Morcant a écrit:
Oui l'épisème des Mauri osismiaci n'est pas le symbole du Tao mais une esse probablement d'origine celtique. On en retrouve des modèles similaires dans l'art laténien insulaire comme continental.
Le probléme c'est que plus un symbole est simple et plus la probabilité de le voir apparaître dans des contextes n'ayant pourtant aucun rapport augmente. Genre la svastika chez les Mayas ????
On trouve à peu prés n'importe quel tracé sinueux dans l'art laténien. C'est extrêmement facile d'en extraire un bout pour le comparer à n'importe quel autre tracé sinueux extérieur ou postérieur à ce contexte.
Allez, on a aussi un hiéroglyphe égyptien qui ressemble pas mal, on a aussi éventuellement cet espèce d'ouroboros double qui pourrait bien être symbolisé ainsi. Bref, désolé d'être sceptique une fois de plus mais je ne suis pas convaincu par l'hypothèse esse celtique laténienne.
A la limite, l'hypothése manichéenne serait presque plus crédible de par l'origine de la levée (mauri soit Afrique du Nord) et notamment le fait que d'après wikipédia :
Le manichéisme fut créé par Mani, durant le IIIe siècle.
Grâce à la protection de l'empereur de Perse Shapur Ier, Mani put prêcher le manichéisme à travers tout le Moyen-Orient. Sa religion s'est répandue plus tard à travers l'Afrique du Nord et l'Europe jusqu'en Gaule et à travers l'Asie jusqu'en Chine, où on l'appelait le "Bouddha de lumière".
Peintre de grande qualité ainsi que ses disciples et successeurs les plus habiles, Mani créa une tradition d'illustration des manuscrits religieux, qui a bien pu avoir sa part dans la naissance de la miniature persane.
Le manichéisme s'introduisit dans l'Empire romain, notamment en Égypte et en Afrique romaine, et fit l'objet d'un décret de persécution en 297, en raison de sa nouveauté, opposée au culte romain traditionnel, et de son origine persane, donc provenant des ennemis des Romains. Les décrets de tolérance religieuse de 311 et 313 (édit de Milan), principalement énoncés pour arrêter la persécution contre les chrétiens, mirent fin à cette période de persécution.
Les Ouïgours du qaghanat de l'Orkhon (744-840), protecteurs de la Chine des Tang à la suite de la rébellion d'An Lushan qui s'acheva en 762, se convertirent au manichéisme à l'exemple de leur qaghan Bögü, et leur religion fleurit dans ce qui est la Mongolie moderne et le bassin du Tarim jusque vers la fin du Ier millénaire.Or, ce symbole apparait en Chine pour la première fois sous la dynastie des Song pour illustrer un principe du Daodejing (écrit entre -500 et -300). Or, les Song, qui succèdent aux Tang dans une époque troublée. Ils réunifient un peu tout, centralisent la bureaucratie et favorisent le néo-confucianisme en s'inspirant très fortement du bouddhisme (lui-même fortement teinté de manichéisme et du taoïsme).
Alors, l'exemple chinois est intéressant. Si on applique un raisonnement purement probabiliste en l'absence de certitudes avérées en béton armé. Si on admet que notre symbole est d'origine manichéenne repris et transformé en Ying et Yang sous les Song, on peut légitimement penser que le degré de ressemblance (avec les couleurs) de l'épiséme des mauri osismiaci indiquerait plus certainement un symbole moyen-oriental ou nord africain d'origine voire Gaulois après tout ça n'exclurait pas pour autant le manichéisme de l'équation.
Si au contraire, on réfute l'idée d'une origine manichéenne, alors on peut supposer (ou pas) que ce symbole est issu du corpus primaire du Daodejing ou de la charte solaire des Chinois.
D'ailleurs voilà comment les Chinois représentent l'évolution de la différence jour/nuit et en fait, il s'agit en réalité de la longueur de l'ombre d'un bâton tout au long de l'année. Accessoirement ça donne aussi l'angle de l'elliptique terrestre. Etonnant non ?
La représentation est inédite pour moi mais les connaissances qu'elle illustre étaient disponibles auprès des Hommes de Stonehenge, des Egyptiens et des Grecs, donc probablement aussi des indo-européens "pythagoriciens" plus au nord comme en témoignent disques astronomiques et calendriers gaulois...
Reste à expliquer comment et quand cela sort de Chine pour arriver sur un scutum.
Si on se dit que c'est une esse d'origine laténienne, moi je veux bien vous croire mais y'a quand même outre mes objections méfiantes ci-dessus un sacré trajet depuis l'époque laténienne et pas trop de divisions binaires dans l'art laténien non plus (A part deux Céramiques de Berru et Caurel dans la Marne et encore on est loin du compte au niveau figure).
Bref, je vais conclure sur l'origine de l'épiséme des Mauri osismiaci en disant la seule chose qui me semble honnête : Je n'ai aucune celtitude à ce sujet, je ne sais pas et je ne peux pas PROUVER mes dires. On a beaucoup de possibilités, attention à ne pas juste choisir celle qui fait plaisir....
A+