Faux et pas faux, Bran!
Actuellement, nous sommes encore "victime" d'une vision que je résume à celle du XIXème: la nana est une gourdasse mineure toute sa vie, faible, etc... (relisez le code napoléonien, dont nous en avons, même avec "aménagements" les traces, et très représentatif d'un système sociétal).
Là, je reste dans le constat.
On est aussi dans un système sociétal portant les reliquauts d'une TRES importante "catégorisation", mise en place au fil du temps.
Je m'explique: Gerber, pape de l'An MIL, vient d'une "basse couche sociale", mais ses aptitudes ne l'ont pas empéché, ni le système sociétal, de devenir pape. Ce ne sera plus vrai plus tard... où les papes ne seront recrutés QUE dans une certaine couche sociale.
=> la "mobilité" ne sera plus admise..
Que ce soit, dans l'exemple, pour les papes, mais à TOUS les niveaux! (voir les règles de guildes, celles du XIIIème et celles du XVème, par ex).
Que les femmes ne "fassent pas carrière" dans l'armée ou que ce soit l'exception: effectivement, cela s'explique par ce que tu mentionnes: la "gardienne du foyer".
Cela ne veut pas dire que, pour autant, une femme aimant le métier des armes fusse "écartée" ou "mise au ban" parce qu'elle fait ce choix. Il n'y a pas encore, pour vos périodes (sauf les grecs et romains), de "catégorisation étanche".
Dans tous les cas, il ne faut pas non plus imaginer que les femmes fussent incapables et incompétentes en matière de combat: il se passe quoi, si le guerrier est au loin (à se battre) et que des personnes viennent attaquer le village/ville/ groupement de fermes?
Elles ne vont pas, NON PLUS, se laisser laminer et vont défendre (logique) "le foyer" (job de gardienne de foyer évoqué).
Or des textes mentionnent des femmes qui sont parties, SEULES, faire de longs pèlerinages, ou "gambader sur les routes" (voir Clothilde et les soeurs en frite avec le monastère de Poitiers) et qui en sont revenues...Si elles n'avaient pas été capables ne fût-ce que se défendre, elles n'auraient pas fait 50km...
OK que les femmes ne soient pas "agressives" (c.à d. aimer se battre pour en faire un "métier"), mais de là à ce que elles soient vues comme de parfaites dindes "inoffensives" incapables "d'aller au charbon" (au combat) quand il faut n'est pas plus "exact".
Sinon, dès le guerrier parti, il était très simple d'aller mettre le grappin et zigouiller les "foyers sans défense", donc... de mettre fin à l'espèce...
Si on étend la notion "foyer privé" à la notion "groupe" (ou...pays/royaume, etc.), il y a suffisamment d'exemples où les femmes ont pris le "relais" du "guerrier" (roi, comte, etc.) pendant l'absence de celui-ci (parti ailleurs, malade, décédé, ...) le temps que les choses reviennent dans "l'ordre" (soit: retour, élection d'un nouveau chef, arrivée à la majorité de l'héritier...), et ce pendant TOUT le MA, avec bascule, pour l'Occident (sauf Angleterre) vers Philippe le Bel.
Ne pas oublier, non plus, que les chroniques écrites ont été faites par des hommes... des "clercs" en plus et... "romains" ou héritiers de Rome.
=> les informations sont assez "biaisées" aussi...