Réaction bien tardive de ma part concernant Saint-Romain... mais cette fois j'ai pris le temps de bien lire tous les posts, histoire d'éviter de dire trop de bêtises. Je préfère oublier nos batailles du weekend... d'abord parce que je m'aperçois que le côté baston me gave de plus en plus, surtout maintenant que nous faisons cela avec des fausses armes en bois et de cotons-tiges pour pachydermes. Cela ne ressemble à rien, tactiquement nous ne démontrons rien, et nous passons pour des billes car nous intervenons toujours en fin de show, après 2 heures de batailles non diverses et non variées de la haute antiquité... Trop de baston tue la baston. C'est un peu comme la coupe du monde de foot, on regarde un ou deux matchs et puis ça gave ! Il faudrait, pour intéresser davantage, être novateurs. Peut-être insister sur les manoeuvres... et confier le commentaire à un des nôtres et pas à François, que j'aime beaucoup mais qui n'est pas un spécialiste du Bas-Empire et qui, je pense, ne serait pas opposé à ce que nous le remplacions à ce sujet. Après, et là je jette un gros pavé dans le marigot, est-il nécessaire de simuler une bataille? Sommes-nous assez nombreux pour cela ? Personnellement, pour avoir vu ça de l'extérieur à Marle l'année dernière, je dois bien admettre que cela ne ressemble pas à grand chose. En tout cas, malgré les efforts déployés par chacun pour essayer de montrer des évolutions tactiques, ça tombe à plat et ressemble vite à une grosse mêlée de rugby en armes. Ne nous voilons pas la face, ne recherchons nous pas essentiellement à nous faire plaisir lors de ces démonstrations ? La satisfaction du public ou la volonté pédagogique ne passerait-elle pas au second plan, derrière le plaisir hédoniste de se fritter ? Attention, je ne critique pas, on a aussi le droit de se faire plaisir ! Surtout après deux heures d'attente sous le cagnard à guetter le feu vert des organisateurs. Mais bon, arrêtons de nous regarder le nombril et remettons nous sérieusement en question... Que désire-t-on apporter lors de telles manifestations ? Quelles sont nos spécificités militaires par rapport aux autres époques ? Devons nous toujours opposer Germains et Romains ? Ne devrions-nous pas jouer au contraire sur la complémentarité ? Comme je l'ai évoqué plus haut, à titre personnel, je ne suis plus fan de participer aux batailles mais je sais que pour nombre d'entre-vous c'est un moment crucial, alors, je me rangerai à la majorité des voix, surtout que nous sommes trop peu nombreux pour faire les fines bouches. Cependant ne serait-il pas possible de s'inspirer davantage de nos voisins britanniques sur ce point ? Faire des manoeuvres dans un premier temps (avec démonstration de lancer de plumbatae, évolutions « en ordre de bataille » : auxiliaires devant, légion palatine au deuxième rang, archers à l'arrière etc.). Après, il y a pleins de scénars possibles... Mais je crois qu'il ne faut faire qu'un combat, simple, pouvant évoluer en fonction d'une trame définie à l'avance (quand je dis à l'avance, c'est vraiment plusieurs jours avant la sortie avec une sorte de story board... comme pour Old Sarum, quoi). Ainsi, chacun sait précisément ce qui doit être fait pour que ça roule.
Pour le côté « vie de camp », oui, c'est nécessaire ! J'irai même plus loin, c'est vital lors d'une sortie. Faire entrer le public dans le camps et lui montrer les activités de la vie quotidienne d'un homme ou d'une femme de l'antiquité tardive est tout aussi passionnant que de lui expliquer les évolutions uniformologiques et tactiques de la période. Nous représentons des militaires du IV ou du Ve siècle, fort bien, mais la vie militaire ne consiste pas uniquement à vivre en armes et sous les armes. Un soldat s'entraîne, certes, mais il entretien également son matériel, se nourrit, fait du petit artisanat pour lui même ou ses camarades, joue, monte la garde, etc. Tout cela peut être évoqué par de petits ateliers sans pour autant renier son appartenance à la classe des milites. Un camp est avant tout un lieu de vie, et puis, le temps passant, le nombre de civils dans les troupes de reconstit' augmente... en même temps que l'âge des participants bien souvent (compagnes, enfants, etc.)! Comme ils font partie intégrante de l'association, ils doivent trouver un moyen de s'intégrer aux animations et là, l'artisanat, la médecine, la cuisine, la musique, le tissage, l'éducation ont toute leur place, même si tout cela éloigne le public le la vie militaire... mais au fond, quelle est la place réelle jouée par le « militaire » dans la société ? Surtout aux alentours du Ve siècle où le miles est de plus en plus étroitement mêlé à la population civile. Après, c'est une question d'organisation interne des groupes, avec toute la diversité que cela génère. Nous sommes tous plus ou moins attirés par tel ou tel aspect de la reconstit', qu'elle soit civile ou militaire et, dans le cadre des rassemblements inter-groupes, il faudrait davantage exploiter cette diversité pour proposer au public les diverses facettes de la période qui nous intéresse.
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