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 Sujet du message: Britain and the End of the Roman Empire - Kenneth Dark
Nouveau messagePublié: 05 Sep 2008, 11:21 
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Je viens de terminer la lecture de Britain and the End of the Roman Empire, de Ken Dark, publié pour la première fois en 2000. A ce jour, c'est le meilleur livre que j'ai pu lire sur les Ve et VIe siècles en Bretagne insulaire, complétant l'excellent bouquin de Christopher Snyder An Age of Tyrants.

Une analyse détaillée et approfondie des sources littéraires, mais surtout de l'archéologie relative à la période sub-romaine en Grande-Bretagne. Son seul défaut est d'être en langue anglaise.

Traduction maladroite par les soins de votre serviteur du quatrième de couverture du bouquin :
Citer:
La fin de la période romaine et les débuts des royaumes post-romains sont parmis deux des sujets les plus importants - et plus débatus - pour archéologues et historiens. Reconsidérant de nombreux lieux communs actuels, ce livre est une réinterprétation radicale de la Grande-Bretagne de la période entre 400 et 600. Attirant l'attention sur des similitudes entre la Grande-Bretagne post-romaine et le reste de l'Europe bien plus importantes qu'on n'a pu le penser, il souligne l'importance de la Britannia des V et VIe siècles pour la compréhension de thèmes plus larges concernant la fin de l'Empire Romain d'Occident.

Est discutée une très large sélection de sources textuelles et archéologiques, plutôt que de se consacrer simplement à l'archéologie 'celtique' ou 'anglo-saxonne'. Tombes, lieux de vie et centres religieux sont rattachés à cette discussion, ainsi que de nouvelles sources et des informations provenant de sources éparpillées. L'occupation finale des villes, forts et villae romaines est examinée, et les forteresses post-romaines comme Tintagel, Dinas Powys et Cadbury Congresbury sont analysées. Les cimetières anglo-saxons ou chrétiens comme Spong Hill et Cannington sont étudiés, et les sources concernant les premiers monastères britanniques explorées.

Ce livre n'offre pas seuleument une nouvelle intérprétation de la Bretagne des Ve et VIe siècles de notre ère, mais est probablement l'analyse la plus complète des sources archéologiques et écrites pour cette période. Un futur indispensable pour archéologues amateurs ou professionnels, et un travail inestimable pour les étudiants d'archéologie et d'histoire britannique, romaine et médiévale à tous niveaux.

Après avoir passé son agrégation à Cambridge, Ken Dark a enseigné à Oxford et Cambridge avant de prendre son poste actuel à l'Université de Lecture. Il est directeur du centre de recherche des études antiques tardives et byzantines à l'Université de Lecture, et a un fauteuil au groupe de recherche de l'antiquité tardive, avec des fonctions honoraires dans différentes universités européennes et américaines, et l'author de nombreuses publications, dont Civitas to Kingdom (1994) et Byzantine Pottery (2001). Il a dirigé des fouilles et recherches archéologiques en Grande-Bretagne et dans l'est de la Méditerrannée.


Maintenant un petit résumé en français du bouquin...

INTRODUCTION
Les idées reçues, toutes habilement invalidées par l'auteur :

1. La Bretagne des Ve et VIe siècles était divisée en deux zones, l'est anglo-saxon et l'ouest celtique, qui deviendront l'Angleterre et ses 'franges celtiques'.

2. La totalité de la Bretagne insulaire depuis le milieu du Ve siècle au plus tard était gouvernée par des rois.

3. Les différents peuples de la Bretagne des Ve et VIe siècles étaient semblables d'un point de vue économique, social et technologique.

4. Des objets de culture britto-romaine (ici dans le sens 'bretons sous l'empire romain') ne furent plus produits après le début du Ve et plus utilisés après la moitié du Ve siècle.

5. Le paganisme anglo-saxon était la religion dominante dans l'est de la Grande-Bretagne du milieu du Ve jusqu'à la fin du VIe siècle même si de petites communautés chrétiennes ont pu persisté.

6. La vie urbaine en Grande-Bretagne s'arrêta au milieu du Ve pour ne reprendre qu'après le début du VIIe siècle.

7. Après le milieu du Ve siècle, les peuples de culture anglo-saxonne controlaient politiquement l'est de la Grande-Bretagne.

8. La Grande-Bretagne était différente du reste de l'Europe, et le terme d'Antiquité tardive est impropre en ce qui concerne l'île.

La Grande-Bretagne Romaine au IVe siècle
Un diocèse composé de 4 voir 5 provinces.
Parmis les plus riches villae au nord de l'Italie figurent celles du sud-ouest de l'île, dans le Somerset et le Dorset.

L'Europe de l'Ouest entre 400 et 500

Le concept d'Antiquité tardive et la fin de la Bretagne romaine

I - BEYOND ROMAN BRITAIN

Les sources écrites continentales
Procope, Orosius, Zosime, la Chronique Gauloise (de qualité douteuse), la Vita Germini rapportant la visite de St Germain d'Auxerre dans l'île pour combattre les barbares et l'hérésie pélagienne.

Zosime parle d'une révolte en Britannia et en Armorique en 409. Les rebelles bretons ont probablement expulsé l'administration de Constantin III, passé sur le continent, empereur proclamé par les Bretons qu'il a été incapable de défendre contre les barbares après son usurpation.

Le monaschisme de St Martin remporte une grande popularité en Britannia, et a pu être l'un des agents du soulèvement.

Les sources insulaires
Deux auteurs insulaires : St Patrick, un breton capturé par des pirates irlandais, qui va évangéliser l'Irlande au Ve siècle, et St Gildas, qui écrit au VIe siècle. Tous les deux ont un très haut niveau de latin, et avaient probablement accès à une large bibliothèque compte tenu des nombreuses références classiques et bibliques notament dans l'oeuvre de Gildas.

Les préoccupations de Patrick montrent que les cultures irlandaises et bretonnes étaient disemblables, ce qui éloigne l'idée d'une sphère culturelle commune de la 'mer celtique'. Enfant, il a vécu dans une villula, et son père jouait un rôle dans l'administration de la ville voisine. Patrick nous parle aussi de grammatici.

Le 'De Excidio Britanniae' de Gildas est un texte d'un latin très riche et de style rhétorique, qui montre qu'il a reçu une très bonne éducation, et qu'il s'adresse à une élite avec qui il partage cette éducation. L'oeuvre de Gildas nous parle d'une société typiquement romaine tardive, où administration, culture et symbolisme romains ont survécu à la fin de la 'Bretagne romaine'. Il mentionne l'appel des Bretons à Aetius, au moment du troisième consulat de ce dernier.

Il existe un autre manuscrïpt nous étant parvenu qui a pu être produit en Britannia au Ve siècle : il s'agît du Vergilius Romanus, j'y reviendrai dans le post qui y est consacré.

De nombreuses inscrïptions en latin nous sont parvenues de cette période, gravées sur des pierres dans un scrïpt typiquement insulaire, la semi-unciale. Ces inscrïptions montrent à quel point la culture latine était répandue aux Ve et VIe siècles en Bretagne insulaire.

Enfin, il y a les corpus poétiques gallois, comme Y Gododdin ou le Canu Taliesin, à la datation cependant problématique.

Des sources inutilisables
Il s'agit de l'Historia Brittonum, des Annales Cambriae ou encore des Chroniques Anglo-Saxonnes. Datant des IXe et Xe siècles, ces sources sont des oeuvres de propagande, au service des rois du Gwynedd pour l'HB et de ceux du Wessex pour la chronique anglo-saxonne.
Si personnellement je pense que ces sources restent utiles, il est vrai qu'il est plus que difficile d'y distinguer le vrai du faux.

Des sources plus tardives
Il s'agit entre autres des écrits de Bède le Vénérable, moine angle écrivant au VIIIe siècle.

L'archéologie du retrait impérial

Fashion victims : la fin de la production de masse et la transformation de l'architecture
Le système diocésal s'effondre au début du Ve siècle, et les provinces de Bretagne insulaire se retrouvent indépendantes. Une partie de l'économie s'écroule, les nouvelles monnaies n'arrivent plus en Britannia, mais les anciennes restent en usage au moins jusqu'à la fin du Ve siècle.
Un changement majeur dans la mode a eu lieu avec l'adoption du christianisme fin du IVe siècle.

2- EASTERN BRITAIN IN THE FIFTH AND THE SIXTH CENTURIES

Dans la majorité de cette région où s'implantent les premiers germains, d'abord comme fédérés, il est difficile de définir des zones culturelles nettes.

Particulièrement dans ce qui sera l'East Anglia, les cimetières à incinération permettrent de savoir que les populations établies là étaient germaniques et païennes.

On retrouve également de multiples enclaves bretonnes, comme autour de Londres ou de St Albans, qui sont complétement indépendantes voir dominent des communautés germaniques voisines. Ainsi des villages anglo-saxons proches auraient été plus que vulnérables fâce aux Bretons vivant toujours dans ces cités, et étaient probablement établis là en échange d'un service armé.

On rencontre de nombreux cimetières à inhumation accompagnée, souvent attribués à tort aux païens. En Gaule, on assiste également à l'apparition de ce type de cimetière, où barbares et Gallo-romains sont entérés côte à côte, les objets entérrés étant là pour montrer le statut social du mort et non pas nécessairement l'appartenance à une religion païenne. On peut noter la présence de chi-ro dans ces tombes, donc de chrétiens, parfois d'un statut assez élevé. On a donc à faire au même phénomène que sur le continent, dominant dans cette Britannia orientale, où Bretons et Germains, qu'ils soient chrétiens ou païens (certains Bretons l'étant encore ici, comme l'atteste les coutumes d'inhumation avec pièces dans la main, accroupis, avec bottes cloutées ou décapités). On a retrouvé bien davantage d'églises de cette période que de lieux de cultes germaniques dans cette région. Il est plus que probable que la mission de St Augustin dans le Kent en 597 a trouvé de nombreux chrétiens. Les Bretons de l'est, sans nécessairement adopté le paganisme germanique, ont peu à peu adopté la culture matérielle anglo-saxonne.

L'influence franque, mais plus encore la proximité des civitates bretonnes voisines, va induire les tribues anglo-saxonnes à calquer la même organisation politique et former des royaumes au VIIe siècle, qui vont paradoxalement venir à bout de leurs modèles.

3- WESTERN BRITAIN 400-600

Il s'agit d'une région très romanisée, à la forte densité de villae, à part Cornwall et Pays de Galles actuels abordés dans le chapitre suivant.

Les villes ne sont pas abandonnés (l'analogie avec la Gaule est toujours de mise, la vie urbaine a certes diminuée mais reste présente), beaucoup montrent des traces d'occupation. On construit toujours des bâtiments en pierre avec mortier, mais aussi de nombreuses structures en bois.

Une partie des villae ont surement été converties en monastères.
Les cimetières sont typiquement romano-chrétiens, avec des sépultures orientés est-ouest.
La culture matérielle est toujours celle de l'époque romaine. A Dinas Powys (le 'fort des Païens', peut-être nommé rapport à la présence d'Irlandais ?), hillfort qui n'est occupé qu'à partir de la fin du Ve siècle dans le sud-est du Pays de Galles, ont été retrouvés des objets romains des Ier et IIe siècles - un exemple parmis d'autre de la réutilisation active du matériel des siècles précédents. Les objets des Ve et VIe retrouvés à Wroxeter/Viroconium ressemblent beaucoup à ceux de la fin du IVe siècle : couteaux, bracelets, peignes, verre...

Dans cette zone de la Britannia occidentale, prospère, avec une riche vie intellectuelle et culturelle on retrouve une société tardi-romaine typique. On a cependant deux modèles politiques différents. Le gouvernement provincial depuis Cirencester/Corinium a du s'effacé fin du Ve siècle devant l'autonomie des civitates. Deux exemples sont frappants.
Chez les Dobunni, on est fâce à un système bureaucratique où la vie urbaine persiste.
Immédiatement à l'ouest de la frontière marquée par le Wansdyke, chez les Durotriges, les élites se sont installées dans des hillforts, puissantes forteresses telle celle de South Cadbury qui témoigne du très haut statut et du pouvoir des aristocrates locaux. Ceci sont des rois, peut être sur un modèle biblique ou une résurgence du passé celtique tribal, mais sont également des aristocrates romains. C'est probablement dans cette région que Gildas a écrit son De Excidio.
La région commerce activement avec la Méditerrannée et le continent. Des voyages si lointains coutaîent probablement plus aux Byzantins qu'ils ne leur rapportaient, et on a là une preuve de plus dans la romanité de ces Bretons, les orientaux voyant une nécessité de maintenir des rapports commerciaux et diplomatiques avec cette région du défunt empire d'Occident, la seule qui n'est pas gouvernée par des princes barbares.

4- THE SOUTH-WESTERN PENINSULA AND WALES DURING THE LATE FIFTH AND SIXTH CENTURIES

L'extrême ouest de l'Ile de Bretagne n'a que peu subi l'influence romaine. Dans ce qui deviendra le Cornwall et le Pays de Galles (excepté son sud-est), on ne trouve que quelques villes mineures, de rares forts et villae.

Paradoxe majeur, contrairement à ce qu'on lit généralement quand à une 're-celtisation' de la Grande-Bretagne, ces régions vont se romaniser sous l'influence des autres Bretons au Ve siècle, qui vont exporter leur culture romano-chrétienne. On voit ainsi apparaître de très nombreuses inscrïptions latines alors qu'à part quelques rares bornes militaires on n'en rencontrait pas dans cette partie de l'île.

La Dumnonia
Il s'agît du Cornwall et du Devon actuels, la limite orientale de la civitas des Dumnonii étant marquée par les rivières Dart et Puret. On ne retrouve pas l'habitat rural typique, les "rounds", au delà.

L'absence de temples romano-celtiques comme plus à l'est montre que la religion païenne avait du resté la même qu'à l'époque celtique. La persistance des mêmes élites depuis cette même période à travers l'époque romaine est très probable, les trouvailles archéologiques tendant à confirmer une image de continuité.

La plus importante forteresse est Tintagel, un fort de promontoire où cohabitaient des populations de niveaux sociaux variés et où l'on a retrouvé la plus forte densité de poteries méditerannéennes sub-romaines au nord de la Narbonnaise. On trouve des forteresses de plus petite taille qui laissent penser qu'on est fâce à aux moins deux niveaux de hiérarchie dans le pouvoir, avec un haut-roi des Dumnonii commandant à une multitude de petits roitelets. Ce retour en force des élites pré-romaines fait s'interroger sur le réel gouvernement de la Dumnonia comme une civitas à l'époque romaine.

Le Gwynedd
Au Nord du Pays de Galles, la civitas des Ordovices, qui n'a pas de capitale connue, mais où le principal établissement romain était la forteresse de Segontium, abandonnée semble t'il fin IVe et début Ve avec le départ des légions pour le continent. Le gouvernement repasse alors aux élites locales.

On a longtemps cru à une invasion irlandaise de cette région avec le retrait romain, mais les études de pollen montrent une continuité dans les établissements humains. La migration de Cunedda, qui avec ses guerriers Votadini chasse les Irlandais du Gwynedd d'après l'Historia Brittonum, ne serait qu'un mythe de propagande pour assoir la légitimité des rois du Gwynedd au IXe siècle, dont la dynastie est alors d'origine nordique.

Le royaume va aussi prendre le nom de Venedotia ou Gwynedd, surement quand son centre va se déplacer vers l'Ile de Môn/Anglesey.

The forgotten kingdom: Tegeingl
Il s'agit de la civitas des Deceangli, sur laquelle reignait Cuneglasus le contemporain de Gildas. Ce royaume fut probablement victime de l'expansion du Gwynedd au VIe siècle.

Le Dyfed
Là aussi on a longtemps cru à une immigration massive d'Irlandais au Ve siècle, quand les données archéologiques montrent une continuité. Mais les inscrïptions (à l'instar d'autres en Dumnonia ou dans le Gwynedd) sont fréquement bilingues, en scrïpt latin et en Ogam, un alphabet 'irlandais'. L'auteur propose une explication plus qu'intéressante : la mer d'Irlande n'aurait pas été necéssairement la frontière entre Gaels et Bretons, et le Dyfed a put être une région où l'on parlait irlandais depuis très longtemps, et où la culture romano-chrétienne va être adoptée au Ve siècle - et par la suite la langue brittonique.

5- NORTH BRITAIN 400-600

Brigantes et Carvetii
Le nord de l'Ile de Bretagne est divisable en au moins 4 zones. D'abord l'ancienne Britannia Secunda, avec les civitates des Carvetii et des Brigantes. C'est à York/Eburacum que se trouvait le commandement du dux britanniarum, et après quelques décades d'abandon, on assiste à une réoccupation des forts notament de ceux du mur d'Hadrien, par des troupes bretonnes et probablement aussi germaniques. On est fâce à une civitas très puissante, qui evoluera en tant que royaume d'Ebrauc par la suite, et du Rheged d'Urien pour celle des Carvetii.

Les Votadini
Immédiatement au nord du mur d'Hadrien, et au sud du vallum d'Antonin on trouve 4 peuples bretons, fédérés à l'empire et romanisés. Le plus à l'est ce ces états tampons est le territoire des Votadini, ou Gododdin.
On a là aussi une image de continuité, avec adoption de la culture romano-chrétienne exportée par les Bretons du sud et occupation de hillforts. Les forteresses principales des Votadini sont Din Eydin (Edimburgh) et Traprain Law, dont on pensait qu'elle avait été abandonnée début Ve, mais il n'en n'est rien. On y a retrouvé 6 chaînes 'pictes', il s'agit peut être des torques mentionnés dans le poème guerrier 'Y Gododdin'.

Les Novantae, Selgovae et Damnonii
Il s'agit des 3 peuples qui formeront le royaume du Strathclyde, sur la côte ouest, avec la puissante forteresse d'Alt Clut, la Dumbarton actuel. Un royaume qui va connaître une exceptionnelle longévité pour s'intégrer à l'Ecosse au XIe siècle.

Les Pictes
On quitte les Bretons pour partir plus au nord. Les Pictes du sud furent probablement en partie christianisés à partir du Ve siècle, ceux du nord le seront plus tardivement au VIe siècle par Columcille de Iona. On constate que l'émergence d'un état picte fort est concomittant de leur adoption partielle de la culture romano-chrétienne, ainsi les premiers hillforts n'apparaissent que dans la seconde moitié du VIe siècle.

Le Dal Riada
A l'instar du Dyfed est remise en cause la théorie d'une 'invasion' venue d'Irlande. Le Dal Riada 'écossais' est aux Ve et début VIe un territoire disparate, sans autorité centrale définie et sous le contrôle des Dal Riada irlandais. Il y a surement eu un fond culturel commun facilité par des échanges maritimes beaucoup plus aisés que la traversée des montagnes et les contacts avec les Pictes. Au VIe siècle, un royaume centralisé va émerger sous l'influence brittonique.

CONCLUSION
(Avec résumé et quelques traductions de passages clés).

Les supposées différences entre la Bretagne insulaire et le continent sont largement illusoires. A l'est se produit le même schéma qu'en Gaule, avec une fusion des populations autochtones et germaniques. Les principales différences sont que les Anglo-saxons ont échoué dans leur tentative de contrôler toute la région, que le paganisme persista plus longtemps et que les royaumes importants émérgeront plus tardivement.

Citer:
La raison qui fait que même en 600 la majeure partie de ce qui fut le diocèse romain demeurait sous contrôle breton est probablement que les états bretons constituaient les unités les mieux organisées et les plus fortes d'un point de vue militaire de l'île. Si l'on suit cette réflexion, la Britannia constituait la dernière puissance militaire romaine et la dernière région indépendante d'Occident. C'est de loin la société sub-romaine qui a eu le plus de succès à transmettre sa culture et sa religion aux peuples voisins.


Les Bretons partagaient la même culture romano-chrétienne que le reste du monde tardi-antique, avec son style de vie, ses modes vestimentaires, sa vie intellectuelle basés sur les auteurs classiques et chrétiens. Technologies et constructions romaines étaient entretenues, et l'élite recevait une haute éducation sur un modèle romain.

Cet état de fait perdura jusqu'au VIIe siècle, où les jeunes états germaniques insulaires furent en mesure de battre les Bretons. C'est en 600 que le souvenir vivant de Rome a du finalement quitté les Bretons, et la volonté d'unification contre un ennemi commun. Avec la mission de St Augustin, les royaumes anglo-saxons vont accéder à un monde plus moderne, alors que les Bretons vont se retrouver isolés par cette romanité qui faisait leur pouvoir.

Citer:
Cette période est cruciale pour comprendre l'histoire britannique, mais réinterpréter la Grande-Bretagne des Ve et VIe siècles de cette manière implique également de nombreuses choses pour l'étude de l'Empire Romain. Plutôt que la région où la culture romaine disparut le plus rapidement au Ve siècle avec une ré-émergence des cultures autochtones; c'est l'inverse qui est vrai. Il s'agit de la seule partie de l'Occident où des descendants de citoyens romains vivaient sous leur propre gouvernement, avec leur propre culture romano-chrétienne et dans des unités politiques romaines tardives reconnaissables, au VIe siècle. Il s'agit de la société occidentale de l'antiquité tardive la plus efficace pour exporter sa culture à ses voisins. La signification de cet état de faits n'était peut-être pas perdue aux yeux de la Byzance du VIe siècle qui envoyait des marchands pour le commerce et la diplomatie ; elle ne doit pas être perdue pour nous.


Benjamin Franckaert

PS : je remet donc en ligne ma petite fiche de lecture vu que je l'avais conservée sur d'autres forums.

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"O niurt Ambrois ri Frangc ocus Brethan Letha."
"Par la force d'Ambrosius roi des Francs et des Bretons d'Armorique."
Morcant map Conmail


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 Sujet du message: Re: Britain and the End of the Roman Empire - Kenneth Dark
Nouveau messagePublié: 05 Sep 2008, 12:32 
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Inscrit le: 04 Sep 2008, 19:30
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Localisation: Laigneville
Ah, c'est le début des choses sérieuses... Cela va me permettre de redécouvrir des choses que j'avais lu puis oublié (honte à moi...) C'est un mal pour un bien. Ta fiche était intéressante, maintenant avec l'aspect de l'interface phpbb, elle est encore plus agréable à lire. A suivre donc.

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Damianus/Damien.


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 Sujet du message: Re: Britain and the End of the Roman Empire - Kenneth Dark
Nouveau messagePublié: 05 Sep 2008, 20:50 
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Inscrit le: 04 Sep 2008, 21:13
Messages: 338
Localisation: Le Mans
Je confirme que ce bouquin est une BIBLE pour quiconque veut comprendre cette période déterminante pour l'Histoire de l'Europe et l'origine des pays modernes. La synthèse de Ken Dark est magistrale. Attention, les idées reçues volent en éclat.
Excellent résumé Morcant et très très bon re-démarrage de la section pour les îles britanniques...

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White Horse avec son costume devient Maelcolm, né de père scot et de mère picte!

http://white-horse-540.oldiblog.com/


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