Arwenia a écrit:
Nouvelle question quant à la vie quotidienne.
Est-ce que des "gouvernantes" existaient au Moyen-Age ?
Sinon, y avait-il des femmes qui géraient les domestiques (femmes de chambre, valet), et quel était leur désignation ?
Il y a une petite ambiguïté de vocabulaire, parce que vous semblez employer le terme de "gouvernante" dans son acception empruntée aux pratiques modernes anglo-saxonnes. Sur le continent et plus particulièrement en France, la "gouvernante", c'est avant tout celle qui s'occupe des enfants des familles princières et aristocratiques, comme le décrit Rabelais dans un texte célèbre très jubilatoire :
Rabelais a écrit:
Et sabez quey hillotz, que mau de pipe vous byre, ce petit paillard toujours tastonnoit ses gouvernantes cen dessus dessoubz , cen devant derriere, harry bourriquet : et desjà commencoyt exercer sa braguette. Laquelle un chascun jour ses gouvernantes ornoyent de beaulx bouquets [morceau choisi exprès du florilège rabelaisien pour s'adapter à l'objectif de la revue qui reçoit très appetement cet article], de beaulx rubans, de belles fleurs, de beaulx flocquars : et passoient leur temps à la faire revenir entre leurs mains, comme en magdaleon d'entraict. Puis s'esclaffoient de rire quand elle levoit les aureilles, comme si le jeu leurs eust pleu. L'une la nommoit " ma petite dille ", l'aultre " ma pine ", l'aultre " ma branche de coural ", l'aultre " mon bondon, mon bouchon, mon vibrequin, mon possouer, ma teriere, ma pendilloche, mon rude esbat roide et bas, mon dressouer, ma petite andouille vermeille, ma petite couille bredouille. - Elle est à moi disoit l'une. - C'est la mienne, disoit l'aultre. - Moy, (disoit l'aultre) n'y auray je rien ? par ma foy je la couperay doncques. - Ha couper, (disoit l'aultre) vous luy feriez mal ma dame, coupez vous la chose aux enfans, il seroit monsieur sans queue. " - Et pour s'esbattre comme les petitz enfans du pays luy feirent un beau virollet des aesles d'un moulin à vent de Myrebalays.
Au bas Moyen Âge, l'hôtel ou la maison d'une princesse est dirigé par son maître d'hôtel ou par le gouverneur de sa maison. Pour qualifier celles qui servent cette princesse, on peut utiliser le terme
meschine, qui disparaît avant la Renaissance ou
chamberière, qui sort d'usage au XVIe siècle. Au-dessus figurent les
suivantes et les
dames de compagnie. Je crois me souvenir qu'on trouve parfois le terme
chambellane, qui paraît désigner une suivante que la princesse a investie de responsabilités plus importantes.
Cordialement.