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 Sujet du message: Essai sur la Hiérarchie militaire Tardive IVe-Ve siècle.
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ESSAI SUR LA HIERARCHIE MILITAIRE TARDIVE
IVe-Ve SIECLE Ap.-J.C.


Par Damianus.

Milites/Pedites gregari: Les Hommes de troupes.
(Par ordre hiérarchique croissant…)


1) Castris: Fils de vétéran astreint au service obligatoire dès l'âge de 16 ans depuis qu'une série de lois promulguées entre 319 et 326 compilée dans le code Théodosien oblige les fils de soldats à servir sous les enseignes. Lois qui entérinent une situation de fait et une tradition militaire ancrée de longue date. Les fils selon une théorie récente seraient enrôlés dans les unités cadettes de leurs pères, héritant du statut de celles-ci. Dès lors, un fils de soldat d'une unité d'élite servira dans cette unité, un fils de soldat des limitanei servirait chez les limitanei.

2) Superumerarii: Les surnuméraires sont des volontaires ou recrues de réserve non affectés en vue d'enrichir des matricules défaillants.

3) Tiro/Tirones (Recrue/Recrues): Reçoivent 6 Solidi (pièces d'or misent en circulation sous Constantin) à leur engagement passé la Praebitio et 2/3 d'une Annone. Tous les soldats reçoivent un Stipendium "X", un salaire en argent réputé assez maigre et un traitement en Annone militaire, un salaire en "nature" beaucoup plus avantageux. Dans l'annone on retrouve diverses provisions comme de la nourriture, du vin, petit mobilier mais aussi, la Vestis militaris fourniture de vêtements qui peut être converti en argent sous le régime de l'Adaeratio. Les soldats reçoivent aussi les Strenae, les étrennes en argent. Enfin, des Donativa (des dons en argent ou en nature…) les jours de commémoration du calendrier militaire distribués par les officiers des diverses unités et par l'Empereur lui-même les jours de grandes occasions (Adventus, anniversaires de la famille impériale, célébration de victoires, anniversaires du règne…) Dans le courant du IVe siècle le stipendium disparaîtra complètement pour se fondre directement dans l'Annone militaire. L'Annone deviendra alors purement et simplement synonyme de salaire pour le soldat qu'il soit en nature ou en numéraire. Ce salaire est amené à progresser au fil de la carrière en fonction de son ancienneté ou de son avancement. Toutes les lois du IVe siècle insistent sur l'obligation d'avancement en fonction de sa place dans l'ordre du matricule.

4) Candidatus/Candidati Simplares (Candidat/Candidats simples): Postulant à une Annone complète. Les candidats ne connaissent pas véritablement de précédents avant le IVe siècle. Toutefois ne pas confondre avec les Candidati de la garde blanche impériale.

5) Torquatus/Torquati Simplares: Soldats décorés d'un torque en or, décoration très courante au Bas-Empire et dans de nombreux corps de troupes. Reçoivent une Annone complète. Y ajouter les Brachiati [Simplares?] et les Armilligeri [Simplares?]; Les soldats décorés de bracelets précieux.

6) Armatura/Armaturae Simplares: Soldats habiles dans l'art du combat recevant une seule Annone.

7) Semissalis (à préférer aux Sesquiplicares du Haut-Empire, sans doute l'équivalent tardif…): Reçoit une Annone et demi.

8) Candidatus/Candidati Duplares (Candidat/Candidats double) Postulant à l'obtention de deux Annones.

9) Duplares: Soldats recevant deux Annones.

10) Torquatus/Torquati Duplares: Soldats décorés d'un torque en or et recevant un traitement de deux Annones. Y ajouter les Brachiati [Duplares?]et les Armilligeri [Duplares?]; Les soldats décorés de bracelets précieux.

11) Armatura/Armaturae Duplares: Soldats habiles dans l'art du combat et recevant deux Annones.

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Les Sous-Officiers.
(Par ordre hiérarchique croissant…)


1) Exarchus/Exarchi: (????)

2) Circitor/Circitores: Soldats chargés de gérer les consignes, de désigner les gardes de nuits et les tours de ronde. Il s'agit du travail des anciens Tesserarii. La plus ancienne attestation connue du Circitor date de 326 ap.- J.C. Il reçoit deux Annones complètes.

3) Campidoctor/Campidoctores (ou Campiductores…): Maîtres d'armes et instructeurs. Veillent à l'entraînement des troupes, marchent parmi les Antesignani, motivent les hommes au combat, délimitent le terrain à creuser par les centuries pour les fortifications du camp. Le statut hiérarchique du Campidoctor est très mal établi. Si dès le milieu du IVe siècle son importance est évidente, les papyrii de la correspondance de la légion I Maximiana (légion créée par Maximien…) place en 579 ap.-J.C. le Campidoctor directement sous le centurion. Nombre d'Annone inconnue.

4) Decanus/Decani (le dizainier): Commandants du manipule tardif, soit dix hommes en ligne. Il veille au maintien de la linéarité des soldats faisant front à l'adversaire. Ils sont placés en tête de formation. Au IVe siècle, ils sont aussi les chefs des Contuberni, (les chambrées…) Le decanus apparaît encore sous le nom grec de Dekarch à partir du VIe siècle. Nombre d'Annone inconnue.

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Milites Principales 1 : Principiores/Principia: Portes-enseignes et Officiers supérieurs.
(Par ordre hiérarchique croissant…)


1) Flamularius/Flamularii: La flamula (la flamme) signalerait le manipule tardif (???). A mettre en relation avec le dizainier (???) Nombre d'Annone inconnue.

2) Vexillarius/Vexillarii: Porteur de drapeaux. Le vexillum signale la centurie. Nombre d'Annone inconnue.

3) Draconarius/Draconarii: Porteur du Draco (dragon) enseigne de la cohorte tardive. Le Draconarius est aussi connu pour porter un torque en or. Il reçoit deux Annones.

4) Imaginarius/Imaginarii: Les porteurs des images sacrées ou "imagines imperatoris". Nombre d'Annone inconnue.

5) Aquilifer/Aquiliferi: Porteurs de l'Aigle, enseigne symbole de la légion entière. Nombre d'Annone inconnue.

6) Biarchus/Biarchii: Commandants d'une demi-centurie (????) La première attestation connue du biarque remonte à 324 ou 327. Une de ses charges était encore de s'occuper du ravitaillement. Le Biarchus Reçoit deux Annones complètes.

7) Centenarius/Centenarii: Centeniers; commandants d'une centurie complète soit 100 hommes. Reçoivent deux Annones et demi.

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Milites Principales 2 : Les cinq Ordinarii (Primi Ordines ou Principes ou encore Priores): Centurions de la première cohorte; Commandants les troupes de la première Acia (Antesignani)
(Par ordre hiérarchique croissant…)


On remarquera que la précision concernant les Ordinarii peut laisser suggérer qu'ils composent les cadres des légions sous leur forme réduite tel que le propose un certain nombre d'Historiens. La première cohorte (un peu plus de mille hommes…) représenterait alors la petite légion tardive… (???) Il s'agit là d'une hypothèse…

1) Triarius prior (Premier triaire). Il n'est pas certain du tout que ce grade existe encore sous cette appellation. Il s'agit du centurion commandant les subsidia (réserves) de la première cohorte, 110 hommes à l'arrière de la cohorte soit une centurie. Nombre d'Annone inconnue.

2) Secondus Hastatus (Second Hastaire). Centurion commandant une centurie et demi en deuxième ligne (Acia…) de la cohorte, soit 165 hommes. Nombre d'Annone inconnue.

3) Ducenarius (premier Hastaire) Commandant de deux centuries en seconde ligne (Acia) de la cohorte. Le Ducenarius commande 220 hommes. Il reçoit trois Annones et demi.

4) Princeps primae cohortis ou Centurio princeps ou encore Senator: Premier centurion de la cohorte commandant une centurie et demi en première ligne de la cohorte (à gauche…) soit 165 hommes. Il reçoit quatre Annones complètes.

5) Primicerius (le primicier): Commandant de quatre centuries en première ligne de la cohorte soit 440 hommes. Le primicier est aussi le commandant direct des autres centurions de la première cohorte listés ci-dessus. Le Primicerius reçoit cinq Annones. Le nombre d'Annones monte à huit pour les scholae palatinae et les Protectores Domestici.

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Les Adjoints.
(La liste ne rend compte d'aucune hiérarchie entre ces "grades")


1) Adiutor/Adiutores: "Adjudants" ou assistants. L'Adiutor est aussi un assistant civil attaché à un bureau militaire comme c'est le cas de l'Adiutor, chef des bureaux du Maître des Offices. Dans l'armée, il serait affecté à la tenue des registres du matricule. Cependant au VIe siècle, l'Adiutor est clairement désigné comme le second direct du Primicerius Nombre d'Annones inconnue.

2) Vicarius (le vicaire): Tous Les gradés ont leurs adjoints amenés à les remplacer en cas de besoin. Il s'agit d'un homme de confiance à la discrétion du supérieur. Le tribun dispose de son vicaire qui est son intendant personnel en plus de son second et éventuel remplaçant. Son rôle est assez semblable à celui de l'ancien Optio du Haut-Empire. Toutefois le dernier Optio purement militaire remonte tout de même à l'ère tétrarchique avec la carrière d'Aurelius Gaius, Optio des triaires sous le règne de Dioclétien. Ensuite, le grade d'Optio passe dans l'administration militaire.

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Les Officiers généraux.
(Liste par ordre hiérarchique croissant)


1) Praepositus/Praepositi (Chef ou simple commandant.): Il s'agit d'un commandant par commission aussi dit "per curam" ce "grade" recouvre de nombreux emplois. En réalité un Praepositus peut aussi bien être un tribun, un centurion, qu'un autre gradé. Ils sont tout simplement les commandants du moment désignés à défaut d'un officier adéquat ou affecté à une mission spécifique. C'est un grade à la limite de la simple appellation. Une fonction donc. On retrouve des Praepositi commandants de cavalerie, de camp et de casernes, de milices, de numeri (unités) divers et variées. Un Praepositus de rang perfectissime (le perfectissimat est un échelon social de l'élite romaine du IVe siècle dont les plus élevés sont sénateurs.) possédait la direction générale de la Fabrica impériale de Ravenne.

2) Tribunus/Tribuni (Tribun): Les tribuns commandent habituellement la cohorte. A l'époque tardive ils sont très nombreux et leurs compétences ne se restreignent pas au commandement de la cohorte seule. Ils peuvent être amenés à diriger des troupes plus larges, des détachements de cavalerie, des auxiliaires. Comme les Comtes et certains autres grades d'importance ils peuvent être dits "Vacants" c'est à dire sans commandement effectif, ce qui ne les empêchent pas d'obtenir leur traitement. Ce sont les officiers les plus représentés. Nous les retrouvons encore à la direction des Fabricae. Le Tribun est aussi un grade de la bureaucratie civile de l'appareil d'Etat mais dont la structure est organisée en Militia (milice) à l'image de l'armée. Un exemple célèbre, le Tribun des Notaires Paul. Ils touchent l'équivalent de 10 Annones, peut-être plus, il suffit de lire "l'Histoire Auguste" ou de relever le traitement perçu en salaire et en nature du tribun semestre Solemnis sur la base de sa statue à Vieux la Romaine pour avoir une idée des largesses dont peuvent bénéficier les Tribuns dès le IIIe siècle. Il faut au moins être premier centurion pour espérer passer tribun. C'est une position avantageuse et très recherchée. On distingue le Tribun "maior" promu par brevet sacré de l'empereur "Per epistulam sacram imperatoris". Il existe une brigue importante de ce grade qui s'obtient par voie de clientélisme, par suffrage et recommandation "vel suffragio vel potentium gratia".[C. Theod. VI, 24, 2 et 3] Bien que plusieurs lois tentent de freiner ce phénomène, le Droit finit par l'institutionnaliser. Les postulants doivent encore payer une patente dix fois supérieures à la normale. De ce fait, très proche dans sa forme du clientélisme républicain, il se développe un véritable marché des postes à responsabilité ou des commandements les plus avantageux. L'Empereur Julien tentera de mettre fin à cette pratique pour revenir plus strictement à un avancement au mérite… En vain. Le second tribun est dit "minor", il s'agit du tribun ayant obtenu son grade sans recommandation de l'empereur ou de ses services. Il est encore tribun "Per labore" qu'on pourrait traduire "par le mérite/travail" et ils sont ceux "qui nullius rei cupidiores fuere quam gloriae".[C. Theod. VI, 24, 2 et 3]. Le tribun distribue les récompenses et les salaires aux troupes, veillent à la discipline, à l'entraînement, applique le droit et la justice. De nombreux tribuns meurent au combat.

3) Praefectus/Praefecti (Préfet): A l'origine les préfets sont les commandants généraux des Légions. Avec les différentes évolutions de l'armée entamée depuis le début du IVe siècle, les préfets se trouvent commander les Légions sous leur régime ancien, les anciens contingents portants les titulatures héritées du Haut-Empire telle que nous le donne à voir la Notitia Dignitatum. Mais ce grade n'est plus exclusif aux Légions et les Légions ne sont plus systématiquement commandées par des Préfets. Nous retrouvons les préfets commandants d'ailes de cavalerie, commandants des Classis, la marine militaires… Le préfet possède les même prérogatives que les Tribuns mais à l'échelle de la légion entière. Nombre d'Annone inconnue mais sans doute assez important.

4) Dux/Duces [limitis] (Duc): Un Duc "Dux" ou des Ducs prennent la tête comme autant de généraux de "second ordre" la catégorie des troupes attachées à la garde des frontières qualifiées ou non de "Limitanei" ou de "Ripenses", telles que nous les présente la Notitia Dignitatum, document administratif du Ve siècle. Les Ducs sont des généraux au sens littéral du terme ainsi que des administrateurs militaires. Ces "grands" généraux, les plus modestes dans la complexe hiérarchie du Bas-Empire, sont donc les premiers officiers ayant autorité sur toutes les garnisons militaires, à l'échelle d'une ou plusieurs Provinces. Cette autorité ne se limite donc pas aux seuls limitanei. La province étant la première, et plus petite des circonscriptions territoriales de l'Empire. Un Dux reçoit 50 annones.

5) Comes/Comites rei militaris (Comte): Le Comte est un grade créé par Constantin à l'image des "Compagnons" d'Alexandre le Grand dont la traduction latine est similaire. A l'origine il s'agissait d'officiers fidèles et dignes de confiance de l'entourage de l'Empereur; des amis dirons nous. Cette dignité et ce grade s'institutionnalisent petit à petit et son autorité se formalise. Lorsqu'il est question "de ramener sous le joug quelques nations révoltées et très braves", le commandement général passe à l'ordre supérieur du Comte "comes maior". Le comte militaire commande au minimum deux légions Végèce nous confirme la répartition des commandements aux Comtes lors des grandes expéditions militaires ou lors de fortes campagnes de représailles. Ainsi, Castricius, Comte d'Isaurie avait à sa disposition trois légions pour lutter contre la piraterie endémique des provinces d'Isaurie et de Cilicies. [Ammien Marcellin. Res Gestae. LIVRE XIV, chapitre 2, paragraphe 14] Dans la Notitia Dignitatum, le Comte d'Isaurie en possède encore deux. Le Comte d'Illyrie est un des généraux les plus important. Lorsqu'il obtient un grand commandement régional, le Comte possède bien souvent l'autorité martiale sur un ou plusieurs Diocèses entiers, circonscription supérieur regroupant un ensemble de plusieurs provinces. Ce sont encore les Comtes Charietto et Dagalaïfus qui tentèrent de bouter l'Alaman hors des Gaules avec des forces non négligeable entre 365 et 366. Finalement, Les Empereurs Valentinien (364-375) et Valens (364-378) se partagèrent les Comtes et les troupes lorsqu'ils prirent pour chacun la partie Occidentale et la partie Orientale de L'Empire [Ammien Marcellin. Res Gestae. LIVRE XXVI, chapitre 4, paragraphe 1] Parmi eux, les Comtes les plus élevés en dignités: Les Magistri… Nombre D'Annone inconnue mais qu'on peut imaginer sans mal très important.

6) Magister/Magistri: Le nombre de Magistri augmente ou diminue au fil des décennies et du bon vouloir des Empereurs. On considère la création du Magister militum contemporain de la réorganisation de l'appareil d'Etat consécutive à la victoire de Constantin sur Licinius. Mais ce sont surtout sous les règnes de ses fils que cette "magistrature" militaire se développe pour atteindre son apogée sous Théodose Ier. Les Magistri sont les généralissimes de l'Empire. Ils commandent à l'ensemble des corps militaires. L'Empereur d'Orient tout comme l'Empereur d'Occident en possèdent plusieurs. On les appelle Magister Peditum (maître de l'infanterie) Magister Equitum (maître de cavalerie) Magister Armorum (maître des d'armées) Magister Praesentalis (Maître présent [à la cours]) ou de manière générique Magister Militum (maître des milices) Théoriquement égaux, tous n'ont pas le même rang les uns par rapport aux autres. Contrairement à ce que pourraient laisser penser certaines de ces titulatures, ils commandent aux troupes sans distinction d'armes. L'autorité des Magistri est répartie sur de très larges zones géographiques et ils ont l'ascendant sur tous les autres officiers supérieurs. Ils partagent souvent le Consulat avec l'Empereur, ont rang d'illustrissime, l'échelon le plus haut des dignités sénatoriales, reçoivent au Ve siècle la dignité de Patricius (patrice ou patricien…) et leur fortune est incommensurable. Au Ve siècle, certains Magistri ont la tutelle des Empereurs les plus jeunes ou se substituent carrément aux empereurs les plus faibles. Le Magister Militum Stilicho qui possédait de Théodose Ier la tutelle de son fils le jeune empereur d'Occident Honorius ainsi que celle toute théorique d'Arcadius empereur d'Orient. Il tiendra véritablement les rênes de l'Empire jusqu'à son assassinat. Aetius agira avec la même autonomie "irritante" en Occident jusqu'à sa propre mort.

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 Sujet du message: Re: Essai sur la Hiérarchie militaire Tardive IVe-Ve siècle.
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Les Titres Honorifiques.
(la liste ne rend compte d'aucune hiérarchie entre les titres)


1) Protector/Protectores (Protecteur): On augmente ses chances d'obtenir le titre de protecteur une fois passé le grade de centurion ou de centenier mais cette distinction symbolique s'obtient souvent après avoir été remarqué par l'empereur lui-même ou quelques officiers, soutenu par lettre de recommandation. Ainsi un Ducenarius et un simple cavalier peuvent devenir protecteurs sans passer par le tour conventionnel des promotions. Après avoir été reçu à la cérémonie sacrée d'adoration de la pourpre (Adoratio Purpura) le soldat devient protecteur et est promis à un rapide et brillant avenir dans les échelons les plus hauts de la hiérarchie militaire. Le Protecteur comme la garde des Protectores Domestici reçoivent un traitement de six Annones. Au VIe siècle, les Protecteurs seront aussi appelés Primoscutarii (premiers boucliers…)

2) Praetorianus/Praetoriani: Appellation très générique désignant la garde rapprochée de l'empereur ou les cavaliers qui le suive. A la bataille de Strasbourg, de tels cavaliers encore appelés "réserve prétorienne" flanquent la personne de Julien. Attention, il s'agit là d'une simple appellation d'ordre littéraire en aucun cas ils figurent l'ancienne garde prétorienne dissoute sous Constantin.

3) Bucellarius/ Bucellarii: gardes privés à la charge d'un haut-officier (de Bucella gâteau secs servis aux soldats dont les origines remontent au Haut-Empire…) Ces soldats apparaissent de plus en plus nombreux dans le courant du Ve siècle. Aux VIe siècle, ils forment de véritables armées aux ordres des grands généraux de l'Empire d'Orient.

4) Armigeri: Les Armigeri sont les porteurs d'armes des officiers. Valentinien Ier lorsqu'il perdit son casque dans des marais, le perd avec son porteur! Il peut s'agir de soldats, d'intendants proche des officiers ou de l'empereur. Les armigeri sont sans doute l'ancêtre direct du futur Spathaire, un des premiers eunuques du Cubiculum porteur d'épée des empereurs d'Orient.

5) Veteranus/Veterani: Les vétérans constituent les soldats ayant obtenu leur "congé honorable", la fin de leur temps de service et donc leur retraite. Il faut savoir que les soldats des troupes palatines et des comitatenses servent 20 ans dans l'armée tandis que les troupes des frontières ou limitanei servent 25 ans. Dans les faits, si le soldat rentré dans l'armée romaine à l'âge de 16 ans devient officiers supérieur au delà du grade de primicier (Primicerius) et atteints les grands commandements régionaux, le dit soldat peut passer 30 voir 40 ans dans l'armée. Il faut bien comprendre que d'une façon ou d'une autre et si celui-ci a la chance de ne pas mourir de mort violente, une recrue passe sa vie dans l'armée. Toutefois, tout est fait pour assurer au vétéran démobilisé une retraite confortable pour lui et sa famille. Outre leurs biens personnels accumulés durant leurs carrières et les fonds dégagés de métiers parallèles cumulés avec celui de soldats (on retrouve beaucoup ce phénomène dans les troupes encasernées dans les villes…) Le vétéran se voit octroyé des biens-fonds et divers privilèges. Une première loi de 325 préconise pour les vétérans qui choisissent l'agriculture qu'il "reçoivent des terres vacantes et qu'ils les détiennent en pleine immunité à perpétuité" avec une allocation pour l'achat de l'équipement agricole ainsi qu'une paire de bœufs et 100 boisseaux de semences variées. Pour les vétérans qui n'ont pas choisi l'agriculture le montant de l'allocation se trouve converti en prime de départ. Une autre loi de 364 donne une définition plus large des terres que les vétérans ont le droit d'occuper. Il s'agit de "champs vacants ou divers, là où ils choisissent" mais Valentinien Ier ordonne de diriger les vétérans vers des terres "incultes, délaissées par leurs propriétaires et pleines de ronces à cause de leur situation prolongée d'abandon" On revient à partir de 400 sur l'intention originelle édictée par Constantin d'installer les vétérans libres d'impôts sur les terres en fiches et finissent par payer l'impôts des terres soumises en cens. Malgré tout, la politique de distribution des terres aux vétérans est maintenue pendant tout le IVe siècle. Après trois ou quatre générations, le recrutement des garnisons frontalières est établie sur une base largement héréditaire. A proximité des camps, une grande partie des effectifs sont des possesseurs terriens issus de leurs pères sous un régime d'exonération fiscale particulièrement favorable. Sans devenir de riches propriétaires fonciers, les vétérans constituent une classe paysanne privilégiée relativement aisée selon les canons sociaux de l'époque. Le même phénomène se retrouve dans les villes où les vétérans réussissent des reconvertions surprenantes et deviennent banquiers, préteurs sur gage, bailleurs de fonds ou propriétaires d'immeuble en location, chefs de milices privées…

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Fonctions spéciales.
(La liste ne rend compte d'aucune hiérarchie entre les appellations)


Les Principales, officiers supérieurs et sous-officiers obtiennent des privilèges dus à leur rang dont l'exemption des taches corvéables. Les simples soldats issus de la troupe sont eux, tenus à des munera (des corvées) qu'ils se doivent de respecter. Hormis ceux-ci, d'autres soldats sont exempts en raison de la spécialisation de leurs fonctions ou de leurs compétences. Il ne s'agit pas de grades à proprement parler

1) Munerarius/Munerarii: Soldats astreints aux travaux du génie.

2) Immunis/Immunes: Soldats exemptés des corvées.

3) Mensor/Mensores: Les Mensores (fourriers ou mesureurs) délimitent l'espacement nécessaire des tentes. Il se peut qu'à l'époque tardive une partie des attributs de cette fonction soit reprit par les Actuarii, administrateurs militaires qui ont en commun avec les Mensores d'attribuer des logements aux soldats lorsqu'ils sont encasernés dans les villes. Les Mensores apparaissent de même dans l'administration centrale de l'Etat comme étant des fonctionnaires dont le travail est de s'assurer de l'approvisionnement des troupes. Il en est peut-être de même dans l'armée. Cette fonction est aussi partagée avec les Actuarii.

4) Metator/Metatores: Soldats envoyés en reconnaissance et qui choisissent l'établissement du camp d'étape.

5) Beneficiales: Soldats chargés de gérer les Vétérans recevant divers privilèges.

6) Cuspator/Cuspatores: Gardiens de prisons.

7) Deputati: Soldats chargés d'une mission ou désignés comme représentants. Par exemple, des Fabricenses (ouviers des Fabricae) pouvaient être détachés des fabriques impériales pour rejoindre un corps d'armée afin d'entretenir les armes. Ces Fabricenses sont alors appelés Deputati.

8) Samiari: Soldats qui entretiennent les armes. Ces hommes peuvent être des ouvriers des Fabricae attachés à un corps d'armée.

9) Vaginarii: Soldats qui fabriquent les fourreaux. Ces hommes peuvent être des ouvriers des Fabricae attachés à un corps d'armée.

10) Arcuarii: Soldats qui fabriquent les arcs. Ces hommes peuvent être des ouvriers des Fabricae attaché à un corps d'armée.

11) Le médecin militaire: Difficile de trouver le terme latin exact désignant le médecin militaire. Nous savons qu'il existe en tant que médecin général un "maître de l'art" ayant grade de centurion. Celui-ci ne devait pas être seul et devait disposer d'un personnel infirmier ou des collègues lui étant subordonnés. Nous savons aussi grâce aux Papyrii de Panopolis qu'il existe au moins un médecin général pour chaque unité quel que soit son effectif.

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Les Musiciens
(La liste ne rend compte d'aucune hiérarchie entre les appellations)


A l'époque Tardive, apparaissent des instruments nouveaux et parfois exotiques comme par exemple l'emploi du fouet pour donner les ordres, tradition martiale empruntés aux cavaliers des steppes dès la fin du IVe siècle et parfaitement attesté par Claudien au Ve siècle. Au VIe siècle apparaîtra en sus l'emploi du tambour jusque là commun aux armées Perses. Hors donc l'introduction de ces nouveautés, les principaux joueurs de musique militaire restent les même qu'aux temps anciens.

1) Tubicines: Joueurs de Tuba. A l'époque tardive, s'adjoint dans l'infantrie le Lituus réservé auparavant à la cavalerie ainsi que les SpartanaeTibiae, les doubles fluttes d'origines Grecs.

2) Cornicines: Joueurs de Cors. Le Cornu classique est toujours employé inchangé, mais certains cors pouvaient être en corne de bœuf sauvage entortillés d'argent.

3) Bucinatores: Joueurs de Buccin.

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Les Ballistarii: Les artilleurs.
(Par ordre hiérarchique croissant.)


1) Vinarii: Soldats prenant d'assauts les remparts ou abordant les remparts à l'aide de machine d'assaut.

2) Artifex/Artifices: Artilleurs et manœuvres de la baliste. Ce nom est sans doute aussi valable pour toute machine d'artillerie de l'armée romaine.

3) Magister Claustrum: Officier d'artillerie donnant l'ordre de déclenchement des tirs des machines. Il y a trois Artifex pour un Magister par machine.

4) Architectus: Ingénieur militaire et officier savant, maître en poliorcétique. Suit de près les opérations de siège conçoit les machines en fonction des demandes qu'induise un siège.

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 Sujet du message: Re: Essai sur la Hiérarchie militaire Tardive IVe-Ve siècle.
Nouveau messagePublié: 05 Sep 2008, 22:34 
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La bureaucratie et l'administration militaire.

Je connais très mal l'administration que l'on retrouve dans les armées. Il n'est pas évident de savoir si nous sommes en présence de militaires qui ont affaire avec des civils ou des fonctionnaires civils qui travaillaient avec les armées. Si je vous donne quelques fonctions que j'ai pu compiler mes connaissances sur ce sujet restent vraiment très évasives.

1) Librarius/Librarii: Les librarii sont les archivistes des légions classant tous les documents administratifs et autres correspondances émises par les officiers de l'unité. Au Bas-Empire les librarii sont nombreux, ils font office de secrétaires et peuvent être aussi bien soldats que civils. Cette tache particulière requière un minimum de culture et d'instruction.

2) Primipilus/Primipili ou Pastus primipili ou Pastus militum (le primipile): L'ancien grade primipile perd son caractère militaire au IVe siècle. Il n'indique plus le premier des centurions, les primipilaires du Bas-Empire s'occupent uniquement du convoyage de l'approvisionnement des troupes sur le long court. Le primuspilus désigne alors le princeps de chaque officium provinciale en fin de carrière. Le travail des primipilaires consiste donc à transporter l'approvisionnement des troupes de la province d'origine vers les provinces frontalières où sont stationnés les soldats. Ces fonctionnaires provinciaux en mission obtenaient ce grade à caractère honoraire dans la légion qu'ils étaient appelés à servir, mais le lien entre l'unité et le fonctionnaire restait purement formel. Les primipilaires procédaient à la livraison et recevaient alors quittance de l'Actuarius ou de l'Optio.

3) Optio ou Optio annonarius/Optiones: l'Optio est le second de l'Actuarius qu'il aide dans sa tache. Plusieurs dans chaque légion et unité, ils prennent réception des rations et fourrages acheminés par les primipilaires. Ce sont eux qui répartissent les rations dans la troupe. L'Optio annonarius, aussi appelé uniquement Annonarius est donc chargé de la distribution des Annones aux soldats. Les conditions des livraisons des approvisionnements et le rôle de l'Optio annonarius et de l'actuarius ont fait l'objet de plusieurs règlements sous Valentinien Ier et Valens entre les années 364 et 377.

4) Biarchus: Le Biarchus est bien le même soldat que décrit précédemment. A sa fonction de commandement s'ajoute celui de la gestion de l'approvisionnement mais le Biarque assurerait exactement la même fonction que l'Optio non pas pour les Limitanei mais pour les Comitatenses uniquement.

5) Actuarius/Actuarii: Les Actuarii sont les supérieurs directs des Optiones. En plus de la réception et de la répartition de l'Annone au sein des troupes, les Actuarii tiennent à jours les livres comptables de l'armée, se soucient des contingences matérielles de la légion. Selon Aurelius Victor, les Actuarii ont une réputation de gens de peu, arrivistes et maîtres es malversations. Ayant pris l'habitude de produire des faux pour détourner des fonds au profit de l'armée, les Actuarii étaient souvent méprisés par les bureaux impériaux autant qu'ils étaient populaires parmi les soldats. A ce travail s'ajoute la gestion du casernement dans les villes, soit chez l'habitant, soit dans les casernes ou dans les quartiers réquisitionnés à cet effet. C'est à l'Actuarius que revenait cette tache ingrate qui le rendait d'autant plus antipathique aux yeux des civils. Il est considéré, tout comme l'Optio, que l' Actuarius est un administrateur militaire et non civil.

6) Opinator/Opinatores: Les Opinatores ou "receveurs" sont des militaires extrêmement important au bon fonctionnement de l'armée. Ils opèrent un travail comptable faisant l'état à l'année des besoins de la troupe en matériel, fournitures et divers approvisionnements. Ils sont aussi responsables de la solde en numéraire distribuée aux hommes. L'Opinator envoie alors une liste récapitulant ces besoins en direction de la préfecture du prétoire. Après validation, le préfet du prétoire leur envoie en retour un document appelé Litterae delegatoriae les autorisant à tirer leur approvisionnement d'une province donnée. C'est ce document que les Opinatores font valoir auprès du gouverneur civil de la province où les troupes sont stationnées. Les fournitures et la solde de l'armée sont prévus dans le budget normal de la province à titre d'impôt. En cas de non-paiement des ordres fournis par les Opinatores, ceux-ci n'ont pas le droit de s'en prendre directement aux Possessores ou aux curiales responsables des unités fiscales dont ils doivent lever l'impôt, le conserver et le mettre à disposition. Les receveurs militaires doivent alors s'adresser au magistrat responsable des perceptions d'impôts; l'Exactor si celui-ci n'arrive pas a fournir ce qui est dû, il en appel alors au gouverneur qui avance la somme sur ces propres bien et use ensuite de la force pour se faire rembourser. En temps normal les soldes sont acheminées à la troupe et les fournitures sont présentes dans les greniers, horreae et les entrepôts de la provinces. Tout est fait pour que les notables des cités constituent un écran entre l'armée et la population des villages de manière a ce que les soldats ne soient jamais en contact avec les civils. Toutefois en cas de difficulté, le gouverneur peut demander l'octroie d'une troupe pour aider les percepteurs qui sont des particuliers agissant pour l'état et non de simple fonctionnaires à collecter l'impôt. D'où, très souvent, la réticence des curiales à assumer cette charge difficile (munera).

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 Sujet du message: Re: Essai sur la Hiérarchie militaire Tardive IVe-Ve siècle.
Nouveau messagePublié: 05 Sep 2008, 22:34 
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Autres termes et appellations liés à la nature du soldat.

Gravis Armatura: Fantassin lourd; Levis Armatura: fantassin léger; Armati: fantassins lourds; Scutati: fantassins légers; Antesignani/Antepilani: fantassins lourds constituant la première Acia de l'ordre de bataille (Triplex Acies, Duplex Acies…) aussi appelés Principes en raison des "princes" ou Primi-ordines qui les commandent; Hastati: Fantassins lourds composant la seconde ligne (Acia) de l'ordre de bataille. Subsidia: réserve composée de fantassins lourds situés à l'arrière du dispositif de bataille et composant la troisième ligne (Acia). Velites: terme archaïque désignant de manière générique les fantassins légers; Exculcatores: fantassins légers possédants les mêmes armes que les fantassins lourds à l'exception de la cuirasse; Ferentarii: fantassins légers dits escarmoucheurs ou tirailleurs; Funditores: frondeurs; Sagittarii: Archers; Cataphracti: Cavaliers lourdement cuirassés. Clibanarii: Cavaliers lourdement cuirassés. Scutarii: Cavaliers cuirassés ou légers armés d'une épée et d'un bouclier; Andabatae: Fantassins très lourdement cuirassés; Arcuites: Soldats employant l'arbalète (Arcuballista); Lanciarii: Soldats employant la lancea, de courtes javelines; Decemprimi: les dix meilleurs soldats ou du moins ceux qui apparaissent en tête du matricule de leur unité (il ne s'agit pas forcément de gradés…) Ocreati: fantassins lourds se distinguant par le port de jambières de fer; Armatura prima: autre terme désignant la première ligne de l'ordre de bataille constituée de fantassins lourds; Armatura semissalis: Autre terme désignant la seconde ligne de l'ordre de bataille romain. Verutarii: Soldats employant le demi-javelot connu sous le nom de Verutum; Pilari: terme générique archaïsant désignant les soldats employant le javelot lourd connu sous le nom de Spiculum. Ballistarii: Soldats artilleurs; Primosagittarii: Les dix premiers archers. Expediti: terme archaïsant désignant des fantassins légers envoyés en mission "commando"; Adoratores: Soldats démobilisés (?) Iaculator/Iaculatores: Terme générique désignant les soldats employant n'importe quelle arme de jet.

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 Sujet du message: Re: Essai sur la Hiérarchie militaire Tardive IVe-Ve siècle.
Nouveau messagePublié: 29 Déc 2008, 11:36 
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Damianus, je suis très intéressé par la hiérarchie militaire tardive et je crois que tu sais pourquoi.
Le IVe -Ve siècle, a été marqué par un changement dans la politique romaine, ce n'est plus des guerres d'expansion, mais des guerres défensives. Donc les Limes et les forts sont à l'honneur. Les batailles rangées existent toujours mais se font rares. Les cavaliers et les troupes légères deviennent les armes prépondérantes de l'Empire. Elles permettent une intervention plus rapide. Tenir bon et garder le contrôle de son territoire est devenu la règle. Les forts et les villes sont les principales cibles de ces migrations. Il faut harceler constamment son adversaire pour le faire céder, surtout dans le cas des infanteries lourdes, comme celle des Saxons. Ces méthodes peuvent aller de l'embuscade à l'utilisation du terrain. L'effet de surprise compte autant que la victoire.
Ces troupes sont confiées à des gens d'origine diverses et qui ne manquent pas d'ambition. La chaine "Histoire" dans un documentaire, leur a donné le charmant surnom de "guerilleros". Ils s'en servent assez souvent à leur profit personnel, comme le montre le cas de Magnus Maximus. Et certains sont en droit de se demander si ce sont eux où les barbares qui sont une menace pour l'Empire.
Le Moyen Age démontre ce renversement des tactiques, par le fait de tenter de prendre la forteresse de son ennemi et l'utilisation constante de la cavalerie. Cela expliquerait pourquoi le Dux, mieux adapté à ce type de combat, serait passé devant le Comes, au niveau hiérarchique, durant la période médiévale.
Merci !


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 Sujet du message: Re: Essai sur la Hiérarchie militaire Tardive IVe-Ve siècle.
Nouveau messagePublié: 29 Déc 2008, 14:15 
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Salut à toi tai_gong_wang!

Tu as parfaitement raison lorsque tu qualifies la stratégie impériale des IVe-Ve siècle de défensive. Cette perspective depuis Luttwak n'a que peu changée. Il faut toutefois nuancer car la situation du IVe siècle n'est pas celle du Ve siècle. Tout le long de ce siècle, la politique romaine est celle qu'elle a toujours connue et sa réponse face aux agressions extérieures n'a pas variée. Si la défense des provinces est la priorité, avec une forme de zone tampon en Gaule du Nord et dans les Germanies depuis Dioclétien, puis organisée par Constantin Ier, chaque "invasion" Barbare au IVe siècle connait son expédition punitive sous forme de campagne militaire savament orchestrée allant bien au delà du Limes. Malgré des ennemis mieux organisés et plus "dévastateurs" que par le passé (sous-entendant avant le milieu du IIIe sècle), les romains gardent encore la maîtrise de ses frontières. La politique de Valentinien Ier est largement interventioniste, elle est même à l'origine de la reprise de la guerre avec les Alamans Lentiens. Aujourd'hui les Historiens parlent de stratégie "Défensive-Active" (Alain Chauvot) concept reprit des experts en stratégie militaire.

De même tu as raison concernant l'activité intense de contruction défensive sous ces siècles. De Dioclétien en passant par Valentinien Ier et Théodose I (et même le second au Ve siècle...) Les construction de forts, la réfection des grands camps est de mise depuis l'effondrement du Limes en Occident et en Orient aproximativement au milieu du IIIe siècle. La nature architecturale de ces forts est très dissemblable. Mais en fonction des empereurs et de la situation, il n'y a pas de grand plan de ré-organisation rationnel du Limes: plutôt une adapatation empirique en fonction de la volonté impériale. On devine une vraie politique chez Dioclétien mais bon nombre des fortifications attribuées à cet empereur à l'exception de la Strata Dioclétiana sont maintenant réparties entre Constantin Ier et Valentinien Ier (Michel Réddé). Constantin mettra à contribution les villes dans la politique stratégique de l'Empire au grand dam de Zosime, mais il y avait déjà là des précédents. Il n'est pas rare non plus de voir au milieu du IVe siècle de vieux forts désaffectés, puis réaffectés lors d'une campagne spécifique. Plus que pour "une défense en profondeur" ces efforts ont un souci logistique qui est le grand avantage des Romains sur leurs ennemis. A partir du Ve siècle, une fois perdus leurs bases permettant la concentrations des moyens, le Comitatus impérial connaitra les même difficultés que n'importe quelle armée en déplacement sur son propre territoire.

Une stratégie défensive mais qui reste impérialiste par essence. Contrairement à ce que l'on dit souvent, le IVe siècle n'est pas celui de l'abandon de l'expansion. Au IIIe siècle, l'Empire connait l'abandon véritable des champs décumates et de la Dacie. A la fin du III et au IVe siècle, grâce à la victoire de l'empereur Galère et Dioclétien sur Narsès, l'Empire possède les cinq provinces tanstigritaines prises sur la Mésopotamie des Perses Sassanides et les conservera pendant plus de cinquantes ans. En 332, Constantin Ier après son expédition signe un traité qui déssine au delà du Danube une Gothia Romana avec selon la thèse défendue un statut pérégrin pour les Goths concernés (E. Chrysos).

En revanche je ne peux qu'être qu'en désaccord lorsque tu dis que les batailles rangées se font rares selon tes propres mots. C'est une vieille lune qui courre encore dans des ouvrages par trop généralistes et qui méconnaissent l'Histoire militaire de l'Antiquité Tardive. Les grandes batailles rangées avec des effectifs considérables sont encore largement majoritaires tout le long du IVe siècle, on en connait encore de belles dans les premières décénnies du Ve siècle. la dernière étant bien sûr la "mythique" bataille du Campus Mauriacus.

La dichotomie entre bataille rangée/harcélement et escarmouches est artificielle. La Haut- Empire connaissait déjà le recourt à ces méthodes mais ne sont pas dans l'esprit du modèle de la guerre antique. C'est pourquoi le stratagème n'a pas bonne presse dans les écrits antiques alors qu'ils (Grecs et Romains) l'employaient abondamment. la différence majeur réside dans le fait qu'au Bas-Empire, le tabou est levé et que des généraux et des officiers compétents parfois d'origines barbares retournent contre l'ennemi leurs propres méthodes. Mais il ne faut pas se tromper, l'action d'un Charrietto n'est qu'un expédiant en attendant le recours à des forces plus considérables là ou celle d'un Sébastianus n'est qu'un prélude à la rencontre finale ou encore celle d'un Modares, le moyen de temporiser et de donner du temps à Théodose Ier de reconstituer ses forces après le désastre d'Andrinople.

Mais ce qui compte, c'est la rencontre décisive, et elle se conclue toujours par la bataille rangée. La question des effectifs est fluctuantes et variable en fonction et des Historiens antiques, et des historiens modernes (l'exemple de la bataille d'Andrinople est assez savoureuse) souvent anglais d'ailleurs, qui s'essaient à des exercices statistiques reposant sur du vent. A défaut, autant faire confiance aux auteurs anciens en ne comprenant pas les chiffres qu'ils donnent comme des absolus mais comme des échelles de proportions.

A ce titre, Magnus Maximus que tu cites montre que ces compétiteurs à lapourpre ont un autre envergure que celle de "Guerilleros". Si on ignore par les sources les forces qui s'opposèrent véritablement dans la rencontre Maxime-Gratien (qui était loin d'être un ingénue en la matière) en revanche, la bataille de Poetovio face à Théodose Ier, parfaitement documentée rentre dans la catégorie des grandes batailles rangées.

Je citerai ici la réflexion de l'Historien François Cadiou (Gladius XXI, 2001) sur la guerria dans le contexte ibérique:

"Contrairement à un idée répandue, la guérilla n'était pas le recours le plus évident de protagonistes dont les moyens humains et matériels apparaissent pourtant aux historiens comme incapables d'être rapportés à ceux du conquérant. Elle réclame en effet une conception guerrière (...) [elle n'est pas non plus] un trait civilisationnel. Or, les travaux les plus récents sur la guerre antique montrent, que d'une manière générale, les structures poltiques, économiques et sociales des sociétés barbares, loin de favoriser une guerre de coups de mains prolongée, incitaient au contraire, les armées indigènes à rechercher une décision rapide en bataille rangée selon un shéma très proche de ce que l'on connait pour le monde grec classique et héllénistique."

Là, l'Historien appui sa reflexion par les travaux de A. Goldsworthy.

On s'accorde à considérer l'époque comme le développement de la cavalerie dans l'armée romaine. Il semblerait que rien ne vient contredire ce fait bien qu'il soit progressif dans le temps et non cantonné au IVe et Ve siècle. En revanche son rôle est identique aux siècles postérieurs et ne peut donc préfigurer l'emploi de la cavalerie au moyen-âge. Les réponses sont à aller chercher au VIe e VIIe siècle dans les guerres Justiniennes et dans le Strategikon de Maurice, mais là encore résident de nombreuses surprises.

Un moment dans ton post, si j'ai bien compris, tu dis que les Saxons sont connus pour leur infanterie lourde? A quelle moment places-tu ce développement?

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 Sujet du message: Re: Essai sur la Hiérarchie militaire Tardive IVe-Ve siècle.
Nouveau messagePublié: 29 Déc 2008, 15:00 
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Tu as raison, au niveau des batailles rangées. Mais je n'ai pas dit qu'une bataille rangée était exceptionnelle. Les guerres civiles de 383 -388 et de 407 -411 prouvent qu'elles existent encore. La bataille des Champs Catalauniques en est un des meilleurs exemple. La victoire est assurée par un certain génie tactique et une meilleure connaissance du terrain. Je n'ai pas essayé de rabaisser la bataille rangée face aux escarmouches.
La politique de renforcement des cités pouvait également être esthétique, comme semble le montrer le fait d'avoir des murailles, même si l'on est pas menacé comme en Gaule. Cela a commencé à partir de Constantin.
Et je n'ai jamais dit que les compétiteurs pour la pourpre, comme Magnus Maximus, était des "guerilleros", je n'ai fait que citer une phrase d'un documentaire, que je ne partage pas, mais que je trouvais marrante.
Pour les Saxons, j'ai juste sous entendu qu'il devaient être des fantassins, car selon certaines sources les Barbares chargeaient au combat et je ne leur connais pas de cavalerie, sauf pour les Angles.
Merci !


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