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 Sujet du message: Historique des Légions "Herculiani". Nouvelle version.
Nouveau messagePublié: 07 Sep 2008, 22:31 
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Historique des légions Herculiani.

Par Spadinos. Revu et augmenté par Damianus. Ré-écrit par Damianus pour le professeur Andrei Bannikov (Professeur d'Histoire à l'unniversité de St Petersbourg)

I) Dioclétien créateur des légions Joviennes et Herculiennes.

La Tétrarchie est un régime qui marque un tournant décisif pour l'avenir de l'Empire romain en cette extrême fin d'un IIIe siècle difficile. Cette époque voit en effet une législation abondante et des entreprises de réformes administratives et fiscales considérables redéfinissant entièrement les cadres institutionnels de la Rome impériale. La mise en oeuvre de ce grand projet de réformes et de restauration est traditionnellement attribué à l'empereur Dioclétien (285-305). Empereur d'origine Illyrienne et militaire, son action se tourna naturellement du coté de l'armée qu'il réforma en conséquence des besoins de la Tétrarchie en matière d'hommes et d'équipements. Avec Constantin Ier (306-337) il est considéré comme le créateur de l'armée romaine de l'Antiquité Tardive telle que le Bas-Empire des IVe et Ve connaîtra. Ses réformes, réelles ou supposées vont de paires avec la création et la promotion de nouvelles unités militaires, et c'est dans ce contexte que va prendre naissance l'histoire tumultueuse des Herculiani.

Pour mieux comprendre l'acte de naissance des Herculiani, il faut revenir un temps sur le système politique que constitue la Tétrarchie. Ce système novateur et unique en son genre fonctionnait sur la base de deux Augustes proclamés nommant à leur tour, et en fonction des péripéties du règne, deux Césars qui étaient leur subordonnés. Ainsi, Dioclétien premier Auguste le 20 novembre 284 désigna pour le seconder son collègue Maximien, officier militaire tout comme lui, d'abord César puis Auguste en 286. Cette dyarchie originelle considéra qu'il était bon pour l'intégrité de l'Empire et sa défense de diviser son ensemble en deux secteurs d'intervention régit par Dioclétien en Orient et Maximien en Occident. Le système se reproduisit dans chaque partie de l'empire où Dioclétien et Maximien se choisirent ensemble comme co-empereurs d'autres officiers de même origine qu'eux. Galère et Constance Chlore reçurent donc le titre de César à partir de 293.

La Tétrarchie se vêtit également d'une base religieuse qui plaçait les empereurs au dessus de tous les hommes. Dioclétien était dit "jupitérien" et Maximien "herculien", c'est à dire se réclamant des Dieux Jupiter et Hercule soit en tant que favori, soit en tant émanation divine de ces deux figures du panthéon traditionnel. Politiquement, cette identification n'est pas accessoire, elle indique le primat de Dioclétien en tant que Jupiter gardant l'ascendant sur l'Auguste Maximien Hercule, second dans la hiérarchie comme Hercule lui-même n'est que fils du premier et simple demi-dieu. Autrement dit, la concorde de l'Empire s'exprime dans cette allégorie qui implique la soumission à l'Auguste "Senior" Dioclétien.

Sur le plan militaire, la fréquence des agressions extérieures et la crainte des révoltes intérieures, amenèrent Dioclétien à augmenter les effectifs de l'armée dans des proportions aujourd'hui encore très discutées mais que l'on considère d'un bon tiers supérieur à celle du Haut-Empire. L'apologète chrétien Lactance [De la mort des persécuteurs] nous dit que les troupes ont été quadruplés simultanément avec la démultiplication des Empereurs. Cette affirmation se doit d'être fortement nuancée. En revanche, elle n'exclue pas la création d'unités nouvelles dans un format ancien ou redimensionné comme résultante d'une volonté d'affecter des corps de troupes suffisants aux contingents respectifs des empereurs. Chacun des quatre Tétrarques disposant ainsi d'une réserve directement sous leurs ordres et leur permettant d'agir de manière concertée et efficace aux "quatre coins de l'Empire". On assiste effectivement à cette époque, et jusqu'au début du Ve siècle, à une fragmentation des légions qui passèrent de 47 à 85 pour une réduction du total des effectifs pour chaque unité. Cette pratique puise ses sources dans le courant du IIIe siècle où se développa l'habitude de détacher des sous-divisions d'une légion mère. Le principe de la Vexillatio influença peut-être le calibrage des effectifs entre 1200 et 1500 hommes pour les nouvelles légions considérées comme plus mobiles du point de vu opératique. Toutefois, la création de légions de 3000 à 5000 hommes et la promotion de nouveaux corps militaires entrèrent aussi dans les plans de Dioclétien. C'est d'ailleurs dans cette optique que nous comprenons la naissance de la légion des Herculiani sous sa forme primitive.

Pour ainsi ajouter une réalisation concrète à ces épiclèses divines et pour répondre en premier chef aux impératifs stratégiques, les Tétrarques créèrent selon Végèce, auteur du De re militari, traité d'art militaire de la fin du IVe siècle, deux nouvelles légions placées sous les auspices des deux divinités, et répondant aux vocables des Dieux-empereurs. Ainsi naquirent la légion des Ioviani (les Jupitériens) et la légion des Herculiani (les Herculiens). Végèce affirme encore que ces deux légions étaient connues pour la dextérité de ses soldats au lancer des plumbatae ou des martiobarbuli (petites barbes de Mars…) Cinq dards lestés de plombs cachés dans la concavité des boucliers, arme de jet originale, largement attestée par l'archéologie jusqu'au VIe siècle. Aurelius Victor, ami de l'Empereur Julien (360-363) gouverneur, homme politique et historien du milieu du IVe siècle confirme les dires de Végèce [Livre des Césars] Cependant celui-ci précise que les Herculiani étaient à la base des troupes auxiliaires d'origine illyriennes promues pour leur excellence et constituant pour Dioclétien une élite au sein de son armée. Nous savons également que ses deux légions Joviennes et Herculiennes furent amenées comme beaucoup d'unités du Bas-Empire à fonctionner en binôme tout en conservant une autonomie propre.

Les Herculiani n'y échappant pas, on s'interroge beaucoup sur la division des légions en Seniores (aînés) et Iuniores (cadets) les historiens modernes ayant produits de nombreuses hypothèses sur cette spécificité. La plus connue d'entre elle est la répartition des troupes inhérente à la Partitio imperii sous les premiers Valentiniens. Valentinien Ier (364-375) et son frère Valens (364-378). Les deux hommes auraient pris le parti de se partager en la ville de Naissus Occident et Orient en même temps que les troupes et les états-majors alors de retour de la campagne Perse de l'Empereur Julien [Ammien Marcellin: Res Gestae, XXVI, 5, 1-6] Cette théorie soutenue en son temps par Mommsen puis par Hoffman est remise en question. La découverte du tombeau de Flavius Memorius et de son épitaphe dément en effet une division stricte sous Valentinien Ier. Ce Haut-officier ayant passé 41 ans en service, décédé à l'âge de 75 ans termina sa carrière comme Comte de Mauritanie avec le titre de Vir perfectissimus. Nous savons par une loi de Valentinien datée du 5 juillet 372 [C. Theod. VI. 14,1] que les comtes militaires (Comes rei militaris) d'ordre perfectissimes, apparaissent officiellement dans l'ordre de préséance au dessous des proconsuls mais au dessus des simples consulaires à cette date. Une pratique peut-être déjà attestée les années précédentes puisqu 'Ammien Marcellin, ancien soldat et historien entre autre des règnes de Valentinien et Valens, se lamentait de voir des officiers supérieurs de l'armée romaine passer au rang sénatorial. Thomas Drew-Bear et Constantin Zuckerman donnent donc la date de 372 comme terminus ante quem pour le retraite de Flavius Memorius, plus certainement entre la fin des années 360 et l'année 370. Or ce militaire de carrière passa déjà 28 ans chez les Ioviani, les Joviens et 3 ans comme préposé chez les Lanciarii Seniores; La division des légions en Seniores et Iuniores étant consommée avant l'arrivée au pouvoir de Valentinien et de son frère. L'épigraphie mentionne encore la carrière d'un Ducenaire (Ducenarius) chez les Iovii Cornuti Seniores à l'année consulaire de 356 alors que les actes des Martyres chrétiens Bonosus et Maximilianus [Acta Sanctorum Augusti] signalent leur exécution en 362 dans le courant de la campagne orientale de Julien. Ces deux soldats étaient dits appartenir aux légions des Ioviani et Herculiani Seniores, ce qui suppose une fois de plus que les distinctions Senio et Iunio sont institués avant les années 360.

Le sobriquet des Herculiani (Herculiens) et des Ioviani (Joviens) apparaît dans les textes dans le courant du IVe siècle parallèlement à l'existence des légions Ier Iovia et IIe Herculia. Peut-être pouvons nous voir dans ces titulatures coutumières, le numéro accolé au nom de la légion, les appellations des deux unités mères dont sont issus originellement les Herculiani. En effet, la Notitia Dignitatum, document administratif des services palatins estimés du début du Ve siècle, compile sous forme de bottin l'ensemble des unités romaines de l'époque tardive en prenant le soin d'indiquer quels sont leurs lieux de cantonnements et de quelle hiérarchie elles dépendent. Sur ce document, les Ier Iovia et IIe Herculia sont installées sur le Limes danubien dans la partie orientale de l'Empire [Notitia Dignitatum XXXIX, 28 à 35], dans trois casernements en Scythie province du Diocèse de Thrace, dans les villes de Troesmis, Axiupolis et Iprosmis sous le commandement général du Dux de Scythie et sous les ordres de trois préfets de légions. La province bordée aussi à l'Est par les rivages de la Mer Noire comportait une Classis Herculia croisant soit pour la défense maritime, soit pour la défense fluviale sur une zone stratégique particulièrement sensible et fermant l'accès à la ville de Constantinople. Indépendamment, et à la même époque existent pourtant les légions palatines des Herculiani Iuniores, habituellement logées dans les capitales impériales ou à proximité comme ici à Constantinople même, sous le commandement du premier Magister Praesentalis, l'un des "généraux" les plus distingués et des plus élevés en dignité. En Occident, sans doute à Ravenne, résident de même les Herculiani Seniores également aux ordres d'un des plus important généraux; le Magister Peditum per Italiam. Ce clivage entre les légions dites palatines des Herculiani considérées comme l'élite, noyau central des Comitatenses, et la légion traditionnelle IIe Herculia affectée aux provinces frontalières montre qu'au terme du IVe siècle, les détachements réguliers des Herculiani a entériné une différentiation catégorielle très nette où le rappel à l'unité d'origine n'ayant plus de sens, d'autres qualificatifs et statuts parurent nécessaires pour les distinguer.

En effet, la présence de détachements des Herculiani ou de la IIe Herculia sous forme de Vexillatio sont nombreux et ce, dès le règne de Dioclétien et de Maximien. L'épigraphie démontre avec certitude une présence de manière continue à Chersonesus Taurica, au Nord de la Mer Noire, en actuelle Crimée. Ainsi, comme l'attestent les inscriptions découvertes sur les lieux:

Source: AE 1984, 00805 Province: ? Lieu: Kherson / Chersonesus Taurica] / vex(illatio?) l[eg(ionum)] I Ital(icae) et / II Herc(uliae) / posuit.
Source: AE 1984, 00808 Province: ? Lieu: Kherson / Chersonesus Taurica] / Salvi[s dd(ominis) nn(ostris) Invictis] / Augg(ustis) D[iocletiano? et] / Max[imiano? 3] / vexil[latio(!) // ]onie [3] / [3] Pater[nus? // ]S() P[3] / [3]nis le/[g(iones) 3] / Ital(ica) et / [3 II He]rculia [
Source: AE 1984, 00809 province: ? Lieu: Kherson / Chersonesus Taurica legio? II] Hercu[lia? 3] / [3] ead(em)que [
Source: AE 1994, 01539 Province: ? Lieu: Kherson / Chersonesus Taurica / pro] salut[e dddd(ominorum) nnnn(ostrorum)] / Augg(ustorum) e[t Caess(arum) Val(erius)] / Max[imianu]s p(rae)p(ositus) / vexi[llati]onis(!) le/[gionis I] Ital(icae) et / [legionis II He]rculia(e) / [

La littérature permet de croire que cette vexillation a continué d'être en poste dans le même secteur sous Constantin Ier. La "chronique" de Chersonese insérée par Constantin Porphyrogenete dans le De Administrando Imperio [53] raconte la victoire d'un certain empereur Constantin sur une révolte produite dans la province de Scythie, avec la collaboration des troupes venues de Chersonese. L'appel aux troupes de Chersonese, probablement les vexillations des légions I Italica et IIe Herculia peut être expliquée si on suppose que les forces de la province de Scythie auraient été insuffisantes pour la répression. Une telle situation est attestée par les Excerpta Valesiana. Une partie des troupes de Scythie ont été disloquées en vue de la guerre civile de 324. On peut supposer que l'abrogation des lois favorables de Licinius, le 16 décembre 324 et l'attitude pro-chrétienne de Constantin a provoqué des troubles parmi les soldats ou les paysans de la province, dans le mois suivant. L'enfouissement du trésor de Mcin dans le printemps de 325 signale un moment de troubles dans la province de Scythie, provoqué par une invasion gothique ou par une révolte. Les gens de Chersonese avaient même un certain intérêt dans l'action contre les fidèles de Licinius, parce que leur ennemi, le roi sarmate Rhadamsadios [le Rausimodus de Zosime: Histoire Nouvelle, II, 21] a été allié avec les Goths, donc avec les amis de Licinius.

Mais d'autres traces de présences militaires clairement attribuées aux Herculiani se répartissent encore à l'époque Tétrarchique sur tout le pourtour méditerranéen. En Afrique du nord avec la stèle cultuelle de Mithra dédicacée par la légion IIe Herculia à Sétif. Le dieu ayant la particularité de pratiquer le taurobole en cuirasse d'écaille, cette orientation artistique renforce l'attribution militaire que les soldat pratiquant ont voulu en faire. Cette localisation permet de faire un rapprochement comme nous le verrons plus loin avec la répression par Maximien du soulèvement de tribus Quinquegentanei. En Egypte, La Notitia Dignitatum mentionne des ailes de cavaliers portant le nom Herculia (dont des cavaliers montant des dromadaires) sous les commandements conjoints du Dux de thébaïde et du Comes limitis d'Egypte. Des troupes portant la titulature Diocletiana nous permet de supposer que Dioclétien laissa sur place plusieurs ou créa des unités militaires en Egypte après son passage et l'élimination rapide de l'usurpateur local Domitius Domitianus en 298. des détachements des Herculiani ont donc pu en être. Tout comme à la seconde campagne du César de Dioclétien Galère contre Narsès en Perse. L'empereur "Senior" arrivant à temps pour participer à la victoire toujours en 298. L'arc triomphale de Salonique commémorant cet épisode montre sur les quelques reliefs subsistant la procession et le sacrifice aux dieux par les empereurs. Sur ces panneaux sont visibles deux boucliers frappés pour l'un de l'image d'Hercule, pour l'autre de l'image de l'aigle armigère. Ces deux emblèmes totémiques sont bien sûr là pour rappeler dans cette procession religieuse le caractère divin des familles Jupitériennes et Herculiennes mais il ne faut pas oublier non plus que l'épisème officiel des Ioviani et des herculiani qui ornent leurs boucliers sont l'un et l'autre le grand aigle de Jupiter. Le doute nous permet de supposer la présence au moins en partie des Herculiani et des Ioviani. D'autre part, des estampilles de tuiles de toits sortant des fabriques légionnaires ont été découvertes particulièrement dans la partie orientale de l'empire indiquant l'activité d'une VIIe ou d'une Ve Herculia comme par exemple dans la ville de impériale de Sirmium.

Enfin, pour terminer sur la question des corps Seniores et Iuniores des légions Herculiani, il n'est peut-être pas nécessaire d'aller jusqu'à voir dans cette division un dédoublement faisant suite à la partitio imperii, à l'engagement des fils de vétérans dans le corps Iunior ou à une démultiplication en vue de la campagne Perse de Julien. Ces contingents Herculiani Seniores et Herculiani Iuniores tiennent peut-être encore une fois à la nature des tétrarques eux-même. En effet, dans leur courrier, les correspondants dans un esprit révérencieux nomment les empereurs Dioclétien et Maximien en rappelant la préséance et la hiérarchie des princes. C'est exactement le cas de l'enregistrement papyrologique du 13 septembre 298 de Panopolis [Panopolis n°1, 53-62]

[i]"Au poèdre. En ce qui concerne les annones qui doivent être réunies, selon les ordres, en des lieux variées avant l'heureuse visite de notre seigneur l'empereur Dioclétien Auguste Senior, je t'ai déjà enjoint une première fois, puis une seconde fois, de choisir rapidement des receveurs et des épimélètes des produits destinés aux soldats qui entreront dans la ville, afin qu'aucun délais ne vienne retarder l'accomplissement de ce très pieux devoir."

Source: Pierre Cosme, "L'armée romaine". Col Cursus. Editions Armand Colin. 2007.

"Au procurator. Suivant tes ordres, maître selon lesquels les bateaux du trésor réquisitionnés en Thébaïdes supérieure devraient être réparés et équipés pour les services de la visite heureusement annoncée de notre seigneur l'Empereur Dioclétien, toujours victorieux, Auguste senior, j'ai ordonné au président de la cité, Aurélius Plutogenes, également appelé Rhodinus de sélectionner un responsable pour inspecter efficacement les bateaux susdits..."
Source: Stephen Williams, "Dioclétien, le renouveau de Rome". Col Memoria, Edition In Folio. 1ère edition 1985. 2006.

Dans ces deux exemples, Dioclétien est communément désigné sous le titre d'Auguste Senior. Ce qualificatif récurant pourrait signifier que la division des troupes ne serait pas liée à une mesure tardive, mais bien à un rattachement aux Comitatus des empereurs Senior et Iunior hérité de la Tétrarchie et dont le système divisionnaire aurait perduré en fonction de la bipartition entre deux empereurs ou à la répartition des préfectures entre des princes régnant souvent conjointement tout le long du IVe et Ve siècle. Ceci n'est qu'une vague hypothèse difficile a étayer mais mérite d'être évoquée pour enrichir le débat.

Les dernières analyses de E. Stephan [L' Année Epigraphique 2000, AE 1263] tendent à prouver qu'au tout début du IVe siècle, la Iere Iovia Scythicia était stationnée à Troesmis et la IIe Herculia à Noviodunum jusque sous Constantin Ier. Ce n'est qu'après les réformes de ce dernier en 325-328 que les légions permutent et qu'elles ont été installées chacune dans les deux camps ou les signale plus tard la Notitia Dignitatum, Ce serait donc après la victoire sur Licinius que la IIe Herculia a remplacé la Iere Iovia à Troesmis. Deux inscriptions attestent bien la présence de la IIe Herculia dans cette province au début et à la fin du IVe siècle.

CIL 03, 06194 = IDacSMA 236. D(is) M(anibus) / Val(erio) Thiumpo qui / militavit in leg(ione) / XI Cl(audia) lectus in sacro / comit(atu) lanciarius / deinde protexit / annis V missus / pr(a)ef(ectus) leg(ionis) II Hercul(iae) / [e]git ann(is) II semise(!) et / decessit vixit ann(is) / XXXXV m(ensibus) III d(iebus) XI Aurel(ius) [
CIL 03, 06174 = IDacSMA 237. [Dd(ominis) nn(ostris) Impp(eratoribus)] / [Val(erio) Licin]iano / [Lic]inio / P(io) F(elici) Invic(to) Augusto / et Fl(avio) Val(erio) / Constantino / P(io) F(elici) Invic(to) Aug(usto) / filio Augg(ustorum) / leg(io) [II Herculia]

II Chronologie de l'activité militaire des Herculiani.

Si la participation de détachements des Herculiani est sujet à caution concernant la répression de la Bagauderie gauloise ou de son utilisation lors de la campagne Perse de Galère, nous tenons en revanche pour certain son passage en Afrique du Nord sous la conduite de l'empereur Maximien. En 297 eut lieu un nouveau soulèvement orchestré par les groupes nomades, mais l'Empire pouvait désormais réagir efficacement. Débarquant en Tingitane (Maroc actuel) en passant le détroit qui le sépare de l'Espagne, Maximien amenait avec lui une armée expéditionnaire composée selon Edward Luttwak de cohortes prétoriennes, de vexillationes, de la XIe Claudia d'Aquilée, de la IIe Herculia, et de la IIe Traiana d'Egypte, de numeri germains et gaulois, de recrues thraces. Maximien avança méthodiquement de Tanger à Carthage traversant en ligne droite les provinces romaines de l'Afrique du Nord. Là, le 10 mars 298, Maximien et ses troupes firent une entrée "triomphale" après avoir défait les Baquates, les Bavares et les Quinquegentanei, avoir poursuivi les Berbères du Rif, de l'Aurès et de la Kabylie, jusque dans leurs montagnes, et avoir refoulé les tribus nomades dans le Sahara. Il faut également ajouter que le passage des légions danubiennes est assuré par la présence de lieux de culte voués à Mithra, culte qui est largement répandu dans l'ancienne province de Mésie inférieure. Il y a de grandes chances pour que le détachement de la IIe Herculia ait stationné un temps durant à Sétif ( en Algérie actuelle, au Sud-est de d'Alger) aux vues des cultes retrouvés dédiés à Mithra et dédicacés par la légion.

Une source anonyme intitulée "Vie de Constantin" nous fait part de la description des armées en marche lors de la campagne d'Italie de Constantin Ier contre Maxence (306-312) fils de Maximien et compétiteur au pouvoir suprême. Dans ce récit, les noms des légions des Ioviani et Herculiani sont suggérés à "la bataille du pont Milvius", en 312, notamment par la présence de leurs signa respectifs. Il est communément accepté que l'auteur anonyme de la "Vie de Constantin" utilise l'histoire ecclésiale de Philostorgius comme source principale, laquelle fut approximativement publiée peu après 425. Philostorgius usant à son tour de nombreuses sources chrétiennes et païennes, et notamment des "Histoires" d'Eunape de Sardes dont il s'inspira. Vu que les Herculiani marchèrent aux côtés de Constantin au pont Milvius et qu'elles l'aidèrent lors d'une révolte en Scythie en 325, on pourrait supposer logiquement qu'elles seraient étroitement liées à son destin, comme tout soldat voue sa fidélité à un général. Ainsi la proximité de sa base de cantonnement dans le diocèse de Thrace et celle du champ de bataille qui vit la confrontation successive entre Constantin et de son rival Licinius (308-324) en 324 pour le contrôle de l'orient , peut laisser penser à une participation de la IIe Herculia aux côtés du premier protagoniste. Mais ce fait reste très conjectural, et rien ne permet d'affirmer l'engagement de cette légion à la bataille de Chrysopolis.

De 325 à 350 nous perdons toute trace des hauts faits d'armes des Herculiani mais pendant cette période, les Ioviani et les Herculiani seront toutefois commandés par des personnages importants qui ont laissé leurs traces dans l'histoire romaine. Le plus célébre est Magnence (350-353) usurpateur en Occident jusqu'à sa défaite lors de la Bataille de Mursa en 352 face Constance II (337-361) troisième des fils de Constantin Ier qui tenait ses positions en Orient. Magnence est présenté par Zosime [HN, Livre II] et Aurélius Victor comme avoir eu la charge de comte (Comes) des Ioviani et des Herculiani. Cependant on ne saurait dire très précisément si ces deux légions prirent parti pour l'usurpateur et même si elles participèrent à la bataille décisive contre ou du côté de Constance II. Quoiqu'il en soit, il faut tout de même garder à l'esprit que Mursa fut très certainement une des plus grande bataille qui opposa deux armées romaines du Bas-Empire. Le seul chiffre avancé des pertes, 50 000, traduit l'ampleur de ce funeste événement. Le deuxième personnage, quand à lui moins connu, est Varronius, lui aussi Comes des deux unités [Ammien Marcellin; RG, XXV, 5, 8] mais nous connaissons mieux son fils, l'empereur Jovien (363) qui succéda à Julien en Perse dès sa mort. A cette époque, et dans les textes littéraires, seuls les noms des légions Herculiani et Ioviani sont mentionnés. Les légions IIe Herculia et Ier Iovia n'apparaissent plus dans les événements majeurs de l'Histoire militaire, ce qui montre une distanciations achevée entre les unités d'élites que constituent les Herculiani et l'unité mère d'origine confinée à son rôle de d'armée des frontières Ripenses ou Limitanei.

En 361, Julien, cousin de Constance II fait César par lui en Occident et récemment proclamé Auguste par ses troupes est arrêté en Dacie par la crainte de la réaction armée de Constance II. Julien décide de consulter en secret les haruspices et les augures. A la nouvelle de la mort de l'empereur Constance II, il traverse rapidement jusqu'en Thrace, entre paisiblement dans Constantinople et se voit maître de l'empire sans coup férir. Julien unique empereur reconnu de tous, décide d'effectuer des réformes au sein de l'armée et de l'administration. La présence d'hommes de confiance étant indispensable pour concrétiser ses desseins et pour consolider les liens entre la tête de l'exécutif et les sous officiers, il procéda à un forme d'épuration par l'instruction de procès.

"Le premier acte du nouveau règne fut d'ouvrir une série d'informations judiciaires, dont la direction fut donnée à Sallustius Secondus, récemment nommé préfet du prétoire, et investi de toute la confiance de Julien. Le prince lui donna pour assesseurs Mamertinus , Arbetio, Agilo et Névitta, auxquels ils adjoints encore Jovinus, qu'il venait de créer maître de cavalerie, lors de son passage en Illyrie. La réunion, réunie à Chalcédoine, fit assister à ses actes les princes et tribuns des légions jovienne et herculienne. Si l'on excepte quelques grands coupables, punis avec justice, elle procéda généralement avec une rigueur outrée."
Ammien Marcellin; RG, XXII, 3, 1.

On ignore si les tribuns et princes (officiers du rang) ont servi de témoins, de gardes d'honneur ou si ils figuraient parmi les accusés. Si c'est le cas, cela signifie que Julien estimait les Herculiani et les Ioviani fidèle à Constance II et qui lui semblait nécessaire de recomposer un cadre hiérarchique aux ordres de Julien. Si la présence des officiers est autre que pour la purge, c'est alors un honneur qu'il accorde à des légions encore très estimées pour leur valeur. Et les Herculiani auront l'occasion de prouver leur talent de soldats car peu de temps après les procès, les Herculiani et les Ioviani se retrouvent bel et bien parmi les unités mobilisées dans l'armée expéditionnaire de Julien en Perse. Après sa mort lors d'une des bataille de la campagne, les Herculiani et les Ioviani protège l'armée dans sa retraite. C'est à cette occasion que ces deux légions se distinguent particulièrement Ammien Marcellin évoque les colonnes romaines attaquées par les escadrons perses de cavaliers lourds et d'éléphant de guerre. C'est ici que les Herculiani et les Ioviani font parler la puissance de leurs armes:

"On commença donc à se mettre en marche. Les Perses aussitôt font charger les éléphants qui étaient de front. Les cris et le choc terrible de ces animaux épouvantent d'abord nos chevaux et même leurs cavaliers. Les Joviens et les Herculiens toutefois en tuèrent quelques-uns et tinrent bon contre les cataphractes "
Ammien Marcellin; RG, XXV, 6, 2.

Le fait que ces deux légions fassent parties de la colonne de retraite indique bien qu'elles ont participé à la campagne de Perse. Le silence d'Ammien Marcellin nous empêche toutefois de savoir dans quelle proportion. Le passage cité confirme la formidable puissance de ces troupes. Elles arrivent à contenir les assauts des éléphants et des cataphractaires, les armes les plus terribles de l'armée Sassanide. Toutefois, Zosime moins élogieux, avouera que les Herculiani finiront par fuir devant l'attaque des éléphants [Zosime, HN, Livre III]

III) Les décennies incertaines.

Après cet épisode dans lequel les Herculiani se sont particulièrement distingués, l'obscurité des sources actuellement disponibles nous empêche de connaître les faits et les interventions militaires de cette légion. Ce n'est qu'une vingtaine d'années plus tard qu'elle fait sa réapparition dans les sources, ces dernières prenant désormais un caractère chrétien affirmé. Il semble que vers les années 380, la légion des Herculiani, ou une partie de cette dernière, (du fait de la séparation entre Seniores et Iuniores) soit installée dans le nord de l'Europe, à proximité des frontières germaniques septentrionales. Ces déductions sont basées sur les propos de l'Historien ecclésiastique Théodoret de Cyr qui rédigea une "Histoire Ecclésiastique" Nous devons nous baser sur plusieurs extraits pour comprendre le contexte suivant. Théodoret relate la manière avec laquelle l'usurpateur Eugène (392-394), propulsé par Arbogast sur le "trône" à Lyon en Août 392, descend avec ses troupes pour affronter l'empereur Théodose Ier (379-395) dans la célèbre bataille de la "rivière froide" ou bataille du "Frigidus" en 394.

"Quand ses généraux lui indiquèrent que ses forces étaient faibles et qu'il valait mieux faire une halte dans le cours de la campagne, afin de procéder au mieux à la mobilisation de l'armée qui débute au printemps et de surpasser en nombre son ennemi, le fidèle empereur Théodose refusa d'écouter leurs conseils. «Nous aurions tort» dit-il «d'accuser la sainte croix d'une telle infirmité, car c'est cette croix qui guide nos troupes et attribue un tel pouvoir à l'image d'hercule, lequel est à la tête des forces de notre ennemi"
Théodoret de Cyr, HE, V, 24, 3.

Arbogast était le général des forces du parti d'Eugène à la bataille du Frigidus. Il était païen, ce qui suggère la réhabilitation des enseignes sous leurs formes initiales, comme sous Julien, sous Dioclétien et sous l'époque pré-chrétiene de Constantin. Ceci justifie le fait que Théodose ait dégradé les images de Jupiter et d'Hercule après la défaite d'Eugène. Ainsi, si on exclue la formule rhétorique de l'auteur, les Herculiani et les Ioviani auraient pu être aux côtés d'Eugène dans la bataille, et le fait de les voir ainsi jumelées laisse penser que même à la fin du IVe siècle elles étaient, dans les cas de grands affrontements, étroitement liées. Saint Augustin cette fois nous fait part de la dégradation des images des deux légions. Sont-elles uniquement de simples icônes païennes servant la victoire de Dieu? Marquent-elle réellement la présence des Herculiani et des Ioviani? Nous ne pouvons rien affirmer.

"Après que la victoire lui ai redonné confiance et confirmé ses prédictions, il (Théodose) mit à terre les images de Jupiter, lequel fut apparemment consacré contre lui dans certaines cérémonies installées dans les Alpes. Ces statues tenaient des foudres dorés; et quand les courriers de l'empereur se sentirent capable, dans la joie de la victoire, de tourner ces armes en dérision, disant qu'ils voudraient bien être frappés par ce genre de foudres, il ( Théodose) fut ravi de donner à ces bouffons les foudres comme présents."
Saint-augustin, De Civitate Dei 5.26.

"L'empereur (Théodose) lui rappela (à Arbogast…) les fautes commises à l'encontre de Valentinien, en usurpant son autorité, et en déclenchant une guerre contre le tout puissant empereur. Il ridiculisa par ailleurs l' image d'Hercule et la stupide confiance quelle pouvait inspirer, et enfin, il prononça les sentences issues du droit et les punitions légitimes"

Pour comprendre pourquoi les images d'Hercule et de Jupiter sont ici citées, il faut se référer aux conclusions contenues dans l'article de David Woods «Julian, Arbogast, and the signa of the Ioviani et Herculiani». JRMES 6, 1995. Tout d'abord, il faut entendre ce que P. Courcelle, historien, a écrit dans un article intitulé "Jugements de Rufin et de Saint Augustin sur les empereurs du IVe siècle et la défaite suprême du paganisme" Revue des études anciennes, 71, 1969, 100-130. "La conjecture la plus économique consiste donc à penser que, sur ce point, Augustin et Théodoret exploitent, chacun à leur manière une même source écrite, aujourd'hui perdue".

Il semble clair que Saint Augustin a exagéré le nombre de statues de Jupiter dans un double effet, à la fois rhétorique et afin de nous induire en erreur sur la vraie nature du pouvoir d'Eugène. Ces deux auteurs ont dû modifier leur source originale dans l'effort de représenter la bataille du Frigidus comme un affrontement de dieux et un sujet d'intervention spirituelle, plutôt que la sanglante bataille qu'elle fut réellement. Cependant tous deux ont déformé leur source dans des buts différents. Pendant qu'Augustin met en avant la référence de la statue de Jupiter et exagère leur nombre, Théodoret met en avant l'image d'Hercule et exagère l'importance de cette image. Il fait clairement référence à un étendard portant l'image d'Hercule et il est suggéré que c'est l'étendard d'un type particulier de régiment et non de l'armée entière. Ainsi, l'adoration des statues de Jupiter selon Augustin n'est en réalité qu'un étendard militaire plutôt qu'une statue de culte. En réalité ces deux auteurs décrivent implicitement la destruction d'une paire d'étendards, l'un portant l'image de Jupiter , l'autre portant l'image d'Hercule, et à qui appartiennent ces étendards, si ce n'est aux Ioviani et aux Herculiani?

IV) Les herculiani au Ve siècle.

La défaite des Herculiani à la bataille de la rivière froide n'a pas provoqué sa dissolution; Sentence attendue dans ce genre de conflit. Aussi est-il possible tout comme pour Julien en son temps que seul les cadres de l'armée aient été touchés. La Notitia Dignitatum l'atteste, composée ou révisée aux alentours de 420, les Herculiani en ce début de Ve siècle restent affectés aussi bien en Orient qu'en Occident. C'est des Herculiani Seniores sous le règne d'Honorius (395-423) dont il est à nouveau question dans la production littéraire de l'époque. Le poète Claudien nous apporte en effet des preuves intéressantes de l'activité des Herculiani Seniores, puisque dans son Bello Gildonico, il fait mention de leur participation dans l'expédition punitive lancée par le pouvoir impérial contre la révolte du Comes Africae Gildo, de la période 397-398.

"A peine Honorius a-t' il donné son assentiment, que soudain Stilicho assemble les troupes les plus connues du dieu des batailles, l'élite de l'armée et de la jeunesse, et fait, dans le port de Pise, armer de nombreux vaisseaux. Alcide et le roi des dieux guident au combat les cohortes qui portent leur noms; les drapeaux sont un jouet pour la main de l'enseigne, tant ils sont impatients d'être mis en mouvement. A leur suite, marche Nervius, Felix, qui mérite si bien de s'appeler ainsi; la légion qu'Auguste honora de son nom; les invincibles, qui ne démentirent jamais leur titre, et les lions, dont les boucliers proclament la vaillance."
Claudien, Bello Gildonico.

Il s'agit ici des préparatifs guerriers contre l'aventure personnelle du Comte Gildo, maître de l'Espagne et d'une partie des Afriques. Sous ces dehors poétiques et alambiqués, ils s'agit ici de la liste des troupes envoyées en campagne contre Gildo. Si, avec Claudien, nous reprenons la Notitia Dignitatum qu'avons nous? "Alcide" ne signifie rien d'autre que "fils d'Alcmène" qui est un des nombreux épithète d'Hercule lui-même. Quand au roi des Dieux il est facile de comprendre qu'il s'agit ici de Jupiter. Deux légions portent leurs noms, évidemment les légions Herculiennes et jupitériennes. Hors sous le commandement du maître d'infanterie (Magister Peditum) à la préfecture d'Italie (Per Italiam…) nous retrouvons les légions Ioviani Seniores et Herculiani Seniores. Légions palatines qui manifestement, à en croire Claudien sont toujours des légions d'élite, voir les premières légions de la partie Occidentale de l'Empire.

Felix? De même à la préfecture d'Italie, nous retrouvons la légion des Felices Iuniores, une unité d'auxiliaires palatins: les auxiliaires "heureux"! Les lions sont aussi identifiables, "leurs boucliers proclament leur vaillances…" Hors, que voyons nous sur le boucliers des auxiliaires palatins Leones Iuniores? Une tête de barbare empalée sur une pique. Il est plus difficile d'identifier la légion qu'Auguste honora de son nom. Contrairement à ce que l'on pourrait penser en premier lieu, il ne s'agit sans doute pas d'une légion type Augusta qui se trouve déclassée depuis belle lurette au titre de Limitanei. Il faut plutôt y voir un jeu d'esprit, nombreux chez Claudien où Auguste en tant que titre est le qualificatif impérial et officiel d'Honorius. Quant à la légion "honorée" de son nom, il faut justement y voir une des nombreuses legions Honoriani, Comitatenses ou Auxilia qu'on retrouve sous le commandement général du premier des Magister Peditum d'Occident ou du maître de cavalerie de la préfecture des Gaules. Enfin, les invincibles sont sans doute les auxiliaires palatins des Invicti iuniores Britanniciani. nous remarquons qu'il manque le "légion de Nervius", En fait, il est difficile de l'identifier. Malgré tout cet extrait de Claudien tend à démontrer que l'auteur à obtenu de sources sûre rapports militaires ou témoignages directs pour la composition de son œuvre poétique.

Egalement, un passage des Histoires Ecclésiastiques de Grégoire de Tours, mentionnant un fragment des histoires perdues de Sulpice Alexandre, fait référence au Ioviani. Ces derniers quand à eux, semblent avoir souffert de sévères pertes en 388, dans une expédition punitive contre les Francs et firent partie des restes de l'armée qui tombèrent sous le contrôle d'Arbogast en Automne 388.

Après la mention de la campagne du Magister Stilicho contre le comte Gildo, nous perdons définitivement la trace historique des Herculiani aussi bien en Orient qu'en Occident. Plus aucune source ne semble évoquer leur existence. Si on en croit Procope de Césarée, des légions romaines dans leur ordonnance traditionnelles auraient subsistées un temps à la chute de l'Empire romain en Occident. Mais cette anecdote ne semble qu'entériner la disparition progressive de l'art militaire greco-romain dans cette partie du monde romain. En Orient, en revanche la continuité de l'empire permet aux légions d'évoluer. Cette évolution et leur emploi a des limites puisque nous savons que sous l'empereur Justinien au milieu du VIe siècle, les légions furent définitivement dissoutes, l'armée entièrement réformée. Toutefois, c'est en Orient et en Europe de l'Est que va se transmettre grâce à l'empire romain d'Orient puis proto et méso-byzantin toute la complexité, la richesse de la tradition martiale Grecque et romaine vers de nouvelles mutations et évolutions tactiques.

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