[ne sachant pas trop où mettre ce qui va suivre, j'ai placé le sujet là où cela me paraissait le plus logique]
Comme vous le savez maintenant, notre troupe Taïfali s'intéresse à divers domaines, et notamment aux premiers livres et autres écrits, voire des enluminures. L'un de nos membres, Ricimer, s'est donc proposé d'aborder le monde des moines copistes et devrait sous peu s'attaquer aux premières enluminures, avec le concours d'une autre de nos membres, Amagê, qui travaille dans le monde de la restauration de livres anciens.
Pourquoi me direz-vous ? Eh bien tout simplement parce qu'un dénommé Sénoch, moine d'origine Taïfale, aurait fondé un monastère pas loin du Poitou où nous sommes basés.
D'ailleurs, Grégoire de Tours mentionne en 561 un dénommé Senoch d’origine Taïfale, fondateur d’une communauté monastique martinienne :
"Igitur beatus Senoch, genere Theifalus Pictavi pagi quem Theifaliam, vocant, oriundus fuit. etc"soit :
"Le bienheureux Senoch de la race des Taïfales, naquit dans la région du Poitou que l’on appelle Theifaliam. Il se fit clerc et se choisit une retraite monacale en se formant une demeure convenable au moyen d’antiques murailles en ruine qu’il trouva sur le territoire de la cité de Tours. Il y trouva aussi un oratoire où la renommé disait que notre Martin avait prié et dont le bienheureux évêque Euphronius vint consacrer l’autel en conférant à Sénoch l’honneur du diaconat. Lorsque Grégoire se fut établi dans le pays de Tours (comme évêque), ce saint homme sortit de sa cellule pour venir le voir, et s’en retourna après l’avoir salué et embrassé… (la suite correspond aux différents miracles accomplis à la mort du saint homme)".
Notez que ce qui est intéressant dans l'histoire, c'est un probable abandon des anciennes pratiques au profit de la religion catholique. Nous pouvons peut être fixer la conversion progressive des Taïfales à la fin du Vème ou au début du VIème siècle (recherches effectuées par Saul, historien de la troupe).
Partant de tout ça, on a donc commencé à s'intéresser à ceux qui avaient l'écriture et donc à faire de la "calligraphie".
Voici ce que ça donne :
C'est un extrait du
Codex Besae dont vous trouverez un descriptif au lien suivant :
http://www.dammarilys.com/cb/acc.htmlEt voici le passage qui a été retranscrit par Ricimer, pour les non initiés à la lecture sans espace, les mots dans le texte original étant tous ou presque accolés.
Et factum est eum in sabbato secundo primo
abire per segetes
discipuli autem illius coeperunt uellere
spicas et fricantes manibus
manducabant quidam autem de Farisaeis
dicebant ei ecce quid faciunt
discipuli tui sabbatis quod non licet
respondens autem Ihs dixit ad eos
numquam hoc legistis quod fecit
Dauid quando esuriit ipse
et qui cum eo erat introibit in domum
Dei et panes propositionis
manducauit et dedit et qui cum erant
quibus non licebat manducare si non solis
sacerdotibusIl s'agit de la parabole des épis arrachés de Luc, 6, 1-4
Traduction de la Bible de Jérusalem, Cerf, 1998, p. 1737:
Or il advint, un sabbat,
Qu'il traversait des moissons,
Et ses disciples arrachaient et mangeaient
Des épis en les froissant de leurs mains.
Mais quelques pharisiens dirent:
"Mais pourquoi faites vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat?"
Jésus leur répondit:
"Vous n'avez donc pas lu ce que fit David,
Lorsqu'il eut faim, lui et ses compagnons,
Comment il entra dans la demeure de Dieu,
Prit des pains d'oblation, en mangea
Et en donna à ses compagnons,
Ces pains qu'il n'est permis de manger q"aux seuls prêtres?"
Voili voilou, en espérant avoir pu apporter une petite pierre à l'édifice