On termine aujourd'hui la petite série outre-Vosges avec la ville de Deneuvre, juste à côté de Baccarat. Je me suis rendu au musée gallo-romain
Les sources d'Hercule(rien que le nom veut déjà tout dire).
Je m'inspire d'un petit fascicule que j'ai trouvé là-bas pour vous narrer son histoire ...
Le site de Deneuvre fut déjà occupé par les Gaulois, les Leuques, qui en firent un éperon barré, pouvant ainsi surveiller l'entrée de la vallée de la Meurthe. Lorsque la Gaule devient romaine, Deneuvre occupe une place stratégique, au croisement de nombreuses voies romaines. Il s'agit alors d'un vicus, avec de nombreux artisans potiers et tailleurs de pierre. Une tour, datant du 3e siècle, dite de Bacha, est encore visible de nos jours. On n'y aurait jamais pensé découvrir un site aussi exceptionnel que les sources d'Hercule...
En 1974, un certain monsieur BLAISE, voulant creuser un puits pour pour abreuver ses bêtes, fit appel à un sourcier. M. Blaise creusa à l'endroit indiqué, et tomba... sur une colonne !
Les archéologues s'empressèrent de fouiller le site. Les conditions furent déplorables, vu que les sources donnaient encore de l'eau !
Le musée présente le site des sources, tel qu'il était au 4e siècle.
Le sanctuaire a donc été créé vers 150. Le site était composé que de bassins en bois, destinés à capter la source.
Le succès aidant, le sanctuaire devient riche et en construit en pierre.
Plan des structures Le sanctuaire connaîtra alors des périodes fastes et de dévastations. Il connaît une vraie renaissance lors du règne de Constantin. Mais vers 375, le sanctuaire est détruit par la première communauté chrétienne de Deneuvre. La minutie dans la destruction fait penser à un acharnement religieux. Le site est frappé d'interdits.
Place aux rites : à Deneuvre, les pèlerins venaient faire des vœux à Hercule. On sait qu'ils pouvaient demander a réussite dans les affaires, la guérison, demander un riche butin, la protection des récoltes ... La première chose faite par le pèlerin est de puiser l'eau, s'en asperger et en boire.
Après, il effectuait une offrande pour accompagner sa demande. Les offrandes étaient déposées sur un autel. Après, il fallait attendre que le vœu soit exaucé.
Si c'était la cas, le pèlerin offrait alors un ex voto, pouvant aller de la petite tuile avec une inscription jusqu'à une grosse statue. Ces statues étaient très chères, leur prix allait de 3000 à 16 000 sesterces, la solde d'un centurion pendant plus d'un an
Cette méthode de pèlerinage n'a pas beaucoup changé en 2000 ans ...
Passons aux statues : elles sont en grès à Voltzia. Il s'agit d'une pierre locale. Le nombre de statues au sanctuaire est impressionnant : plus d'une centaine! La plupart représente Hercule marchant, combattant ou au repos. Il peut être représenté avec sa massue, sa peau de lion, ou même un carquois qui contenait les flèches avec lesquelles il a tué les oiseaux du lac Stymphale ou bien des pommes du jardin des Hespèrides.
Furent également mis au jour des statues des déesses des sources, de Mercure et de Rosemerta, déesse gauloise associée à Mercure.
Déesse de la SourceMaintenant, places aux images
J'en connais certains qui vont être ravis. Bon, je n'ai pas vu de dédicaces d'un soldat des Herculiani, mais on sait que des soldats furent présents à Deneuvre vers 340...
L'album
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