Bonjour à tous!
Plutôt discret ces temps-ci sur les différents fora que j'ai l'habitude de fréquenter, c'est avec plaisir que je vous fais part de la publication chez "Prétorien" au numéro d'Octobre-Décembre du premier article d'une série que je consacre au(x) mode(s) de combat du légionnaire de l'Antiquité Tardive. C'est donc tout naturellement que j'en fais ici en premier la publicité en remerciant au passage les responsables du magasine.
Plusieurs éléments m'ont poussé à publier enfin l'ensemble de mon travail de réflexion sur ce sujet que j'étudie en amateur éclairé depuis maintenant plus de 13 ans...
D'abord, pour moi la volonté de faire le bilan sur l'apport personnel de la Reconstitution Historique appliquée à une réflexion d'ensemble sur un sujet aussi ciblé que les techniques de combats du légionnaire tardo-antique.
Aussi, dans cette optique, l'aboutissement d'un travail de recherche que j'ai voulu aussi honnête que complet. En ce sens, la reconstitution ne fait ici qu'illustrer un résultat qui est avant tout la somme d'un long travail d'analyse des sources, les plus exhaustives possibles, et qui se déploie à travers les différents argumentaires que je soutiens ici dans cette première partie.
Ensuite, et c'est vrai, la possibilité de donner à lire à chacun ce que moi-même j'aurai aimé lire sur ce sujet. Ayant largement diffusé mes sources et mes réflexions à de nombreux étudiants et universitaires comme aux reconstituteurs, il fallait bien qu'un jour je passe le pas de l'écriture et de la publication en attendant l'écriture d'un ouvrage complet auquel je me consacre.
Enfin, la période était propice puisqu'il n'aura échappé à personne que le sujet est plus que jamais à la mode que ce soit comme ici dans des magasines de vulgarisation (Histoire Antique, Champ de Bataille...) ou dans des études plus scientifiques.
Moins réjouissant peut-être, vous n'êtes pas sans ignorer que la Reconstitution Historique en général étant un milieu assez amnésique, et prompte à la duplication des idées sans soucis de reconnaissance ou de distance critique, il me semblait judicieux après tant d'années de mettre sur papier mes travaux aussi humbles soient-ils avec l'assurance de ma signature. (ex: qui se souvient aujourd'hui du premier à avoir parlé du concept de "cône de protection"?)
Alors peut-être me demanderez vous quelles sont les différences entre cet article, et ceux qui sortent sur le même sujet en dehors évidement de la période mise en lumière?
En premier lieu, un exposé argumenté qui n'a pas peur de citer ses sources et de les mettre en perspective, du moins je l'espère, sans prendre le lecteur pour un imbécile, et cela malgré les contraintes propres à la vulgarisation ou aux restrictions de signes qui vont avec l'écriture de l'article. Ainsi donc, néophytes comme connaisseurs pourront se reporter à la source de référence sans prendre pour argent comptant ce que je lui raconte, et enrichir par là même sa propre réflexion ou ses connaissances de bases.
Aussi dans cet article (et les suivants...) vous pourrez suivre une réelle construction théorique avec ses hypothèses, sa terminologie et l'explication de ses concepts confronté à l'exemple historique, ce qui est loin d'être le cas dans des articles que j'ai pu lire assez récemment sur des sujets comparables chez d'autres titres de magasines, où les auteurs parfois affublés de titres ronflants, autoproclamés "ingénieurs", baclent leurs exposés, n'expliquent aucun concept militaires (ou se trompent à l'analyse des sources) ou nous font passer de soit-disant protocoles pour ce qu'ils ne sont pas!
Pour ma part, j'établi en introduction ma méthodologie de manière plus modeste, qui attends elle même d'être critiquée (ce que j'évoque aussi en intro...) et comme je le dis en fin d'article je ne tentes pas de réinventer ce qui est déjà connu.
Enfin vous l'aurez compris, vous retrouverez dans cet article et les suivants à peu près le ton qui est le mien dans nos échanges de forumistes (de façon plus littéraire quand même...). Vous le verrez, je m'emploie à démolir pas mal des stéréotypes qui tournent autour du soldat de l'armée romaine tardive, et j'entre dans le détail de manière parfois très pointue...
Devant l'ampleur du thème, il m'a fallu le découper de manière cohérente. D'abord l'usage des armes sur le plan individuel s'imposait donc avec en filigrane l'idée que l'homme/soldat perçu comme la plus petite unité combattante restait inclu dans une unité plus large fonctionnant en colonne et en ligne. Rapport d'espace et d'échelle avec ses contraintes individuelles que j'aborde très vite dans les derniers paragraphes de l'article, pour le reprendre plus tard dans une prochaine partie qui lui sera dédié
C'est donc pourquoi le premier article se concentre uniquement sur l'utilisation de la spatha et du scutum. Le second qui est déjà parvenu à la Rédaction concernera l'utilisation de la lance, l'hasta, et vous serez certainement surpris de la complexité du sujet... Le troisième, lui est sur l'emploi des armes de jet durant la bataille.
Enfin, le dernier, lui, se basera logiquement sur les formations collectives utilisées par l'armée romaine tardive avec une ouverture sur le VIe-VIIe siècle.
J'espère que cet article et que cette série vous plaira, elle constitue à terme un modèle théorique complet à exploiter aussi bien pour le reconstituteur que pour le chercheur et représente pour moi l'héritage que je laisse à la Reconstitution Historique de l'antiquité tardive.
Evidemment, n'étant pas infaillible, n'hésitez pas à me donner vos avis sur cette lecture et vos appréciations. Si vous avez des questions relatives au contenu des articles, je vous répondrai ici avec plaisir.