Le III° siècle marque une crise grave dans l'Empire romain: les garnisons frontalières ne peuvent empêcher une déferlante de pillards germaniques (garnisons rappelées à l'autre bout contres les Perses?) et il s'ensuit la sécession de l'Empire Gaulois.
Une fois l'ordre et la paix retrouvés, les villes s'entourent de remparts, non seulement pour se protéger lors d'une éventuelle nouvelle invasion, mais aussi pour affirmer le retour de l'autorité et du pouvoir (le règne de Dioclétien commence peu après d'ailleurs). C'est vers les années 275 que Le Mans s'entoure de son mur.
Attention, la photo n'est pas terrible (photo d'hologrammes projetés la nuit et je maîtrise pas du tout le flash de mon appareil):
Ce mur n'a pas de fondation réelle, toutefois, il n'a pas été bâti à la va-vite dans la terreur des envahisseurs contrairement à ce qu'on raconte souvent. La décoration géométrique soignée prouve le contraire. On ignore la hauteur originelle de ce mur. On pense qu'il a été construit avec des matériaux provenant des thermes démolis à l'occasion (on a retrouvé les ruines des thermes dans l'ancienne ville romaine).
Au XVI° siècle, ces murs étaient encore à peu près intacts, valant au Mans d'être l'une des "Villes Rouges" du royaume de France.
Et aujourd'hui, même si des habitations sont élevées au sommet, ce mur est encore debout.
Et il est le seul mur de cette époque a être resté pratiquement intact, sans remaniement, sans rénovations, et surtout, sans être remplacé par quelque chose de plus "moderne". Le Mans est une des trois uniques villes de l'Empire (avec Rome et Byzance/Istanbul elles-mêmes) à conserver un mur du Haut-Empire quasiment en l'état.