Damianus a écrit:
Par contre je ne crois pas du tout que Paris puisse accueillir l’ensemble de cette armée.
Tres bien. Quelque endroit en Gaul alors, et apres l'occupation de Narbonne et Toulouse par les Visigoths, plutot au nord du Gaul.
Damianus a écrit:
Il est certain qu’avant la prise de pouvoir de Constantin III les Gaules et les Germanies échappent à Stilicho mais cela ne veut pas dire pour autant que les garnisons des frontières apportent un soutien inconditionnel à Constantin III. Il est probable à la suite d’exemples plus tardifs que les troupes frontalières continuent leur garde sans se soucier de la politique intérieure, voire de vivre retranchées dans leurs forteresses et leurs alentours dans l’ignorance des événements les plus récents.
Selon Claudien, Stilicho reussit a gagner le soutien du II Britannica, retire de Britannia, et les Alans pour renforcer ses legions d'Italie contre Alaric. Plutard, selon Osorius, il gagne les troupes du Rhine contre Radagaisus. La silence des ecrivains sur les legions de Gaul me dit beaucoup. Si je ne me trompe, c'est Constantin III qui doit reconstruire les defences du Rhine en se servant de ses propres troupes. On presume que les soldats retires par Stilicho restent en Italie.
Damianus a écrit:
Pourquoi pas, mais il faudrait pouvoir prouver la présence de forces armées sur cette géographie appuyée sur les fleuves comme limites naturelles (une sorte de limes interne...). La libre circulation des Solidi n’est pas suffisante. Pour que cela soit probant il faudrait recouper autant d’indices de présence militaires dans les villes, ce qui a forcément une portée limitée, que d’activité castrales sur le territoire, et là… J’en sais que dalle.
Si on avait de l'evidence claire, detaillee et indiscutable, cette conversation ne prendrait pas lieu.
. A l'SoA on accepte que les argumentations ont pour but d'etablir le 'best fit' - l'explication qui reste le plus probable.
Les solidi quand-meme establissent quelque-chose: une salaire militaire, soit reguliere, soit de temps en temps par annonia. Les solidi en question sont ceux des empereurs regnants, non pas des rois barbares, qui veut dire une etablissement militaire habituelle soutenue par une administration civile qui se voit comme romaine (il y a ici une argumentation que la territoire de Syagrius etait reellement soumie aux derniers empereurs).
Pour la presence militaire romain dans les villes du Loire, que dit l'evidence? Nantes, Blois, Tours et Angers. Voit-on la la persistence de l'occupation militaire au cours du Vieme?
Damianus a écrit:
D’accord pas 200 000 hommes, mais quand même l’armée resterait « intacte », l’économie et ses infrastructures « intactes » ; Là, je ne comprends pas cet optimisme à tout va. Je pense que là encore il est utile de comparer avec l’empire d’Orient à la même période et on ne peut pas dire que l’armée ne soit pas altérée. Alors en Occident et son morcellement, je ne vois pas comment cela serait possible entre l’extrême fin du Ve siècle et le milieu du VIe. Si il s’agit bien de cette période dont nous parlons.
Pour les infrastructures on a les lettres de Sidonius. J'en donne ici quelques extraits en anglais. A ne pas oublier que Sidonius parle du sud de Gaul, qui etait bcp plus trouble que le nord, ou le Magister Militum restait le maitre indisputable. Ce qui applique dans le sud applique avec plus de vigeur dans le nord:
The talk was enlivened with amusing jests and pleasantries; above all (and what a blessed thing it was!), there was not a word about officials or taxes, not an informer among us to betray, not a syllable worth betrayal. Every one was free to tell any story worth relating and of a proper tenor; it was a most appreciative audience; the vein of gaiety was not allowed to spoil the distinct relation of each tale. - Letter IV.17, to Epriphus, dated between AD 461 and 467
Have you heard that Seronatus is coming back from Toulouse? If you have not (and I hardly think you have), learn it from these presents. Evanthius is hurrying to Clausetia, making passable the parts of the road in the contractor's hands, and clearing it wherever it is choked with fallen leaves. When he finds any part of the surface full of holes, he rushes in a panic with spadefuls of soil and fills them with his own hands; his business is to conduct his monster from the valley of the Tarn, like the pilot-fish that leads the bulky whale through shoals and rocky waters. [2] But lo! the monster, swift to wrath and slow to move by reason of his bulk, no sooner appears like a dragon uncoiling from his cave, than he makes immediate descent upon the pallid folk of Javols, whose cheeks are pale with fear. They had scattered on all sides, abandoning their townships; and now he drains them dry by new and unparalleled imposts, or takes them in the mesh of calumny; even when they have paid their annual tribute more than once, he refuses to let these unhappy victims return to their homes. - Letter IV.13, to Pannychius, dated AD 469
These are they at whose appearance the world's great scoundrels would confess themselves surpassed, Narcissus, Asiaticus, Massa, Marcellus, Carus, Parthenius, Licinus, Pallas, and all their peers. These are they who grudge quiet folks their peace, the soldier his pay, the courier his fare, the merchant his market, the ambassador his gifts, the farmer of tolls his dues, the provincial his farm, the municipality its flamen's dignity, the controllers of revenue their weights, the receivers their measures, the registrars their salary, the accountants their fees, the bodyguards their presents, towns their truces, taxgatherers their taxes, the clergy the respect men pay them, the nobles their lineage, superiors their seats in council, equals equality, the official his jurisdiction, the ex-official his distinctions, scholars their schools, masters their stipends, and finished pupils their accomplishments. - Letters V.7.3 AD 474-5Pour la nature intacte de l'armee, le meilleur evidence est son efficacite contre les Huns en 451, et les Visigoths en 463 et 470. Aussi la confiance de Syagrius qui n'hesite pas a rencontrer Clovis en bataille.