Par la suite, L'Exode et la traversée de la Mer rouge sera un thème réccurent particulièrement apprécié d'un Empire de plus en plus Chrétien. Nous connaissons plusieurs exemplaires de sarcophages chrétiens reproduisants des scènes de la traversée des Hébreux pourchassés par les Egyptiens. Tout ce petit monde étant bien sûr dépeints à la mode romaine... Ces sarcophages dispachés dans le temps et dans l'espace sont tellement similaires les uns par rapport aux autres que l'on pourrait supposer sans grand efforts qu'ils ont été conçu sur la base de modèles ou de cartons uniques.
Nous avons ici un premier sarcophage "paléochrétien" retrouvé en Croatie, exposé au Musée de Split, et daté du début du IVe siècle Ap.-J.C. Les reliefs relatent l'épisode de l'Exode bien connu; La traversée de la mer Rouge par les Hébreux conduit par Moise et pourchassés par Pharaon et son armée...
Tout le traitement de cet épisode s'est fait selon les canons artistiques, les modes, et les référents culurels du IVe siècle. Par exemple, Moise (le grand personnage à l'extrême droite) possède un visage glabre, le cheveu court et est habillé à la romaine. Pharaon sur son char au centre, en tant que grand bad-guy de l'époque, sous les trait d'un Roi des Roi Perse quelquonque. L'armée de Pharaon suit le même traitement sous les aspects d'une armée romaine de la même période.
La représentation est de très bonne facture:
Les casques Pseudo-attiques trahissent leurs "origines tardives" par les oreilles ressortant de l'intérieur des paragnathides, particularité typique des casques archéos retrouvés pour la même période tels les casques de Augst, Berkasovo II et consorts. Un des boucliers oval est frappé d'un épisème très proche de celui de la Ve Macedonica, légion basée en... Egypte (Voir la Notitia Dignitatum) Les fantassins et les cavaliers portent tous des cuirasses d'écailles (lorica squamata) de taille courte avec ptèruges aux cuisses et aux épaules répondant aux conventions d'époque. Enfin nous pouvons même distinguer un cavalier (le petit en bas qui s'écroule...) portant une manica en section de cylindre sur le bras, ce qui ferait de lui un probable cataphractaire.
Le plus étonnant réside pourtant dans un des plus grands personnages du relief. C'est celui, peut-être à cheval, qui lève haut le bras droit. Ce soldat ne porte pas de Squamata. Il ne s'agit pas non plus d'une figuration simplifié de cotte de maille, l'artisan comme nous le voyons, étant suffisamment doué pour différencier nettement les équipements qu'il cisèle.
Cest la seul représentation de ce type que je connais à ce jour pour le IVe siècle. Des petits carrés formant des "lames de métal" avec des points au centre qui ferait furieusement penser à une cuirasse à plaques comme pour l'anneau cigillaire de Childéric par exemple.
Il est difficile de tirer des conclusion sur cette représentation en particulier mais tout le reste des équipements sont en parfait accord avec les armements du IVe siècle, ce qui en fait un document de référence. Ce premier sarcophage connaitra des avatars à travers l'empire avec des détails d'équipements variants selon les copies.