stilicho sur son propre sarcophage.

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 14 Déc 2008, 18:48 
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Dans la continuité, voici donc le sarcophage du célébre Magister Militiae Flavius Stilicho (359– 408) gendre de l'empereur Théodose Ier (379-395) marié à la nièce de celui-ci, et homme fort de l'Occident romain de 395 à 408. Stilicho est le représentant par excellence du militaire aux origines germaniques parvenu aux faîtes d'une carrière que sa condition de semi-barbare pouvait lui permettre. Son sarcophage réside aujourd'hui à l'Eglise St Ambroise à Milan. il se compose de représentations de saints et de passages des évangiles. Un des grands cotés voit le Christ professer parmi ses disciples. Le médaillon où apparait Stilicho entouré de sa femme Serena nous montre un personnage assez éloigné de l'image que nous connaissons de lui à travers le dyptique de Monza. Même si la coiffure semble identique, ici, Stilicho ne porte pas de barbe. Il tient d'ailleurs dans ses mains un dyptique soulignant le fait qu'il fut désigné Consul à plusieurs reprises par Théodose puis par Honorius. Enfin pour marquer son appartenance aux hommes de guerre en tant que général, il est représenté en cuirasse d'écailles dont on devine la présence par l'épaule dénudée révélant les écailles de la manchette de son armure. Un manteau, un sagum, recouvre le reste de son corps.

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 28 Déc 2008, 21:10 
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Nous allons rester encore un temps sur les nombreuses représentations de cuirasses d'écailles mais nous allons varier en proposant ici des cuirasses plus détaillées et plus travaillées. En effet, la numismatique est quasiment la seule malgré des topoi qui lui sont propres, à figurer des cuirasses accessoirisées et décorées. Lorsque ces monnaies sont sufisamment de bonne qualité elles peuvent se révèler une source considérable en détails et en décors. Certains avatars tri-dimentionnels, rares mais appréciables nous font percevoir ces spécificités avec plus d'acuité encore.

Peut-être ces équipements supplémentaires ne concernent-ils que les officiers ou les empereurs qui sont ici les premiers représentés, mais ces équipements sont aussi les marques d'une tradition dans la droite ligne des canons esthétiques gréco-romains. A travers ces quelques images, nous verrons aussi les originalités propres à l'époque des IVe et Ve siècles.

Ici, un buste de l'Empereur Valentinien III (424-455) ou d'Honorius (395-423) - son identification n'est pas arrêtée - visible apparamment au Musée du Louvre bein que je ne l'ai encore jamais vu là-bas... C'est un de mes bustes tardif préféré car il cumule conservatisme et originalité. Conservatisme par le paludamentum et la Gorgone appliquée sur la cuirasse d'écaille alors que les deux empereurs sont parfaitement chrétiens. Une cuirasse parfaitement réalisée. On notera le soin dans les finitions de la cuirasse avec un revert qu'on peut imaginer de cuir au niveau du col de la cuirasse. Ces Cols travaillés peuvent être décorés selon la numismatique de broderies en rinceaux ou de rivets décoratifs aux accents très "peplumesque". La ceinture de grade nouée sur le torse est aussi le signe traditionnel du commandement.

Mais ce qui est le plus a retenir sont les épaulières de cette cuirasse. Les cuirasses romaines portent depuis des siècles des épaulières fortement inspirées des linothorax grecs. On les retrouve sur les cuirassses musclées comme sur les lorica squamata ou les lorica hamata. A partir de la fin du IIIe siècle, les épaulières se font plus rare chez les soldats mais réapparaissent sur certains monuments. De même leurs formes semblent évoluer même si le constat n'est pas complétement généralisable. Nous voyons des apparaitre des épaulières plus minces ou plus longues tantôt armurées comme celles-ci, tantôt unqiuement décorées de symboles impériaux. On pourrait penser qu'avec le temps, et l'introductions de nouvelles défenses comme le Thoracomachus, les épaulières perdent de leur fonction protectrice pour devenir des acessoires ou décoratifs, ou esthétiques ou de rang.

Les épaulières montrées ici possèdent aussi l'originalité d'êtres composées d'une seule rangée de grosses écailles. De rares monuments héllénistiques montrent de même ce type d'épaulières en Orient mais jamais, à priori, en Occident à l'époque romaine. Une belle pièce d'argent de Constantin II (337- 340) figurent déjà au IVe siècle le même type d'épaulières représentée de manière assez claire. Au passage, vous verrez aussi une encolure sur cette cuirasse d'écaille décorée d'une "broderie" en rinceaux.

-Le Buste de Valentinien III/Honorius:

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-Pièce en Argent de Constantin II:

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 28 Déc 2008, 21:24 
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Le vestiges de l'arc de Dioclétien (284-305) nous offre une superbe représentation de cuirasse d'écailles romaine ornée de ses épaulières (des épaulières armées de petites écailles à l'image de la cuirasse elle-même) absolument dans l'esprit du Haut-Empire. Nous avons là une figuration de propagande classique sur ce qui était une des bases de l'arc de triomphe. Il s'agit d'une dépouille Opîme accompagnée de la Victoire et d'un ennemi, sans doute un barbare, vaincu au pieds du trophé. La représentaion de l'équipement est superbe. Une cuirasse parfaitement dessinée au niveau du bas-ventre, une encolure avec revert, un fin baudrier (Balteus) et un ceinturon à la taille. La cuirasse est accompagnée de ses ptèruges doublées de plus petites au nombre de deux. Enfin les épaulières munis d'un revert sur les contours. Vous noterez, chose importante, le casque pseudo-attique représentée de manière frontale, des jambières (Ocreae/Cnèmides) incluant le genou, des boucliers assez conventionnels attribués aux anciens Celtes, Daces et Gemains, et des armes: une hache et une lance. Un très beau modèle de cuirasse bien que dans un contexte clasicisant:

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 28 Déc 2008, 21:38 
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Ici, un petit buste de Calcédoine (Cabinet des médailles) absolument magnifique présentant Constantin Ier (306-337) La pièce dépoque tardive, montée plus tard sur un objet Renaissance montre Constantin en arme. Il porte une cuirasse d'écaille avec ce qui devait être une gorgone avant d'avoir été retravaillé pour en faire une croix chrétienne. Le Buste pourtant minuscule est d'une précision remarquable (surtout au niveau du visage...) l'équipement n'est pas en reste. Les écailles de l'armure sont parfaitement visibles ainsi que l'encolure avec son revert, les ptèruges d'épaules elles-même travaillées et bien sûr les épaulières. Détail amusant les épaulières sont représentées montées à l'envers. Il arrive parfois sur des reliefs ou des statues, de voir ce genre d'incongruité. L'intérieur des épaulières n'est pas armé mais décorées de broderies en forme de crénaux.

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 29 Déc 2008, 18:25 
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Mais que vient donc faire le buste en or du Marc Aurèle d'Avenches ici? Si ce célébre buste que doit bien connaître Illanua figure dans ce fil, c'est qu'une petite histoire courre sur l'identification présumée de l'empereur qui nous apparait sous ces traits. En effet, si officiellement "Marc Aurèle reste Marc Aurèle", il n'en a pas toujours été ainsi. A l'époque de sa découverte dans un égout d'un temple à Avenches en 1939, il a été proposé en premier le nom d'Antonin (le Pieux). Celui de Marc Aurèle, dès 1940 à très vite fait suite aux propositions. C'est maintenant l'identification acceptée. Or, quelques dizaines d'années plus tard, a été reconnu une disparité importante entre les portraits de marbre de Marc Aurèle et le buste d'Avenches. La partie supérieur de la tête est moins haute et plus large, et l'arrière presente une coiffure datable du Ier siècle. Il en résulte un réctrécissement du front. A cela pouvons nous ajouter que le devant de la coiffure du buste ainsi que la barbe ne sont pas celles reconnaissables sur les marbres de Marc Aurèle.

Il est encore accepté aujourd'hui que sur le buste d'or a été greffé un nouveau visage sur une tête pré-existante dont les mesures extérieures ne pouvaient plus être modifiées. Le nez et surtout les yeux ne semblent pas correspondre tout à fait non plus. Si on peut reconnaitre que ce Marc Aurèle ne ressemble pas tout à fait au Marc Aurèle de la statuaire connue, en 1980, son identification faillit basculer. En effet, à cette date l'Historien J. Ch. Balty proposa de voir dans ce buste non pas l'empereur Marc Aurèle mais l'empereur Julien l'Apostat (355/360-363). Mais l'argumentaire de l'Historien sans doute basé sur des comparatifs physique et sur l'activité de l'Empereur sur cette frontière fut contré l'année suivante par un autre spécialiste (Hans Jucker) pour qui dit-il dans un style tout alamanique "Marc Aurèle reste Marc Aurèle".

L'hypothèse est séduisante car il subsiste des ressemblances physiques sur les premières monnaies où Julien se laisse précisèment pousser la barbe. De même, les yeux et la coiffure choquent moins que sur sur les portraits de Marc-Aurèle. Toutefois, il reste peu de portraits de Julien qui permettrait un réel comparatif, et celui d'Avenches pourrait aussi bein ressembler à celui de Probus comme à Aurélien.

C'est pourquoi, il me plait d'amener ce buste dans ce topique. L'interêt premier étant que sa cuirasse est bien détaillée, et peut servir de modèle. Une cuirasse d'écailles avec une gorgone qui apparait ailées à moins qu'il ne s'agisse des écailles de l'armure. un col souligné par son revert et encore des épaulières, toutes simples, aux formes caractéristiques mais sans décorations intérieures. L'arrière du buste nous montre que les épaulières sont indépendantes l'une de l'autre du moins c'est ce que l'on peut deviner malgré les surplis du manteau qui recouvre le dos. C'est une question que je me posais depuis longtemps car cela peut influer sur les tentatives de reconstitutions.

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 29 Déc 2008, 18:52 
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Voici maintenant une autre figure impériale (un peu malmenée par le temps) d'époque constantinienne, retrouvée à Constantinople, près d'un des ports impériaux et façonnée sur le modèle des tétrarques de la place St Marc de Venise (Musée D'Istanbul) Au lieu de porter un thorax, une cuiarasse musclée, cet empereur anonyme porte un cuirasse d'écaille. Une ceinture de grade décorée au niveau de la poitrine et une épée à la ceinture (que l'on ne voit pas très bien... à moins que les cercles visibles soient les pièces décoratives du ceinturon) L'épée est un parazonium, une arme surmontée en pommeau d'une tête d'aigle, ce qui peut nous assurer que nous sommes en présence d'un empereur. Le fourreau lui même est décoré sans que nous sachions à quoi le design peut correspondre. La position du bras qui barre le corps est identique à l'attitude des tétrarques s'embrassant, un bras posé sur l'épaule de l'autre. Les épaules et le bas de la cuirasse portent des séries de ptèruges.

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 29 Déc 2008, 19:09 
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Le simple soldat peut lui aussi s'offrir des fantaisies sur sa cuirasse d'écaille sans pour autant faire référence systèmatiquement à la tradition gréco-romaine. C'est le cas sur un des panneaux de mosaique de l'Eglise Saint Marie Majeur de Rome (début du Ve siècle...) où, entre plusieurs scènes bibliques et évangéliques traités à la mode tardo-antique, apparaissent face à Ebenezer des soldats armurés de différentes manières. Parmi ceux-ci deux armurés en cotte d'écailles. Les casques sont trop shématiques pour en tirer une information, au plus, des casques dorés, d'autres de fers (au fond un casque à crête metallique dans le style de l'Intercisa IV) des cimiers à panaches, des pargnathides discrêtes. Ces soldats porteurs de lances sont aussi équipés de fins baudriers rouges et d'une collerette d'écailles de bronze au niveau de l'encolure, ou bien, autre possibilité, l'emploi d'écailles de Bronze directement intégrées sur une cuirasse majoritairement en écailles de fer. C'est aussi une originalité de l'époque tardive bien que dès le IIIe siècle nous connaissons par des stèles funéraires l'usage d'équipements de protection mixte tel une lorica segementata pourvu d'une collerette d'écaille et d'un bras armé d'une manica. L'usage de ce type de composition est peut être courant au IVe-Ve siècle, mais apparait dans les représentations que de manières sporadique. A ne toutefois pas négliger en reconstitution.

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 30 Déc 2008, 18:32 
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L'Arc de Galère de Thessalonique (actuelle Salone) construit entre 299 et 305 célébre la campagne victorieuse du Tétrarque Galère en Perse en 298 et son Triomphe. L'aventure avait pourtant très mal démarrée. Galère, tout à fait compétent lança sur la demande de l'Empereur Dioclétien une campagne contre la Perse du Roi des Rois Narsès. On ne connait pas le détail de la campagne, mais le résultat fut désastreux. Mal préparé, Galère encore César, connu la défaite. Revenu de Mésoptamie, Dioclétien furieux, refusa de le faire monter sur son char. Il le fit donc courir à coté de lui humiliant volontairement son collègue. La seul façon de se faire pardonner était de revenir en Vainqueur.

Cette fois Galère monta sa seconde campagne avec soin, en choisissant un nouvel itinéraire pour envahir la Mésopotamie. La campagne fut une victoire sans commune mesure. Non seulement l'armée du Roi Perse fut détruite mais il y eu de nombreux prisonniers dont la courre royale et la famille princière de Narsès. Le Roi, lui, put s'enfuir mais la défaite était consommée. Le premier traité de Nisibe conclut les opérations militaires avec l'Octoi à l'Empire Romain de cinq provinces en Mésopotamie et en Oshroene appelées Transtigritaine. Ces provinces seront la pomme de discorde avec le royaume Perse et la raison majeure de la reprise de la guerre, plus de cinquante ans après, sous Constance II.

Ce qui nous reste de l'arc de Galère est en fait une des arches d'un arc tétrapyle sous lesquels devaient passer plusieurs voies. Les bas-reliefs qui recouvrent les piles de l'arc ne cessent de s'éroder d'années en années. Ils sont aujourd'hui très éffacés mais ne cachent pas pour autant le mélanges de styles empruntant autant à l'esthétique Républicaine, ou Impériale dans ses aspects les plus conservateurs, que purement tardifs dans un genre qui fera école. Il est aussi un des rares témoignage figuratif de la transformation des équipements militaires romains vers d'autres sources d'infuences (Oriental, Alano-Sarmate...) C'est pourquoi ce monument est célébre et souvent exploité dans les ouvrages sur l'armée romaine d'époque tardive.

Les reliefs les plus connus sont bien sûr ceux figurant l'empereur Galère sur une tribune entouré d'une troupe tantôt considérée comme des cavaliers cataphractaires tantôt considérés comme une troupe d'élite ou une garde impériale. Tous les soldats étant démontés, même en présence de chevaux, ne permet pas d'assurer qu'il s'agit uniquement de cavaliers. Leurs équipements sont, chose rare, en compléte adéquation avec le matériel du temps sans aucune convention artistique. Ainsi, il nous est même possible de reconnaitre les casques à nasal qui figureront un standard de l'Empire romain tardif.

Voici une séléction de plusieurs images qui retracent l'originalité et l'apport de ces reliefs à notre connaissance de l'armée romaine.

-Cavaliers et fantassins: Malgré l'éffacement du relief, nous distinguons des soldats portant des cottes d'écailles courtes avec une seule série de ptèruges. Un des cavaliers (à gauche) porte un casque à grands rebord, inidentifiable. Au sommets, est visible le tracé de flammes flottant au vent et des Draco montés sur des hampes.

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-Un officier ou un empereur en Thorax emporte un trophé. Des prisonniers lui sont amenés. La question de la cuirasse musclée sera débattue prochainement mais celle-ci possède des épaulières et des ptèruges aux épaules et aux bas de la cuirasse. Un plastron décoré mais dont le détail n'apparait pas. Un ceinturon large est porté à la taille; Un baudrier en sautoir (le pommeau de l'épée dépasse). Le personnage porte encore un casque Pseudo-attique mais avec une queue de cheval plutôt qu'un panache en cimier. Nous voyons encore un manteau militaire posé sur l'épaule du personnage assimilable à l'Empereur lui-même ou à un haut-officier. Vous noterez à ses cotés un second personnage portant sur le corps un harnais avec des phalères à la manière des centurions du Haut-Empire. Celui-ci tient son épée à l'envers par le pommeau.

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-Soldats romains forçant des prisonniers Perses à avancer. Les soldats romains sont reconnaissables à leurs cottes d'écailles courtes et à leurs ptèruges. Le casque du premier soldat se distingue par une forme ogivale avec le dessin d'une bande axiale à rapprocher des petites crêtes métalliques de certains casques tardifs. Dans le fond, des Hasta (des lances...)

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Nouveau messagePublié: 30 Déc 2008, 19:14 
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Sur l'entablement supérieur de l'arc apparait l'Empereur Galère sur une tribune en tain de procéder à l'Adlocutio des troupes réunies. C'est la scène la plus connue de l'arc. Les hommes qui entourent l'empereur sont des soldats et des cavaliers représentés sans les interférences habituelles des conventions artistiques. Ces soldats sont en tous points en accords avec l'archéologie et les représentations ou les descriptions les plus en phase avec l'armement de l'époque tardive. Tous les soldats portent des cuirasses d'écailles de taille longue descendant jusqu'au bas de la tunique sans aucun autre ornement. Les cuirasses sont ceinturées par des Cinguli, les boucliers sont tous de grands boucliers ovales, légerements convexe (Scutum) ils sont encore armés de lances, et leurs casques sont parfaitement reconnaissables avec leurs paragnathides, couvre-nuques, nasals, et même anneaux sommitales. pour les détails les mieux conservés, il nous est même possible de voir les parties segmentées du casque. Ils préfigurent, sans poser une identification stricte, les standards du Bas-Empire avec par exemple les casques de type, Berkasovo, Koblenz, Budapest, du modèle des balkans, Deune ect...

Un document remarquable!

viewforum.php?f=64&st=0&sk=t&sd=d

Il est tentant d'y reconnaitre aussi le casque de Der-El-Medineh mais une expertise semble repouser la datation de ce type de casque. En revanche il est certain qu'il faille voir l'origine de ces casques dans leur mode de fabrication chez les peuples Sarmates, d'Europe central dans un premier temps, puis en Orient chez les Sassanides.

-Vous remarquerez encore les Vexilla et et les Draco flotter au dessus des tête des soldats:

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-L'armée et l'Empereur, au centre, sur sa tribune. On peut tout juste distinguer un orbiculus au bas de sa tunique...

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 30 Déc 2008, 19:17 
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Gros plan sur les casques des soldats. Les différentes parties composites du casque sont presque décelables. Les paragnathides (protèges-joues) apparaisent nettement ainsi que le bouton sommital et le nasal! Un casque qui occille entre le Kammhelme et le Spangenhelme. Complétement dans l'air du temps.

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 31 Déc 2008, 00:03 
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Presque trois siècles plus tard c'est le même équipement que nous retrouvons employé par les armées du début du VIe siècle. C'est l'image que nous donne à voir ce petit panneau d'Ivoire Egyptien. Classique par bien des aspects, il nous montre une armée en marche, fantassins et cavaliers en train d'escorter (à priori) un saint homme. Les soldats portent comme sur l'arc de Galère et bien d'autre monuments, une cuirasse d'écaille courtes agrémentées de plusieurs séries de ptèruges aux bas de la cuirasse comme aux épaules. Les casques, bien réalisés, sont à la Pseudo-attique, leurs armes sont des lances, mais la spécificité de cette miniature est de nous montrer un archer monté, description assez rare dans les arts, mais pas si étonnant que cela en un VIe siècle proto-byzantin porté sur cette arme. L'autre originalité est qu'on a identifié cette troupe par l'épisème qui frappe les boucliers des soldats. Il s'agit des emblèmes de la Ve Macédonica qui, et cela n'est pas un hasard, était encasernée en Egypte. c'est une des plus ancienne légion résidente en Orient, avant sa dissolution sous Justinien Ier.

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 Sujet du message: Re: Apparence du soldat dans l'iconographie Tardive.
Nouveau messagePublié: 31 Déc 2008, 00:30 
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On dit souvent que Dieu nous a fait à son image... Chez les militaires, les Dieux sont aussi le reflet de leur propre image! C'est le cas sur ce relevé archéologique d'un petit Autel où le Dieu Mithra en plein taurobôle, dieu sauveur très aimé des soldats, se retrouve affublé contre l'imagerie habituelle, d'une petite cotte d'écaille. L'autel retrouvé dans les ruines d'un camp militaire romain à Sétif (Algérie) fut dédicacé à la fin du IIIe siècle par la IIe légion Herculia, légion mère des futurs Herculiani. On peut y lire une frise en haut de l'autel disant en substance ceci: "Le dieu invincible compagnon de la IIe légion Herculia"...

Cette habitude martiale sera reprise sous l'Empire chrétien où Jésus se retrouvera au Ve et VIe siècle pluseurs fois armuré à l'image des Imperatores romains!

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