Bien que très anachronique pour le thème de notre forum, ces découvertes "récentes" nous donnent toutefois un éclairage nouveau sur les conséquences chez des "Etats" ou "confédérations" non organisés de l'absence de production industrielles "semi-artisanales" comme l'Empire romain pouvait offrir sur le plan militaire. Bien que les peuples germaniques ont énormément progressé sur le plan technologique entre le IIIe et le Ve siècle, ils ont continué à souffrir de cette faiblesse durant tout le IVe siècle et une partie du Ve siècle. La comparaison s'arrête là, mais il est intéressant de voir a quels expédients les germains pouvaient avoir recours.
Information issu du RAT:
Durant les fouilles d’Août 1992 sur le lieu dit « Grosses Moor » ( les grands marais), une tourbière entre Damme et Hunteburg, Basse saxe, une série de longs morceaux de bois furent retrouvés. A première vue, ces morceaux paraissaient avoir servi à la construction d’une route. Toutefois quand l’auteur de l’article eu l’a chance d’avoir entre les mains l’une des répliques de ces morceaux, il fut spontanément convaincu d’avoir à faire aux restes d’une épée médiévale tardive appelée « Dussack » . Cependant, à sa grande surprise les analyses au carbone 14 , complétées par des études dendrochronologiques, datèrent ces morceaux entre 50 Ap. -J.C et 15 Ap. -J.C. La date de 15 Ap.-J.C, étant exactement celle qui vu s’opposer les troupes de Germanicus contre les troupes d’Arminius et de son oncle Inguiomerus dans la même zone géographique. Dans ces Annales, Tacite mentionne le fait que les guerriers germains furent battus à cause de leur équipement à majorité composé d’armes en bois
Carte topographique
en numéro 1 : la zone de fouilles des armes ( 15 Ap.-J.C)
en numéro 2 : la zone de combat de kalkriese ( 9 Ap.-J.C)
Voici l’extrait
Livre II, chapitre XIV, 4
La même nuit apporta à Germanicus un songe heureux ; il se vit, alors qu’il venait d’offrir un sacrifice et que sa toge prétexte était tachée de sang de la victime, en recevoir une plus belle des mains de sa grand-mère Augusta. Encouragé par ce présage, et les auspices se révélant favorables, il convoque l’assemblée et expose ce qu’à prévu sa sagesse et ce qu’exige le combat maintenant proche. Il n’y a pas que les plaines, dit-il , qui soit bonnes pour le soldat romain, mais , si on sait s’y prendre, il y a aussi les forêts et les vallonnements. Car les boucliers immenses des barbares, leurs piques démesurées étaient moins maniables entre les troncs d’arbres et les broussailles sortant du sol que les [i]pila, les épées et les cuirasses colées au corps. Il fallait frapper à coups redoublés, viser au visage avec la pointe ; les Germains n’avaient ni cuirasse, ni casque, ni même de bouclier renforcé avec du fer ou des lanières de cuir, mais de l’osier tressé ou des planches minces et couvertes de peinture, de toute manière, seule la première ligne était munie de piques, les autres n’avaient que des armes durcies au feu ou de petites dimensionsLes épées reconstituées:
Des masses d'armes:
Entailles et traces de combats sur les originaux:
Entailles sur les épées de bois:
Source: Pieper P.
Die taciteischen Annalen und die Holzfunde vom Bohlenweg XXV ( Pr) zwischen Damme und hunteburg, in Schlüter W und Wiegels R, Rom, Germanien und die Ausgrabungen von Kalkriese. Osnabruck, 1999