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 Sujet du message: Extraits des lettres: Julien élevé à la pourpre.
Nouveau messagePublié: 05 Sep 2008, 21:45 
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Julien, Oeuvres complètes.

Editions Les Belles Lettres.

Extraits.


Rapporté par Geta.

Lettre de Julien aux Athéniens.

Ici Julien tente de convaincre les athéniens peuple juste que ces intentions ont toujours été pures et que Constance et ben il est méchant.

« Voici qui touche au vif des faits. Me donnant 360 soldats, Constance m’expédie au beau milieu de l’hiver dans le pays des celtes, alors bouleversé. C’était moins pour y commander l’armée que pour obéir aux généraux présents dans le pays. Ils avaient l’ordre écrit et l’injonction formelle de tenir l’œil sur moi plus encore que sur l’ennemi. On redoutait de ma part quelque révolte. Les choses s’étant passées ainsi, vers l’époque du solstice d’été, Constance m’ordonne de rejoindre l’armée pour y faire circuler son buste et son portrait ; car il avait été dit et écrit qu’il donnait aux gaulois non pas un empereur, mais un homme chargé de porter chez eux son image. La première année, vous l’avez appris, les opérations ne furent pas mal conduites, et elles aboutirent à un succès. Puis, rentré dans mes quartiers d’hiver, je me vis exposé au plus grand danger. Je n’avais pas le droit de rassembler une armée : un autre en était le maître (c’est à Marcel que Julien fait référence). Me voilà donc enfermé avec quelques soldats. Alors les villes voisines me demandant du secours, je leur donne la plus grande partie des troupes dont je dispose, en sorte que je demeure tout à fait isolé. […]Après quoi Constance, s’attendant à une légère amélioration, mais non à une si grande transformation des affaires des celtes, m’accorde la conduite de l’armée au commencement du printemps.

Je me mets en campagne, les blés sont déjà mûrs. Une multitude de germains demeuraient tranquillement autour des villes des celtes qu’ils avaient dévastées. Le nombre des places dont les remparts avaient été emportés d’assaut pouvait s’élever à 45 environ, sans compter les châteaux et les petites forteresses, et l’étendue de la terre exploitée par les barbares en-deça du Rhin formait une zone allant des sources du fleuve jusqu’au bord de l’océan. L’ennemi cantonné le plus près de nous était à 300 stades de la rive du Rhin. […] ayant trouvé la gaule dans cette situation, je reprend Aggrippina, ville située sur le Rhin, perdue depuis 6 mois environ, puis j’emporte Argentoratum, forteresse voisine du pied même des Vosges, dans un combat dont la renommée est sans doute arrivée jusqu’à vous. Les dieux me firent capturer le roi des ennemis, mais je ne refusai point de céder à Constance la gloire de ce succès. […] je le renvoyais (Chrodomaire) droit à Constance, qui revenait alors de chez les Quades et les Sarmates.

Ainsi, après que j’avais combattu, tandis que Constance n’avait fait qu’un simple voyage, bien accueilli par les nations riveraines de l’Ister (le Danube), ce n’est pas nous, c’est lui qui fut le triomphateur. Après cela vint une seconde puis une troisième année de guerre : à la suite de quoi, tous les barbares furent chassés de la Gaule, la plupart des villes relevées, et un très grand nombre de vaisseaux y furent amenés de la Bretagne. Je reformai une flotte de 600 navires, dont 400 construits par mes soins en moins de 10 mois, je les fit pénétrer sur le Rhin : opération difficile à cause de la menace des barbares qui sont proches voisins. […]

Il serait trop long d’énumérer et de vous raconter en détail tout ce que j’ai fait durant ces quatre années. En voici le résumé. Quand je n’étais encore que César, j’ai traversé trois fois le Rhin, j’ai obtenu le rapatriement de 20 000 prisonniers retenus par les barbares au-delà du fleuve. Deux batailles et un siège m’ont permis d’enlever un millier de captifs, non point ceux que l’age rend incapable de servir, mais des hommes en pleine force. J’ai envoyé à Constance 4 bataillons d’excellents fantassins, trois autres de qualité moindre, et deux escadrons réputés de cavaliers d’élite. J’ai reconquis en ce moment, grâce aux dieux, toutes nos villes ; alors j’en avais reconquis déjà près de 40. […] J’ai traité Constance avec une déférence qu’aucun César n’a eue pour les empereurs précédents.

[…] La crainte de ces hommes ne semblait pas tout à injustifiée. Les légions arrivent (celles qui partent pour l’orient sur ordre de Constance) ; je vais au devant d’elles, suivant l’usage, et je les engage à continuer leur chemin. Elles s’arrêtent un jour entier, durant lequel je ne savais rien encore de ce que les soldats avaient projeté. Oui, j’en atteste Zeus, Hélios, Arès, Athéna et tous les dieux, il ne me vint aucune ombre de soupçon avant le crépuscule. Le soir au coucher du soleil seulement, on me prévient, et aussitôt, le palais est cerné. Ils crient tous ensemble pendant que je délibère sur le parti à prendre et que je n’en crois point mes yeux. En effet, ma femme étant encore en vie, je venais de monter à l’étage d’une annexe et je me reposais dans nos appartements privés. Ensuite, de là (car une fenêtre s’ouvrait dans le mur), j’adorai Zeus. La clameur augmentant encore et tout se remplissant de tumulte dans le palais, je demandai au dieu « de produire un miracle : aussitôt, par un signe. Il m’enjoignit » d’obéir et de ne point m’opposer à l’ardeur de l’armée. Néanmoins, même après que ces signes ce furent montrés, loin de céder avec empressement, je résistais de toutes mes forces et je ne voulait ni le titre ni la couronne. Mais comment à moi seul triomphé de la multitude, tandis que d’autre part, la volonté des dieux excitait les troupes et fascinait les esprits ? Vers la troisième heure environ, je ne sais quel soldat m’offre un collier, je le met sur moi, et je fais mon entrée dans le palais, en soupirant, les dieux le savent, du fond du cœur même.

[…] Cependant la contestation régnait dans le palais ; aussitôt, les amis de Constance qui guettaient l’occasion pour ourdir contre moi sur le champ une intrigue, se mettent à distribuer de l’argent aux soldats. Ils attendent de deux choses l’une : ou bien qu’une dissension se produise pari eux, ou bien même qu’une attaque générale se déchaîne ouvertement contre moi. Un officier de la suite de ma femme surprend cette manœuvre sournoise et me la révèle sans tarder. Quand il voit que je n’en fait aucun cas, hors de lui comme les gens inspirés des dieux, il se met à crier en public, au milieu de la place : « Soldats, étrangers et citoyens, ne trahissez point l’empereur ! » A ces mots, l’indignation saisit les soldats : tous accourent en armes dans le palais et là, m’ayant trouvé vivants, ils se livrent à la joie comme on le ferait à la vue inespérée d’un ami. Ils m’entourent de tout côté, m’embrassent, me portent sur leurs épaules. C’était un spectacle digne d’être vu : on se serait cru devant un divin transport. Et quand ils m’eurent complètement entouré, ils réclamèrent tous les amis de Constance pour les châtier. Quel combat j’ai eu à soutenir dans mon désir de sauver ces coupables, les dieux le savent tous.

Lettre écrite en Gaule. De Julien César (même élu empereur par les soldats, Julien continue de signer ses lettre à Constance : César).

A cette colère, les soldats qui n’obtenaient ni aucun avancement ni même leur solde annuelle, s’ajourné inopinément un grief nouveau : l’ordre de partir pour les régions lointaines de l’Orient. […] Avec une exaspération que nous n’avions point vu encore, la nuit, ils se sont réunis et ont assiégé le palais, acclamant Julien Auguste par leurs cris répétés. J’ai été saisi d’horreur, je l’avoue ; je me suis tenu à l’écart ; aussi longtemps que je l’ai pu, je me suis dérobé, cherchant le salut dans le silence et la retraite. Puis, comme on ne m’accordait aucune trêve, je m’avançai, n’ayant pour me protéger, si je puis ainsi dire, que le seul rempart de ma poitrine désarmée, je me montrai au regard de tous, croyant clamer le tumulte par mon autorité ou par quelques paroles conciliantes. Leurs esprits s’échauffèrent alors d’une façon extraordinaire. Il sen vinrent à ce point que, me voyant essayer de vaincre leur obstination par mes prières, ils m’assaillir de près et me menacèrent de mort. Vaincu enfin, et me disant que, si j’était tué, un autre accepterait peut-être volontiers de se laisser proclamer empereur à ma place, je cédai, dans l’espoir d’apaiser la violence armée. Telle est la suite des faits ; daigne accepter ce récit avec calme. […] les choses que je demande sont raisonnables […] Quant aux mesures qui s’imposent, je t’en fait un exposé succinct. Je fournirai des attelages de chevaux espagnols et j’adjoindrai aux Gentils et aux Scutaires un contingent de jeunes Lètes, barbares nés de ce côté ci du Rhin, ou du moins provenant de déditices émigrés de chez nous.

J’en prends l’engagement à vie, non seulement de bonne grâce, mais avec le vif désir de te servir. Ta clémence nous donnera des préfets du prétoire connus pour leur équité et leur mérite. Quant aux autres magistrats civil ordinaires et aux commandants de troupe, il convient d’en laisser la promotion à mon libre choix, de même que celle des gardes du corps ; Il serait fou quand on a le moyen de se prémunir contre de telles imprudence, d’entourer le chef de l’armée, d'hommes don ton ignore la moralité et les dispositions. Voici en tout cas ce que je puis affirmer sans hésitation aucune : ni la persuasion ni la force n’obtiendront des Gaulois qu’ils envoient leur recrues dan les pays étrangers et lointains."

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