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 Sujet du message: Le Strategikon Traduction de Geta: Livre VIII
Nouveau messagePublié: 08 Sep 2008, 08:03 
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Livre VIII : Instructions générales et maximes.

I) Instructions générales pour le commandant.

1) Dans l’exécution d’opérations très critiques, le général ne doit pas se tenir à l’écart comme si un tel labeur était indigne de lui. Au contraire, il doit initier le travail et peiner avec ses troupes autant que possible. Pareil comportement conduira le soldat, même si c’est uniquement par sentiment de honte, à être plus soumis à ses officiers et à se dépasser.

2) Lorsque certaines infractions deviennent courantes parmi les soldats, la modération est recommandée. Ne juge et ne punit pas sans faire de distinction. Un ressentiment commun pourrait tous les rassembler et la discipline n’en serait que plus difficile à maintenir. Il est plus habile de n’en punir que quelque uns parmi le groupe leader.

3) Le mode de vie du général doit être sobre et simple comme celui de ces soldat ; il doit faire preuve d’une affection paternelle à leur égard ; il doit donner les ordres avec modestie ; et il doit toujours s’assurer de donner conseil et de discuter des sujets graves avec eux en personne.

Ses préoccupations doivent être leur sécurité, leur nourriture et la régularité de leur paye. Sans cela, il est impossible de maintenir la discipline dans l’armée. En étant juste lorsqu’il punit les délinquants, il doit insuffler la peur. Il doit agir dès les tout premiers signes de problème disciplinaire et s’en occuper sans tarder pour y mettre fin avant qu’ils ne deviennent plus graves. Le général a réussi lorsque ses hommes le considèrent comme ferme et juste. Il doit aussi veiller à ce que les civils restent sains et saufs.

4) Il doit être vigilant et avoir un mode de vie sobre. C’est une bonne chose que de délibérer la nuit des épineux problèmes. Il est plus facile d’échafauder des plans la nuit lorsque l’esprit de chacun est libéré des troubles extérieurs.

5) Il est essentiel d’être prudent et de prendre ton temps lorsque tu mets au point des plans et une fois que tu as prit ta décision, de les mettre immédiatement à exécution sans hésitation ni timidité. La timidité après tout n’est pas de la prudence mais une invention du Malin.

6) Un esprit sain n’est pas exalté à l’excès par le succès ni trop déprimé lorsque les choses ne vont pas bien.

7) Il est plus sûr et plus avantageux de vaincre l’ennemi par l’élaboration de plans et la tactique que par la force pure. Dans un cas le résultat est obtenu sans perte pour nous, tandis que dans l’autre, un certain prix doit être payé.

8) Il est très important de répandre parmi les rangs ennemis la rumeur selon laquelle tu prépares une certaine chose; puis va et fait quelque chose de différent. Tes plans qui concernent les opérations majeures ne doivent pas être connu de beaucoup de gens mais seulement de quelques proches.

9) On ne doit jamais employer deux fois le même mode d’opération contre l’ennemi, même s’il semble qu’il va fonctionner à nouveau avec succès. Le plus souvent l’ennemi va s’y habituer, s’y adapter et nous infliger une défaite.

10) Les rumeurs alarmantes de pièges ou de traîtrise, qu’elles proviennent de notre camp ou de l’ennemi, ne devraient pas être négligées ou l’action différée. Au contraire, des mesures doivent être prises pour s’en occuper et y couper court avant qu’elles ne deviennent réalité.

11) L’ennemi doit être trompé par de fausses rumeurs sur nos plans rapportées par nos déserteurs.

12) Du courage doit être donné à nos troupes en montant de toute pièce un rapport qui annonce un victoire contre l’ennemi remportée par nos hommes quelque part ailleurs.

13) Les nouvelles annonçant des revers subis par nos troupes doivent être tenues secrètes, et des rumeurs déclarant l’inverse propagées.

14) Il ne faut pas laisser les troupes vaincues sombrer dans le désespoir. Au contraire, il faut s’occuper d’elles en exaltant l’espoir et par d’autres moyens.

15) Pendant le combat on doit fermer les yeux sur les délits commis par les soldats, mais par la suite, il faut se débarrasser des hommes coupables de sédition.

16) Nos morts doivent être enterrés secrètement la nuit, en revanche ceux de l’ennemi doivent être laissés là comme un moyen de leur faire perdre courage.

17) Lorsqu’un délégation ennemie est attendue, renseigne-toi sur les chefs du groupe et à leur arrivée, traite les très chaleureusement afin que leur peuple en vienne à les suspecter.

18) Les actes de lâcheté commis par nos soldats doivent être gardé secret et les soldats concernés ne doivent pas être condamnés en public car cela les rendrait plus mauvais encore.

19) Pour traverser une rivière sans encombre, creuse simplement une tranchée au bord de la rivière. Remplie la de bois et fait traverser le gros des troupes, alors les derniers hommes doivent mettre le feu au bois de la tranchée et pendant qu’il brûle, ils peuvent traverser sans danger.

20) Un bon moyen de provoquer discorde et suspicion dans les rangs ennemis consiste à s’abstenir de brûler ou piller les terres de certains hommes importants de leur côté et d’eux seuls.

21) Un bon moyen de soumettre une ville assiégée consiste à envoyer des lettres attachées aux flèches promettant liberté et immunité. Le même résultat peut être obtenu par la libération de prisonniers.

22) Il faut faire preuve d’une grande prudence lors de la poursuite de l’ennemi sur un terrain propice aux embuscades. Un bon général fera demi-tour au bon moment de sorte à pouvoir revenir plus tard pour attaquer plus efficacement.

23) Ne te laisse pas tromper par les actes d’humanité de l’ennemi ou par ses simulacre de retraite.

24) On reconnaît les officiers lâches à leur hésitation et à leur pâleur ; pendant le combat ils doivent être affectés aux forces auxiliaires.

25) Quand une ville populeuse est prise, il est important de laisser les portes ouvertes afin que les habitants puissent s’échapper et qu’ils ne soient pas poussés au désespoir total. Ceci vaut aussi lorsqu’un camp fortifié ennemi est prit.

26) Même en territoire ami un camp fortifié doit être monté. Un général ne doit jamais avoir à dire : « Je n’y avais pas songé. » [note : on retrouve cette expression et d’autres similaires chez plusieurs auteurs, Polybe, Polyaenus, Ciceron, l’anonyme de La Stratégie : voir G. Dennis, ed., stragikon des Maurikios, corpus fontium historiae byzantinae, 17 (Vienna, 1981) : 274 ].

27) Pour retraiter en sécurité fait un feu à un endroit et va t’en tranquillement vers un autre lieu ; l’ennemi se dirigera vers le feu.

28) Des lettres doivent être envoyées à nos déserteurs qui ont rejoins l’ennemi afin que ces lettres tombent entre les mains de ce dernier. Ces lettres doivent rappeler aux déserteurs l’heure, préalablement fixée, de leur traîtrise afin que l’ennemi devienne méfiant et qu’ils soient obligés de fuir.

29) Lorsqu’on en vient aux opérations dangereuses ou aux attaques surprises, les lâches peuvent être écartés si l’on ordonne à tous les hommes malades ou à ceux dont les chevaux sont trop faibles de rompre les rangs. Les lâches prétendront alors être malades et pourront ainsi être séparés des autres. Ils peuvent être assignés à la garde des places fortes ou à d’autres postes comportant peu de dangers.

30) Nous devons entrer en campagne contre l’ennemi lorsque le grain est mûr afin que nos troupes ne manquent pas de provisions et que l’expédition cause de plus grands dommages à l’ennemi.

31) Nous ne devons pas fournir d’armes à ceux qui ont promis de combattre à nos côtés lorsque leurs véritables intentions ne sont pas claires.

32) Après une victoire, nous ne devons pas baisser d’attention mais être d’autant plus sur nos gardes contre les attaques surprises des vaincus.

33) Les émissaires ennemis ne doivent pas être irrespectueusement traités même lorsque nos forces sont beaucoup plus puissantes.

34) Une armée qui assiège une ville, quelque soit sa force, ne doit jamais laisser son camp sans surveillance ni penser que les fortifications suffisent à elles seules à assurer sa sécurité. Au contraire, elle doit continuellement envoyer des patrouilles.

35) On doit dire l’inverse de ce que nous projetons de faire aux transfuges présumés afin de se servir d’eux pour tromper l’ennemi. Il faut se prémunir de la traîtrise même pendant les périodes de trêve ou de paix temporaire.

36) En aucun cas nous ne devons nous fier aux seuls rapports des déserteurs ou des transfuges. Leurs rapports doivent être comparés avec les déclarations des ennemis faits prisonniers au cours de raids. De cette façon, la vérité peut être discernée.

37) Un accord passé sous serment avec l’ennemi ne doit en aucune façon être enfreint.

38) Après Dieu, nous devons placer nos espoirs de sécurité dans nos armes et pas dans nos seules fortifications.

39) L’ordre doit être donné aux soldats d’être prêt à marcher pendant les jours fériés, sous la pluie et de jour comme de nuit. C’est pour cela qu’il ne doivent pas être prévenu à l’avance ou même un jour avant qu’une marche va avoir lieu, c’est afin qu’ils se tiennent toujours prêt.

40) Il ne faut pas prendre de risques sans que ceux-ci soient nécessaires ou à moins d’un véritable espoir de gain. Agir de la sorte c’est comme de pêcher avec de l’or en guise d’appât.

41) Les habitants de environs qui cherchent un refuge ne doivent pas être accueillis sans faire de distinction. Assez souvent ils ont été envoyés avec l’ennemi avec duplicité pour conspirer contre leurs hôtes.

42) Nous devons aussi nous méfier des déserteurs qui entrent en contact avec une ville assiégée. Assez souvent ils sont envoyés par l’ennemi pour mettre le feu à l’intérieur et pendant que les défenseurs sont occupés à l’éteindre, l’ennemi peut attaquer.

43) Les troupes vaincues en bataille ouverte ne doivent pas être dorlotées ou être abritées dans un camp fortifié ou tout autre place forte même si cela parait être une bonne idée. Au contraire, elles doivent attaquer à nouveau tant que leur peur est encore fraîche. En ne les gâtant pas, elles retourneront au combat avec une plus grande assurance.

44) Si le général pense être prêt à affronter l’ennemi en bataille, il doit préférer mener le combat sur le territoire ennemi plutôt que sur le sien. Les hommes qui font la guerre en territoire ennemi deviennent plus agressifs. Ils vont ressentir que dans la guerre dans laquelle ils sont engagés, ils ne vont pas seulement combattre au nom de leur pays mais aussi pour leur propre sécurité. Ce n’est pas nécessairement le cas quand la guerre se déroule sur leur territoire où la présence de forteresse élimine le risque puisqu’en cas de fuite un refuge peut y être facilement trouvé.

II) Maximes.

1) Avant de se mettre en danger, le général doit faire ses dévotions à Dieu. Alors, lorsqu’il se trouve en danger, c’est avec confiance qu’il peut prier dieu comme un ami.

2) L’homme qui passe le plus de nuits blanches avec son armée et qui travaille le plus durement à l’entraînement de ses troupes cours le moins de risques au combat contre l’ennemi.
3) Ne mène jamais des soldats au combat avant d’avoir suffisamment mis à l’épreuve leur courage.

4) Il est bon de nuire à l’ennemi par la tromperie, par des raids ou par la faim et de ne jamais être attiré dans une bataille rangée qui est plus une démonstration de chance que de courage.

5) Les seuls plans de bataille fructueux sont ceux dont l’ennemi ne se doute pas avant que nous les mettions en action.

6) La tromperie est souvent d’un grand secours à la guerre. En dehors des cas de complots, un soldat ennemi qui déserte en notre faveur est du plus grand avantage car l’ennemi est plus blessé par l’acte de désertion que si ces déserteurs étaient tués au combat.

7) Celui qui ne compare pas avec soin ses forces à celles de l’ennemi s’expose à une fin désastreuse.

8) Courage et discipline peuvent accomplir bien plus qu’un grand nombre de guerriers. Assez souvent, la configuration du terrain a été d’une grande aide, faisant primer la force la plus faible.

9) La nature ne produit que peu d’hommes braves, alors que l’attention et l’entraînement font de bons soldats. Les soldats qui travaillent régulièrement élèvent leur courage alors que l’oisiveté les rend faibles et paresseux. Il faut prendre soin de les maintenir occupés.

10) Les choses inattendues ou soudaines effraient l’ennemi alors qu’il ne prête que peu d’attention aux choses auquel il est habitué.

11) Après avoir remporté une victoire, le général qui poursuit l’ennemi avec une armée désorganisée et dispersée fait don de sa victoire à l’ennemi.

12) Les motifs de la guerre doivent être justes.

13) Un bon général est celui qui utilise ses compétences pour s’adapter à la qualité de l’ennemi et aux opportunités qui s’offrent à lui.

14) Rassembler toute l’armée en conseil ou continuer les expéditions lorsque les hommes ne sont pas en service n’apporte aucune aide. Ce genre de chose n’est que source de discorde dans l’armée.

15) Les soldats doivent toujours être occupés à quelque chose même si aucun ennemi ne nous menace. L’habitude de l’oisiveté est synonyme de troubles dans l’armée.

16) Un général prudent n’amènera pas de troupes alliées sur son propre territoire su leurs effectifs son plus nombreux que ceux de son armée. Autrement, celles-ci pourraient se mutiner, refouler les troupes natives et s’emparer du pays.

17) Lorsque c’est possible, les forces alliées doivent être composées de plusieurs nationalités afin de réduire le danger que peuvent représenter ces hommes unis par quelque intention malveillante.

18) Nous devons aligner nos forces de la même façon que celles de l’ennemi, infanterie contre infanterie, pareil avec les troupes armées à la légère, la cavalerie, l’infanterie lourde etcetera.

19) Le commandant qui ne parvient pas à fournir la nourriture et les autres provisions nécessaires à son armée organise sa défaite sans même avoir besoin d’une présence ennemie.

20) Le commandant qui compte sur sa cavalerie et plus spécialement sur ses lanciers doit rechercher de vastes plaines, propices à de telles troupes, et faire en sorte que la bataille s’y déroule.

21) Par ailleurs, s’il compte davantage sur son infanterie, il doit prendre soin de choisir pour le combat un terrain accidenté, dense et inégal.

22) Si nous apprenions que nos plans ont été divulgués à l’ennemi, alors nous devrions alors changer tous les mots de passe et autres signaux et la l’organisation de notre formation de combat.

23) Pour ce qui devrait être fait, recherche le conseil de nombreuses personnes ; pour ce que tu feras réellement, ne prend conseil qu’auprès de quelques personnes de confiance ; puis au final décide seul, par toi-même, du plan le meilleur et le plus utile à suivre et tiens-toi y.

24) L’armée doit soit, être rassemblée près de ses approvisionnements, soit, les approvisionnements être transportés jusqu’à elle.

25) Il ne faut pas compter seulement sur les éclaireurs pour reconnaître les chemins mais laisser le général les observer avec soin de ses propres yeux.

26) Les éclaireurs choisis doivent être pondérés, avoir la vue perçante, être dignes de confiance, sérieux et préférer leur réputation à l’argent. De tels hommes font des rapports précis. Mais ceux qui sont étourdis, lâches et excités par la perspective d’un gain matériel ne sont vraisemblablement pas enclin à dire la vérité, et peuvent donc facilement mettre en danger le général et son armée.

27) En temps de paix la peur et la punition des délits maintiennent les troupes dans le rang, mais en campagne active, les grandes espérances et les récompenses donnent encore de meilleurs résultats.

28) Le général le plus accompli est celui qui tente de détruire l’adversaire davantage par la faim que par la force des armes.

29) Si un espion ennemi est capturé tandis qu’il espionne nos forces, il peut alors être judicieux de le relâcher sain et sauf si nos forces sont nombreuses et en bonne forme. L’ennemi sera empli de désarroi à l’annonce de pareils rapports. D’un autre côté, si nos forces sont faibles, l’espion doit être traité avec brutalité, forcé à révéler les secrets de l’ennemi et finalement mis à mort ou expulsé n’importe où sous bonne garde.

30) Si les soldats montrent des signes de lâcheté, différentes méthodes doivent être employées pour leur redonner courage.

31) « Dans la mise au point de ton plan prend ton temps, mais lorsque tu as pris ta décision, sois prompte à le mettre en action » [note : Isocrates, Ad Demonicum, 34]. A la guerre, l’occasion est fugace et ne peut pas être remise à plus tard.

32) Laisse l’armée voir que tu n’es pas trop exalté par les succès ni complètement découragé par les échecs.

33) Ce n’est pas le général dont les mots sont effrayants que craint l’ennemi, mais celui qui fait des choses craint de lui.

34) La nuit, met au point le plan de ce que tu dois faire et le jour, met à exécution ta décision. On ne doit pas élaborer un plan et agir en même temps.

35) Le général qui est trop sévère avec ses subalternes et celui qui est trop complaisant sont tous deux inaptes au commandement. La peur mène à la haine, et, à céder trop facilement on fini par être méprisé. Mieux vaut adopter une position intermédiaire.

36) Après avoir conclu un traité ou une trêve avec l’ennemi, le commandant doit s’assurer que le camp soit mieux et plus attentivement gardé. Si l’ennemi décidait de rompre l’accord, il n’y gagnerait qu’une réputation de perfidie et la disgrâce de Dieu, tandis que nous resterons en sécurité et tiendrons notre parole. Un général ne doit pas avoir à dire, « je n’y avais pas songé».

37) Pour les forces aux effectifs les plus faibles, nous devons sélectionner un site présentant un front étroit, dont la largeur correspond à la taille de notre armée. La supériorité des effectifs ennemis est inutile sur un tel site puisqu’ils n’ont pas d’espace. En étudiant l’emplacement où se trouvent les troupes ennemies, le général peut faire une estimation correcte de leurs effectifs, car par expérience il doit savoir quel espace est nécessaire à un nombre donné de troupes.

38) Si nous voulons empêcher que l’ennemi découvre nos effectifs, nous devons ordonner à nos forces de marcher à pied en formation serrée. Cela peut s’avérer trompeur et éviter que l’ennemi ne fasse une estimation claire de notre nombre.

39) Il est bon de manœuvrer avec le soleil, le vent et la poussière dans le dos de nos hommes et face à l’ennemi. En obscurcissant ainsi sa vue et en rendant sa respiration difficile, nous devrions être rapidement victorieux.

40) Nous devons disposer nos troupes en ordre de bataille avant que l’ennemi soit prêt. Ceci nous met en position de faire ce que nous voulons et laisse très peu de temps à l’ennemi pour s’armer.

41) Si nous sommes prêt pour la charge les premiers, alors nous pouvons attaquer l’ennemi en sécurité avec nos hommes pleins d’assurance, et ceux de l’ennemi très inquiets.

42) Quand la ligne de bataille a été mise en position, la première règle pour les soldats est de maintenir la formation et les intervalles entre les lignes.

43) Il est très important de s’inquiéter des blessés. Si nous ne leur prêtons pas attention nous constaterons que délibérément le reste des troupes ne combattra pas bien et que notre négligence causera la perte de ceux qui auraient pu être sauvés.

44) Si l’ennemi est mis en fuite, il faut empêcher nos soldats de piller. Autrement, pendant qu’ils se dispersent au pillage, l’armée ennemie pourrait se reformer et les attaquer.
45) Le général est coupable si la plus grande partie de l’armée est détruite en une seule bataille.

46) Une armée qui pousse ses cris de guerre forts et clairs peut jeter la terreur dans les rangs ennemis.

47) Un général qui considère que rien ne va de soi en en sûreté à la guerre.

48) Si l’ennemi dispose d’une très puissante force d’archers, pour lancer notre attaque, il faut attendre un temps humide qui affecte les arcs.

49) Notre commandant devrait adapter ses stratagèmes à la disposition des troupes du général ennemi. Si ce dernier est enclin à l’imprudence, il peut être attiré dans une action prématurée et irréfléchie ; s’il est plutôt timide, il peut être terrassé par d’incessantes attaques surprises.

50) Le commandant doit être impartial lorsqu’il traite avec les forces alliées et ses propres hommes. Il doit être un juge équitable pour les deux. Lorsqu’il offre des présents aux alliés, il doit aussi procéder à une augmentation régulière des gratifications de ses soldats.

51) A l’heure de la guerre, le général doit faire plus que sa part de travail et prendre moins que sa part de gain. Cela améliorera sa réputation et lui assurera la bonne volonté de tous.

52) Conscient des incertitudes de la guerre, le général doit être prêt, même après une victoire, à écouter les offres de paix de l’ennemi faites en des termes avantageux.

53) Le général doit prêter une plus grande attention aux armes qu’aux autres équipements. Il est en effet conscient que les autres équipements peuvent être obtenus même en territoire ennemi alors que sans armes nous ne pourrons pas vaincre l’ennemi.

54) Le meilleur général n’est pas l’homme d’une famille noble mais l’homme qui peut être fier de ses actes.

55) Le général ne doit pas seulement s’occuper correctement des questions immédiatement préoccupantes mais aussi avoir une pensée pour l’avenir.

56) Le meilleur chef est celui qui ne s’engage pas volontiers dans une bataille risquée et hautement incertaine et qui s’abstient d’imiter ceux qui mènent d’imprudentes opérations et qui sont admirés pour leurs éclatants succès. Le meilleur chef est au contraire celui qui, pendant qu’il maintien l’ennemi mouvement, reste en sécurité et toujours selon les circonstances qu’il aura choisi.

57) Un général cupide peut être la ruine de son peuple et un objet de mépris pour l’ennemi.

58) Un général qui aime le luxe peut détruire toute l’armée.

59) Le meilleur commandant est celui qui peut insuffler le courage à ses hommes au bon moment et qui peut retenir la débandade de soldats effrayés.

60) Un général qui désire la paix doit se préparer à la guerre car les barbares deviennent très anxieux lorsqu’ils font face à un ennemi prêt à combattre.

61) Les erreurs commises dans les affaires ordinaires peuvent généralement être rattrapées en peu de temps, alors que celles commises à la guerre causent un mal durable.

62) Celui dont la performance est constamment médiocre ne doit pas se voir confier même les plus ordinaires des responsabilités.

63) Le général intelligent ne prend pas en compte que les dangers vraisemblables mais aussi ceux totalement inattendus.

64) Fait de la paix une période d’entraînement à la guerre et de la bataille une démonstration de courage.

65) Le général ne doit pas aller dormir avant d’avoir réfléchi à ce qu’il aurait dû faire, ce qu’il a pu négliger et à ce qu’il a à faire le lendemain.

66) Il est bon pour le général d’exercer son sang froid en toutes occasions, et surtout pendant la guerre.

67) Le général ne doit pas hâtivement faire confiance à des gens qui promettent de faire quelque chose ; s’il le faisait, presque tous penseraient qu’il est écervelé.

68) Une longue et prudente délibération annonce une grande sécurité à la guerre alors que les généraux hâtifs et impétueux commentent généralement de sérieuses bourdes.

69) Le général doit montrer l’exemple de la façon dont les choses doivent être faites par ses subordonnés, lui-même s’entraîner dans l’idéal le plus haut, faire ce qui est bon et s’abstenir de faire ce que ses soldats doivent s’abstenir de faire.

70) Le général doit s’assurer de la bonne disposition de ses troupes par un serment.

71) Si le général connaît les penchants et les tendances de chaque officier et soldat, il saura mieux quelles fonctions doivent être assignées à chacun.

72) Le général qui veut tenir secret ses plans ne doit jamais mettre dans le secret les rangs et files de ses propres troupes.

73) Lorsque les deux parties sont également bien armées, le meilleur tacticien vaincra.

74) Le général qui possède quelques compétences dans l’art oratoire est capable, comme par le passé, d’encourager le cœur fragile à la lutte et de redonner courage à une armée vaincue.

75) Le général doit bien connaître la région, qu’elle soit saine et sans danger ou insalubre et inhospitalière pour ses troupes et que les choses nécessaires telles que l’eau, le bois et le fourrage soient à proximité ou non. Si celles-ci sont éloignées, se les procurer est alors difficile et dangereux surtout en présence de l’ennemi. Ainsi, il est bon d’occuper toutes les hauteurs de la zone avant que l’ennemi ne le fasse.

76) Comme par le passé, les faits et gestes équivoques mis en place par le général peuvent être très avantageux. Par exemple, s’il fait mine de monter le camp, l’ennemi peut être leurré et faire la même chose, alors, pendant qu’il s’éparpille à la recherche des choses nécessaires, le général peut secrètement aligner ses troupes et attaquer ou retirer discrètement son armée si le terrain est désavantageux.

77) Dans ses mouvements le général doit agir comme un bon lutteur. Il doit faire une feinte dans une direction pour essayer de tromper son adversaire et faire alors un bon usage des opportunités qu’il trouve. De cette façon, il vaincra l’ennemi.

78) En bataille et dans toutes les actions entreprises contre l’ennemi, le général sage, même le plus courageux, gardera à l’esprit la possibilité de l’échec et de la défaite et il les préparera comme s’ils allaient avoir vraiment lieu.

79) Le courage du commandant est naturellement communiqué à ses hommes et un ancien proverbe indique qu’il vaut mieux une armée de biches commandée par un lion qu’une armée de lions commandée par une biche. [note : proverbe aussi cité par Léo, tactical constitutions, 20, 128].

80) Les forces alliées ne doivent pas être mélangées avec nos propres troupes. Elles doivent monter le camp et marcher à part. Le plus important est de leur cacher nos formations et méthodes de combat pour car elles peuvent toujours se retourner contre nous et utiliser la connaissance de nos formations pour nous nuire.

81) A l’heure de la guerre, le meilleur moyen de trouver ce qui nous est avantageux est le suivant : ce qui t’es avantageux désavantage l’ennemi, et ce qui lui est profitable sera justement l’inverse pour tes troupes. Il est dans notre intérêt de ne rien faire ou de ne rien éviter de ce que l’ennemi aimerait faire ou éviter. Il n’y a qu’une seule chose que nous devons faire : tout ce que nous pensons être à notre avantage. Si tu imites l’ennemi et que tu fais ce qu’il est en train de faire pour son bien, tu ne te fais que du tord. Inversement, si tu fais quelque chose qui t’est avantageux, en essayant de t’imiter l’ennemi se fera du tord.

82) Les troupes doivent être alignées sur plusieurs lignes et le nombre de charges effectué contre l’ennemi doit rappeler les mots du poète : « vous qui n’êtes pas fatigués pouvez facilement ramener les hommes las de la guerre vers la ville. » [note : Homer, Iliad, 11, 802-803 ; 16,44-45].

83) Pour de nombreuses raisons, dont certaines très sérieuses, il est dangereux d’étendre indéfiniment la ligne de bataille.

84) Une armée de force égale à celle de l’ennemi est nécessaire si notre but est simplement de le vaincre, mais elle doit être plus grande si nous avons l’intention d’occuper le territoire conquit.

85) Le général ferait bien d’avoir plus de cavalerie que d’infanterie. La seconde n’est utilisée que pour le combat rapproché tandis que la première peut facilement poursuivre ou retraiter, et démontés, les hommes sont prêts à combattre à pied.
86) Un commandant sage n’engagera pas l’ennemi dans une bataille rangée à moins qu’un avantage ou une opportunité vraiment exceptionnel ne se présente.

87) Change souvent d’apparence pour avoir l’air différent pendant la formation de la ligne de bataille, avant la charge, pendant la rencontre avec l’ennemi, quand tu manges et lorsque tu dors. En agissant ainsi tu ne seras pas facilement capturé par l’ennemi ou par quelques conspirateurs. Hannibal le Carthaginois utilisait des perruques et différents styles de barbes, les barbares pensaient ainsi qu’il était un être surnaturel. [note : cf Polybius, Hist., 3, 78, 1-4 ; Livy, 22,1.]

88) Nous devons choisir un terrain pas seulement parce qu’il convient à notre force de frappe, mais aussi en fonction des différents peuples. Les Parthes et les Gaulois manoeuvrent bien sur les plaines. Les Espagnoles et les Liguriens combattent mieux dans les montagnes et les collines, et les Britanniques dans les bois tandis que les Germains se sentent plus à l’aise dans les marécages.

89) Quel que soit le terrain choisi par le général, il doit le rendre familier à ses troupes. Elles seront ainsi capables d’éviter les endroits accidentés et grâce à leur connaissance des lieux, elles combattront avec assurance.

90) Lorsque le général mène ses hommes à la bataille il doit présenter un apparence joyeuse et éviter tout air triste. Généralement les soldats évaluent leurs chances à l’apparence du général.

91) Sitôt après une victoire le général ne doit pas permettre aux hommes de briser les rangs. Il est arrivé assez souvent que l’ennemi, remarquant que nos hommes dans leur joie ont baissé leur garde et brisé les rangs, reprennent courage, reviennent au combat et transforment notre victoire en défaite.

92) Lorsque l’ennemi est encerclé, il est bon de laisser une ouverture dans nos lignes pour leur laisser une occasion de fuir au cas ou ils estimeraient que combattre vaut mieux que le reste et qu’ils en viennent à saisir leur chance en bataille.

93) Une armée est jugée selon l’esprit de son général. Hannibal le Carthaginois le comprit bien et lorsqu’il apprit que Scipio commandait les Romains, il dit beaucoup de bien de la disposition de leurs armées. Quelques-uns alors le critiquèrent d’être si lent à marcher et combattre contre ceux qu’il avait si souvent vaincus. Il se défendait en disant : « J’aurai préféré m’occuper d’une troupe de lions commandée par une biche que d’un troupeau de biche sous la direction d’un lion. »

94) L’Etat tire meilleur profit d’un général chanceux que d’un général courageux. Le premier atteint ses objectifs avec peu d’efforts tandis que l’autre n’y parvient pas sans risques.

95) Mieux vaut éviter un adversaire rusé plutôt qu’un adversaire qui ne s’accorde aucun répit. Le second ne cache pas ses attentions alors qu’il est difficile de découvrir ce que prépare le premier.

96) Le commandant doit être sévère et minutieux lorsqu’il enquête sur les plaintes contre ses hommes et miséricordieux lorsqu’il les punit. Leur bonne volonté lui sera ainsi acquise.

97) Le général doit être calme dans l’urgence, prudent dans ses conseils et courtois avec ses associés. Il aura plus de succès en bataille s’il charge contre l’ennemi de façon calculée plutôt que comme une bête sauvage.

98) A la guerre, le général ne doit ignorer aucune des situations qui pourraient se présenter. Qui peut entreprendre d’accomplir ce qu’il ne comprend pas ? Qui est capable d’apporter de l’aide dans des situations dont les dangers lui échappent ?

99) Le général ne doit pas seulement établir des plans pour vaincre l’ennemi par force d’armes mais aussi par le biais de leur approvisionnement en rendant l’eau impropre à la consommation et en empoisonnant le grain. Il doit aussi savoir comment contrer pareilles mesures et éviter d’en être victime.

100) Le général doit toujours avoir à sa disposition un corps de troupes choisies qu’il puisse envoyer en soutien des sections de l’armée durement pressées. Il ne doit pas avancer trop précipitamment contre l’ennemi car si quelque accident devait se produire, toute l’armée pourrait être détruite.

101) Quand le général fait un discours public, il devrait aussi dire quelque chose à la louange de l’ennemi. Ceci convaincra nos hommes que même lorsque tu fais l’éloge des autres, tu ne nous priveras jamais des louanges que nous pourrions recevoir des autres et que tu les pareras de notre honneur.

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