La relation de Julien avec la religion.
Rapporté par Geta.
Julien garda quasiment secret sa religion tant qu’il fut César. Il nous compte qu’un jour il demanda tacitement à Constance quel dieu il vénérait ; celui-ci fit une réponse à Julien qui indiquait sa préférence pour le paganisme… Julien soupçonne Constance d’être un adorateur secret du Soleil.
J’ai compilé ici une série d’extraits des lettres de Julien qui mettent en avant trois phénomènes : d’une part l’aversion de Julien pour les chrétiens, ensuite sa vénération pour « les dieux », enfin sa volonté de redorer le blason de la religion helléniste.
Lettre de l’empereur Julien à Arsace, grand prêtre de la Galatie.
Si l’hellénisme ne fait pas encore les progrès que l’on devait attendre, nous en sommes cause, nous qui le professons. […] Ne voyons-nous pas que ce qui a le plus contribuer à développer l’athéisme (c'est-à-dire le christianisme), c’est l’humanité envers les étrangers, la prévoyance pour l’enterrement des morts et une gravité simulée dans la vie ? Voilà de quoi nous devons nous occuper sans y mettre aucune feinte ; et ce n’est pas assez que toi seul tu t’y décides. Il faut que tous les prêtres de la Galitie, sans exception, agissent de même. Pour simuler leur zèle, fait appel là leur amour propre ou à leur raison. Ecarte-les de leur saint ministère, si, au lieu d’aller prier les dieux avec femmes, enfants et serviteurs, ils tolèrent que leurs domestiques ou leurs fils ou leurs épouses galiléennes négligent le culte des dieux et préfèrent l’athéisme à la religion. Ensuite, engage les prêtres à ne point boire dans une taverne, à ne point diriger un métier ou un travail honteux et mal famé. Honore ceux qui t’écoutent ; destitue ceux qui te désobéissent.
Etablis dans chaque cité de nombreux hospices, afin que les étrangers aient à se louer de notre humanité, non seulement ceux qui sont des nôtres, mais tous les autres aussi, s’ils en ont besoin. Pour te procurer les ressources nécessaires, voici les dispositions que j’ai prises jusqu’ici : j’ai ordonné que l’on donne chaque année pour toute la Galatie trente mille boisseaux de blé et 60000 setiers de vin. Je déclare qu’il faut en dispenser le cinquième aux pauvres qui sont employés au service des prêtres, puis distribuer le reste aux étrangers et aux mendiants qui s’adressent à nous. Il serait honteux, quand les juifs n’ont pas un mendiant, quand les impies Galiléens, avec les leurs, nourrissent encore les nôtres, qu’on voie les nôtres manquer des secours que nous leur devons. Apprends aux amis de l’hellénisme à supporter ces charges ; exhorte les bourgades helléniques à offrir aux dieux les prémices de leurs fruits. Accoutume les Hellènes à ces actes de bienfaisance, en leur enseignent que ces pratiques sont nôtres depuis longtemps. […] Visite rarement les gouverneurs chez eux ; envoie-leur le plus possible tes communications par écrit. Qu’aucun prêtre n’aille à leur rencontre lorsqu’ils entrent dans la ville, mais seulement lorsqu’il pénètrent dans les temples des dieux, toutefois sans sortir des vestibules. A l’intérieur, que pas un soldat ne les précède ; les suivre qui voudra. Aussitôt qu’ils ont passé le seuil de l’enceinte sacrée, ils deviennent de simples particuliers. C’est toi, tu le sais, qui commandes au-dedans : ainsi l’exige la loi divin. Ceux qui lui obéissent font preuve de vraie piété ; ceux qui s’obstinent dans leur orgueil, sont des arrogants et des vaniteux. […] Il ne m’est permit d’accorder ni bon accueil ni piété aux hommes qui encourent l’inimitié des dieux.
Lettre à Théodora :
[…] mais, puisque tu l’as prit si fort à partie et que tu as révélé certains détails à ton propre sujet en dévoilant la cause de certains détails à ton propre sujet en dévoilant la cause de ton inimitié contre lui, voici ce que je déclare formellement : si tu aime quelqu’un, homme ou femme, de condition servile ou libre, qui n’honore point les dieux à présent et que tu ne peut espérer convertir, tu es en faute. Songes-y d’abord comme s’il s’agissait de toi-même. Suppose qu’un des serviteurs que tu aime se fasse le complice de ceux qui t’injurient et te diffament, et qu’il les entoure de prévenances, n’ayant qu’aversion, haine et horreur pour nous tes amis : ne souhaiterais-tu pas le punir ? Eh quoi ! Les dieux méritent-ils moins d’égard que tes amis ? Raisonne aussi en te plaçant à leur point de vue et en les considérant comme nos maîtres, et nous comme leurs esclaves. Si l’un d’entre nous, qui nous disons serviteurs des dieux, aimait un esclave plein d’horreur pour eux et d’aversion pour leur culte, ne devrait-il pas ou bien le convertir et le conserver, ou sinon, le renvoyer de sa maison, et le mettre en vente s’il ne peut aisément dédaigner la possession d’un esclave ? Pour ma part, je ne voudrais pas de l’affection des gens qui n’aiment pas les dieux, et je déclare que toi et tous ceux qui prétendent mener une vie sacerdotale, vous devez désormais vous inspirer de ces considérations et vous attacher avec plus d’ardeur à votre divin ministère. Or, il est logique que chaque prêtre commence par sa propre maison et que, la première, il al purge radicalement d’infections aussi graves. »
Fragment de lettre :
« Quant à ceux qui refusent d’invoquer les dieux, ils sont soumis à la tribu des démons pervers. Ceux-ci jettent al plupart de ces athées dans un accès de délire qui leur fait souhaiter de mourir, en leur donnant l’idée qu’ils s’envoleront vers le ciel après s’être arraché violement la vie ; Il en est qui sortent des villes pour rechercher les déserts, bien que par nature, l’homme soit un animal sociable et civilisé ; Mais les démons pervers auxquels ils sont livrés les poussent à cette misanthropie. Déjà, en grand nombre, ils ont imaginé de se charger de chaînes et de carcans : tant les obsède de toute par l’esprit malin auquel ils se sont volontairement donnés en désertant le culte des dieux éternels et sauveurs. »
Lettre courte ; Aux Byzacéniens.
« Nous vous rendons tous vos sénateurs et vos patroboules soit qu’ils aient adopté la superstition de galiléens, soit qu’ils aient recouru à quelque autre subterfuge pour échapper à la curie. »
On connaît un peu mieux à présent les idéaux religieux de julien, pour autant, en homme politique avisé, il connaît l’importance de plus en plus importante qu’occupe le christianisme dans les mœurs ; aussi se portera-t-il garant de la reconstruction de l’église de Jérusalem détruite par trois fois.
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