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 Sujet du message: Les références militaires: Panégyriques de Julien César.
Nouveau messagePublié: 05 Sep 2008, 22:49 
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Panégyrique de Julien César.

Oeuvres complètes. Les belles Lettres.

Extraits.


synthèse et commentaires par Geta.

Eloge de l’empereur Constance (panégyrique composé en 356):

Description du siège de Nisibe, entrepris par Sapor en 350 :

« Ils commencent le siège en entourant la ville d’un cercle de digues. Le Mydonius, qui s’y précipite, transforme alors en une mer le terrain adjacent aux murailles (…) et les assiégeants font avancer vers les créneaux des machines dressées sur des barques ; d’autres se préparent à lancer leur vaisseau à l’attaque des murs ; d’autres enfin, du haut des remblais, accablent de traits les défenseurs de la ville. Ceux-ci, de dessus les remparts, font une vigoureuse résistance : tout est plein de cadavres, de débris de vaisseaux , d’armes, de traits, en partie s’enfonçant déjà, en partie submergés d’abord par la violence de leur chute, mais ramenés ensuite à la surface des eaux. De toutes parts surnagent d’innombrables boucliers des barbares ainsi que les planches des barques, après la collision des machines qu’elles portaient. Une masse de traits flottants remplit à peu près tout l’espace compris entre les murailles et les terrassements de l’ennemi. Le lac s’est changé en une mare de sang.

Autour des murs retentissent les cris douloureux des barbares, réduits à l’impuissance, mourrant de mille morts, criblés de mille blessures. Qui pourrait décrire une telle scène ? Le feu pleut sur les boucliers ; une foule d’hoplites tombent à demi brûlé : les uns échappant à la flamme, ne peuvent éviter le péril des traits ; pendant qu’ils nagent encore, ils ont le dos transpercé et ils coulent à pic ; d’autres, bondissant hors des machines, sont frappés avant d’atteindre l’eau, et ils trouvent ainsi, non point le salut, mais un trépas moins cruel. Et ceux qui, ne sachant point nager, périssent d’une mort plus obscure, comment dire le nombre, comment en rappeler le souvenir ? »

Rixe orale sur une tribune entre Constance et l’usurpateur Vétranion, l’issue est favorable à Constance, Vetranion lui remet sa pourpre. Description de la scène.

« Tu (Constance) viens te présenter à la tribune auprès de celui qui, en ce moment encore, agit comme ton collègue ; à l’entour, se place un public de guerriers aux armes étincelantes, brandissant leurs épées nues et leurs lances : spectacle terrible, effrayant pour un cœur timide, mais stimulant pour un cœur brave et assuré tel que le tien. »

Description de la bataille de Mursa (28 septembre 351) opposant Magnence aux armées de Constance :

« Il (Magnence) s’avance sans précaution dans le Norique et dans la Pannonie, croyant que la rapidité lui est plus nécessaire que les armes et le courage. A cette nouvelle, tu fais retirer ton armée des défilés insidieux : il te suit, croyant te poursuivre tandis qu’il se laisse manœuvrer, jusqu’à ce que vous soyez arrivés tous deux en large campagne. On voit se dérouler la plaine devant Mursa (Pannonie inférieure, près du confluent de la Drave avec le Danube).

Ta cavalerie se déploie sur les deux ailes et ton infanterie reste au centre. Tu as grand prince, la rivière à ta droite. Ta gauche enfonçant l’ennemi, tu culbutes aussitôt et tu rompt sa phalange, fort mal composée d’ailleurs d’après les instructions d’un chef sans expérience de la guerre et du commandement. Aussi cet homme, qui croyait jusque là n’avoir qu’à vous poursuivre, non seulement n’en vient pas aux mains, mais s’enfuit en toute hâte ; le bruit des armes l’effraie, et il ne peut entendre sans frémir le péan belliqueux et le cri de guerre de tes soldats. Leur ordonnance rompue, ses troupes se forment par compagnies et elles recommencent le combat, rougissant d’être vues en fuite et de montrer le spectacle, jusqu’alors inouï, d’un soldat celte, d’un soldat de Gaule tournant le dos à l’ennemi. Quant aux barbares, désespérant du retour s’il sont battus, ils prennent le parti de vaincre ou de mourir en faisant beaucoup de mal à leurs adversaires. Telle est l’audace extrême des troupes du tyran et leur décision à affronter de pied ferme le danger pour en venir aux mains ? Cependant ; les nôtres, vainqueurs sur toute la ligne, préoccupés de leur estime mutuelle et de celle de leur prince, surexcités en outre par le souvenir de leur ancien succès et de ceux du moment, succès dont l’éclat passe toute créance, brûlent de les couronner par une victoire digne de leur passé, et ils bravent avec joie la fatigue et le péril.

Comme si l’action ne faisait que commencer, l’armée reprend la lutte, et de nouveau on lui voit produire de vrais exploits d’audace et de vaillance. Les uns se jettent au devant des épées ; les autres se saisissent des boucliers ; tous ceux que rejetèrent leurs chevaux blessés, se transforment en autant d’hoplites. Suivant cet exemple, les soldats de l’usurpateur serrent de près nos fantassins : la bataille est incertaine, quand tout à coup nos cuirassiers (cavaliers lourds) et le reste de notre corps de cavalerie, les uns avec leur flèches, les autres avec leurs chevaux lancés au galop, étendent morts un grand nombre d’ennemis et poursuivent leur masse à toute bride. Quelques-uns se précipitent en fuyant vers la plaine, et la nuit en sauve à grande peine un petit nombre ; le reste tombe dans le fleuve, s’entassant les uns sur les autres comme un troupeau de bœufs ou d’autre bétail.

[…] tu conduisis à la bataille des troupes formées par tes soins. Car quel empereur pourrait-on citer parmi tes prédécesseurs, dont le génie inventif ou imitateur ait crée une cavalerie et un armement pareil au teins ? Après t’être exercé le premier à porter la cuirasse, tu appris aux autres à user de cette armure inattaquable.[…] tu avais une masse innombrable de cavaliers, immobiles sur leurs chevaux comme autant de statues aux membres articulés suivant le modèle de la nature humaine. Allant de l’extrémité du poignet jusqu’aux coudes et d’étendant de là sur les épaules, une cuirasse de mailles s’adapte ensuite à leur poitrine et à leur dos. Le visage étant garanti par un masque de fer, ils ont l’air d’une statue qui brille et reluit : les jambes avec les cuisses et le bout des pieds ont aussi leur armure, rattachée à la cuisse au moyen d’une sorte de tissu fait de minces anneaux, de sorte qu’aucune partie du corps ne se laisse voir à nu ; ce tissu, en garnissant les mains elles mêmes, se prête aux flexions des doigts. Telle est la description que mes paroles essayent de rendre exacte ; si elle est insuffisante, quiconque voudra en savoir davantage fera bien, pour prendre connaissance de ce genre d’équipement, de l’examiner plutôt que d’en écouter l’explication. »

Second panégyrique de Julien pour Constance : Les actions de l’empereur ou De la royauté
Il s’agit de la réécriture du précédent panégyrique entreprise pendant l’hiver 358_359.


Bataille de Mursa :

« Il s’y fait prendre (Magnence), comme les oiseaux et les poissons dans les filets. Déjà il est arrivé en large campagne, dans les plaines des pannoniens, où il lui semble pouvoir combattre avec plus d’avantage. A ce moment l’empereur divise sa cavalerie en deux corps qu’il place à ses deux ailes. Les uns sont des lanciers couvert de cuirasses en lames de métal et de casques de fer ; leur jambière sont parfaitement ajustées jusqu’au talons ; ils portent des genouillères et autour des cuisses, d’autres enveloppes de fer du même genre. Chaque homme à cheval à l’air d’une statue et peut se passer de bouclier. La seconde ligne suit formées du reste de la cavalerie, portant des boucliers, quelque uns lançant des flèches du haut de leur monture. Les hoplites de l’infanterie sont placés au centre, les deux flancs appuyés par la cavalerie ; derrière sont les frondeurs, les archers et tous les porteurs d’armes de jet, sans bouclier et sans cuirasse. La phalange ainsi rangée, notre gauche fait un mouvement en avant : toute l’armée ennemie perd contenance et le désordre s’y met.

Nos cavaliers l’assaillent sans relâche, et l’on voit fuir honteusement le chef qui avait plus honteusement encore usurpé l’empire. Il laisse là son maître de cavalerie (Romulus), ses tribuns, ses centurions en grand nombre, qui combattent avec bravoure, et il abandonne jusqu’à l’auteur de ce drame monstrueux et abominable (Marcellin, non pas notre Ammien ;o)), celui qui le premier avait suggéré l’idée de s’emparer de l’empire. [ …] Malgré la lâcheté de leurs chefs, le courage des soldats n’a point faibli. Après que leurs rangs ont été rompus, non par suite de leur manque de cœur, mais à cause de l’inexpérience et de l’incapacité de celui qui les a mis en bataille, ils se reforment en compagnies et continuent la lutte.

Ce fut un spectacle inattendu les uns ne voulant rien céder aux vainqueurs, les autres brûlants de pousser jusqu’au bout leur victoire : mélange de mouvement confus, clameurs, cliquetis des armes, des glaives se brisant sur les casques, les boucliers heurtés par les lances : on lutte au corps à corps ; on abandonne les bouclier pour se heurter à l’épée ; chacun indifférent de son propre sort, ne songe qu’à faire grand mal à son ennemi, à ne lui laisser qu’un succès incertain et douloureux, dût-on payer cette résistance de la mort. Telle est la conduite non seulement des fantassins repoussant les nôtres qui les poursuivent, mais aussi de ceux des cavaliers dont les lances brisées étaient hors d’usage. Rompant les hampes trop longue qui leurs restaient, ils sautent à terre pour se transformer en hoplites. Ils font une dure et opiniâtre défense, mais nos cavaliers les accablent d’une grêle de flèches en galopant à distance, et nos cuirassiers les chargent à plusieurs reprises, grâce à un terrain égal et uni.

La nuit alors survient : ils s’empressent de fuir, et les nôtres les poursuivent avec acharnement jusqu’à leurs retranchements, qu’ils enlèvent ainsi que tout leur bagage, leurs esclaves et leurs troupeaux. La déroute venant de commencer comme je l’ai dit et les nôtres pressant la poursuite, les ennemis sont poussés vers leur gauche, c'est-à-dire du côté où le fleuve coule à la droite des vainqueurs. C’est là que se fait le grand carnage ; les eaux se remplissent d’un amoncellement de cadavres d’hommes et de chevaux. La Drave en effet ne ressemble point au Scamandre (comparaison ici avec le fleuve troyen) : elle n’est pas assez favorable aux fuyards pour soulever les morts avec leurs armes et les rejeter hors de ses flots ni pour ensevelir les vivants et leur donner sous ces tourbillons une tombe sûre. »

Description du siège de Nisibe :

« […] le roi des parthes (Sapor), sortant du fond du continent, franchissant le Tigre et bloquant la ville par un cercle de levées de terre. Puis, il y introduit les eaux du Mygdonius et il fait des plaines environnantes un lac, où il semble la tenir enveloppée comme une île, les créneaux seuls dépassant juste assez pour émerger au-dessus des eaux ; alors il entame le siège, en amenant des vaisseaux et sur les vaisseaux des machines de guerre ; et ce ne fut pas l’affaire d’un jour, mais je pense, de près de quatre mois. Les assiégés, continuellement repoussent les barbares ; ils incendient les machines avec des brûlots ; ils tirent à eux de dessus les murailles quelques vaisseaux, et ils brisent les autres par la détente de leurs engins ou bien ils les écrasent sous la masse de leur projectiles, en faisant pleuvoir sur eux des pierres qui pèsent sept talents attiques (un talent attique= 26 kg). Après une lutte qui dure de longues journées, une partie de la digue se rompt, la masse des eaux s’écoule et entraîne l’effondrement d’un pan de muraille d’au moins cent coudées. Là dessus, le roi ennemi range son armée à la manière des Perses ; car ces peuples conservent et imitent les usages persans, de peur sans doute de passer pour des Parthes, alors qu’ils se prétendent Perses.

Aussi se plaisent-ils à porter le costume des Mèdes et à marcher comme eux au combat, revêtus des mêmes armes et des mêmes habits ornés d’or et de pourpre. Ils essayent ainsi de donner le change : au lieu de se détacher des macédoniens, à les croire, ils aurait tout simplement repris un empire qui leur appartient depuis l’antiquité. Leur roi donc, à l’exemple de Xerxès, se place sur un têtre élevé à force de bras, et son armée s’approche, avec son cortège de bêtes, où figurent des éléphants venus d’Inde et portant des tours de fer remplies d’archers. En avant était la cavalerie : cuirassiers, archers et une foule innombrables d’autres soldats montés.

En effet, ils regardent l’infanterie comme inutile à la guerre et ils ne la mettent jamais à un post qui compte, vu qu’elle ne leur est guère nécessaire dans les pays plats et découverts qu’ils occupent. Une force militaire, en effet, est appréciée ou dépréciée suivant les besoins de la guerre. Comme, chez eux, la nature du pays enlève à l’infanterie toute utilité, les usages ne la font point prendre en grande considération. Pareilles institutions militaires se retrouvent en Crète, en Carie et chez mille autres nations. C’est ainsi que la Thessalie, pays de plaine, semble faite pour les luttes et les exercices de cavalerie. […] Les Parthes, ornés de leur armure, cavaliers et chevaux, avec leurs monstres indiens, se sont avancés près du rempart, se flattant de l’emporter d’emblée. Le signal de la charge est donné ; ils se pressent tous ensemble, chacun voulant escalader le mur le premier et remporter la gloire de cet exploit.

Ils ne soupçonnent aucun danger et ne pensent pas que les défenseurs puissent soutenir le choc. Tel est l’excès de confiance des parthes. Cependant, les assiégés concentrent une phalange de troupes devant la brèche faite au mur, et, sur la partie demeurée debout, ils rangent toute la population disponible de la ville, en l’entremêlant d’un nombre égal de soldats. Les ennemis s’approchent, sans que, des remparts on lance sur eux un seul trait ; il n’en doute plus, ils ont détruire la place de fond en comble ; ils frappent leurs chevaux de leurs fouets, ils ensanglantent le flanc de leurs éperons (les éperons existent donc au Bas-empire ?), jusqu’à ce qu’ils aient laissé derrière eux les digues élevées précédemment pour arrêter le courrant du Mygdonius. Il s’était formé à cet endroit un bourbier très profond, vu que le terrain n’est guère exposé aux rayons du soleil et que la nature grasse du sol y retient facilement l’humidité. De plus, il y avait là aussi un large fossé, qui avait servi jadis de défense à la ville, et dans lequel la vase s’était accumulée plus profonde encore. Les ennemis s’y étant engagés et essayant de le franchir, un corps nombreux d’assiégés fait une sortie, un autre corps lance des pierres du haut des murailles. Il se produit là un grand carnage. Pour mettre en fuite toute cette cavalerie, il suffit de le vouloir et de manifester cette intention par son attitude : dès qu’on les fait tourner, les chevaux tombent et renversent avec eux leurs cavaliers, qui, alourdis par leurs armes, s’embourbent dans la vase. Dès lors le massacre des ennemis dépasse de beaucoup ce qui s’était jamais produit durant un si long siège. Après que le combat de la cavalerie s’est ainsi terminé, l’ennemi essaye de faire intervenir les éléphants, croyant effrayer davantage les assiégés par l’étrangeté d’une telle attaque.

Au fond, ils n’étaient point assez aveugles pour ignorer que ces bêtes, déjà beaucoup plus lourdes que les chevaux, portaient en outre une charge non point deux ou trois fois plus forte que celle de ces animaux, mais égale au chargement de tout un train de chariots : archers, hommes de traits et une tour de fer. […] Aussi semblait-il qu’ils ne cherchaient pas le combat, mais plutôt un effet de terreur à produire sur les assiégés. Quoiqu’il en soit, ils approchent en ordre, à distance égale les uns des autres, et la phalange des Parthes présente l’aspect d’un rempart, les éléphants portant les tours, et les intervalles étant occupés par les hoplites. Cette ordonnance ne fut point d’une grande utilité aux barbares : elle ne réussi qu’à offrir du plaisir et du divertissement à ceux qui la voyaient du haut des murs. Lorsqu’ils furent fatigués de regarder cette sorte de parade brillante et pompeuse, ils lancèrent des pierres à l’aide de machines et décochèrent des flèches pour provoquer les barbares à l’assaut. Ceux-ci naturellement irritables et piqués de servir de risée s’ils font reculer leur immense appareil sans coup férir, se portent sous les murs, au signal de leur roi, et y sont assaillis d’une grêle de pierre et de flèches. Quelques éléphants sont blessés et meurent engloutis dans la vase. Craignant alors pour les autres, l’ennemi les ramène au camp. »

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