Je le trouve aussi très réussi. J'ai evidemment suivi de loin le développement du projet sur le RAT. Non seulement je trouve ce casque réussi, mais je trouve de même important l'existence de ce type de casque en reconstitution.
Même si on lui reprochera à juste titre de s'éloigner un peu de l'intercisa IV originel, certainement plus modeste, il fait à lui seul la synthèse d'un certain nombre de donnés que nous connaissons sur ce type et cette famille. Danyal a façonné un casque qui englobe de nombreuses problèmatiques mises en exergue par les recherches récentes (la forme de la crête et sa composition par exemple...) il donne aussi une variante de la posibilité d'attache du médaillon sur le casque, médaillon qui fait débat, ce qui est intéressant, et reprend avec goût des formes décoratives d'autres casques.
Au final, nous avons avec cet "intercisa IV" un casque d'apparat emblématique du IVe début Ve siècle.
C'est aussi un verrou en reconstitution tardive qui saute et qui nous rapproche enfin de nos cousins du Haut Empire, qui peuvent à l'envie aligner autant de simple fantassins qu'ils peuvent facilement les distinguer par le casque de l'officier.
Ce n'est pas que je fais la promotion du stéréotype sur l'originalité d'un reconstitition personnelle, mais au moins avec ce casque il est possible de marquer une différence nette entre l'élite et... les autres.
Il ne faudrait pas non plus tomber dans un piège grossier, car au final à qui s'adresse ce casque? Ou plutôt qui porterait ce casque si nous nous penchions avec sérieux sur les sources?
-Les hauts officiers de l'empire? Peut-être, mais pas forcément dans la mesure où nous savons par ailleurs qu'officiers et empereurs, portaient des casques de formes différentes mais toutes aussi luxieuses si ce n'est plus (ex: Le Berkasovo I).
-Les hommes de troupe? (limitanei, comitatenses...) L'option n'est evidemment pas envisageable sauf à considerer le porteur de ce casque comme l'officier de la troupe, mais alors le problème de fond serait ailleurs.
-Les Légions d'élite? Tentant, mais le constat est identique, ce sur quoi nous devons ajouter le problème d'ergonomie que représente ce casque à crête dans une formation de combat sur le terrain. Ce casque, suivant les travaux de Damien Glad apparait vite comme inadéquate au fantassin.
Reste la garde impériale qui ne semble pas souffrir de contre indication et qui a ma préférence pour ce casque en particulier. D'abord, nous savons que la garde impériale des Protectores Domestici portent ce casque à travers les gravures de quelques stèles italiennes d'époque constantinienne qui montrent clairement le casque à grande crête métallique comme protection de tête de cette garde. Ensuite, la garde figurant autour du trône d'Hérode sur les mosaiques de l'église St Marie Majeur nous montre ce casque tout comme le missorium de Valentinien Ier pour celle des scholes palatines. Les scholes palatines qui étant une garde montée n'accuse pas avec leurs crêtes les même inconvéniants que le fantassin à pied, des crêtes que les cavaliers romains affectionnent de même depuis des siècles. Le groupe de cavaliers de l'hypogée de la via dino compagi, les cavaliers du sarcophage de St Héléne, de la petite fresque des catacombes de la via latina en passant par les cavaliers de Maxime sur la colonne théodosienne viennent soutenir cette hypothèse. Peut-être que l'on me répondra avec raison que nous connaissons des soldats à pieds portant des casques à grande crête metallique sur le modèle de l'Intercisa IV, mais compte tenu du modèle "d'apparat" qui nous intéresse, je renvois à la très récente étude de Roland Delmaire sur la garde impériale sous Théodose Ier.
Pour moi, un très beau casque attribuable à la garde impériale pour tous ceux qui souhaiteraient se lancer dans ce type de reconstitution (je crois que le groupe Gladius scutumque souhaitait composer une garde impériale sous Julien...). Certe, mais encore faut-il avoir le reste de l'équipement à l'avenant, ce qui est loin d'être évident. Porter un casque comme cela impose de posséder un équipement réfléchi selon le statut du soldat.
Sur le plan de la qualité de la confection, j'espère que la beauté de l'objet n'est pas seulement visuelle et que le poids comme la résistance du plaquage seront plus satifaisant que le Koblenz d'armamentaria.
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