Inscrit le: 04 Sep 2008, 19:30 Messages: 2747 Localisation: Laigneville
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Puisque le sujet est ouvert, je m'en vais vous remettre les sources qui décrivent ce vêtement de protection, et ses dérivés "byzantins". Celui-ci est très important. Ne tombons pas dans la facilité de la reconstitution des périodes plus anciennes qui envisagent très rarement le port d'un vêtement de ce type en complément de leurs cuirasses de fer. Prenons de bonnes habitudes. Le thoracomachus est le vêtement de protection qui accompagne la cuirasse. Il est partie intégrante de celle-ci, et une cotte de maille sans thoracomachus ne sert à rien: "XVI - Présentation du Thoracomachus.
Parmi toutes les inventions à usage militaire que les anciens, dans leur prévoyance, ont éléborées pour la postérité, ils ont aussi présentés, contre le poids et le frottement des armes, le thoracomachus, étonnamment commode pour soulager le corps. Car ce type de vêtement, confectionné en feutre, à la mesure et pour protection de la poitrine humaine, a été conçu, sous l'inspiration de la crainte et avec une ingéniosité magistrale, à partir de laines douces; Il évite d'abord, lorsqu'on le revet, que la cuirasse, la cotte de mailles, ou leurs équivalents ne blessent les corps fragiles par les frottement dus au poids, et permet d'autre part aux membres du combattant ainsi vêtu de supporter leurs épreuves grâce à un tel allégement, au milieu des dangers de la guerre et du mauvais temps. Et pour éviter que le même thoracomacus, fouetté par la pluie, n'impose à son porteur une charge alourdie, il conviendra d'en revêtir la surface de peaux de Lybie, bien façonnées à la mesure de ce même thoracomachus. Quand donc, comme nous l'avons dit, il aura passé ce thoracomachus - qui tire son nom de l'expression grecque désignant la protection du corps - quand en outre il aura mis des "socques", c'est à dire des chaussures et des jambières ferrées, coiffé le casque, serré à son coté le bouclier ou le glaive, et qu'il tiendra bien en main ses lances, le soldat sera tout à fait armé pour affronter le combat d'infanterie." Anonyme DE REBUS BELLICIS. Fin du IVe siècle. Traduction: Groupe de recherche d'Histoire romaine de l'Unniversité des Sciences Humaines de Strasbourg, sous la direction d'Edmond Frézouls. Texte latin établi par E. A. Thompson. Révision par R.I. Ireland éditions et A. Giardina. Texte intégral. Dans: Héléne Jouffroy, " Le De rebus bellicis, source d'histoire militaire?" Col. Centre d'études romaines et Gallo-Romaines. Nouvelle série, N°26. "l'Armée Romaine de Dioclétien à Valentinien Ier". Actes du congrès de Lyon. 2002. Sous la direction de Yann Le Bohec et catherine Wolff. Diffusion De Boccard 2004. "Livre I, 12, 3-6:
En temps de paix, ils (les soldats) s'enveloppaient dans des casaques de peaux pendant des épaules aux mollets; il en décoraient ce qu'on appelle les podeônes - l'emplacement des pattes - Ils appelaient ces casaques "globae", c'est à dire "dépouilles" car dépuiller se dit en latin globare. 4. La coutûme était que non seulement les soldats en armes, mais aussi les généraux s'habillent de cette manière. 5. Les soldats d'aujourd'hui imitent les barbares, qui en retour cherchent eux-même à les imiter; Seul font exception les gardes du palais - on les appellent en latin [i]excubitores, c'est à dire "gardes éveillés"; Tibère César fut le premier après Romulus a utiliser ce système - Cet équipemnt s'est maintenu comme je l'ai dit, depuis Romulus, son origine remontant à Enée."[/i] Jean Lydus, DE MAGISTRATIBUS. Milieu du VIe siècle. Traduction: Latine dans l'Edition de Fuss; anglaise: T.F. Carney, John the Lydian, On the Magistracies of the roman constitition (De Magistratibus) Sydney, Coonado Press, 1971. Traduction française: Michel Dubuisson. Extrait: Description du Peristithidion: "Les casques, les cuirasses et les jambières devait être suffisamment fortes pour se préserver des blessures, tout en n’étant pas excessivement lourdes pour éviter d’épuiser le soldat avant qu’il n’entre en action. Les armures devaient offrir une protection non seulement en raison de la résistance de leurs matériaux, mais également du fait de leur conception et de leur confort. Il devait aussi y avoir un espace entre l'armure et le corps. Celle-ci ne doit pas être portée directement sur les vêtements ordinaires, comme certains le font, afin de diminuer le poids de l’équipement, mais sur un vêtement d’au moins un doigt d'épaisseur. Il ya deux raisons à cela. Là où il est en contact avec le corps, le métal dur, ne doit pas irriter, mais doit épouser et envelopper confortablement le corps humain. En outre, l'armure permet d’éviter aux missiles ennemis de toucher la chair grâce au métal, à sa conception et à son confort, mais également parce que le métal de l’armure est tenu loin de la chair. De ce fait pour que les matériaux bruts n’irritent pas la peau, les soldats doivent porter un vêtement rembourré sous ceux-ci comme nous le recommandons pour les cuirasses et les autres équipements. L’épaisseur de l’habit rend également plus difficile aux missiles de pénétrer ou du moins de pénétrer profondément dans le corps."Annonyme Byzantin " Des Stratégiques". VIe siècle. (L'auteur mentionne ce vêtement pour une époque antérieure citant Trajan comme sa propre époque.) Traduction: Damianus et Lucius Aemilius. dans: George T. Dennis, " Three Byzantine Military Treatises". Harvard University Press. "Institution V: Des préparatifs des armes.
(...) Il faut des armures qui descendent jusqu'au cou-de-pied, dont on attache les différentes pièces par des courroies et des anneaux, avec leurs étuis de cuir. Il serait bon qu'elles fussent toutes de mailles de fer, sinon on les fera de corne ou de peau de buffle sèche. On aura des soubrevestes pour mettre sous les cuirasses. Les corselets seront de fer, ou d'autre matière comme il a été dit. On aura des casques entiers, des bottines et des gantelets de fer, ou d'autre matière pour ceux qui en manqueront ; des colerins de mailles de fer garnis en dedans de feutre, et en dehors de lin. Au défaut de cuirasses de fer on y suppléera par d'autres de nerfs qui seront garnies d'un double feutre. On pourra faire aussi des casques de tissu de nerfs. On aura des casaques que le soldat endosse par-dessus ses armes ; des fers à hameçon pour de petites flèches, avec leurs étuis; des malettes, des frondes, des grandes sacoches, des tubes à jeter du feu, des mèches, des longes de cuir, des fers pour les pieds des chevaux, avec leurs clous, des alènes, des limes, des fronteaux, des poitrinals et des colerins de fer ou de cuir pour les chevaux." (...)
Institution VI: De l'armure des fantassins et des cavaliers.
(...) Tous les fantassins seront vêtus d'une robe courte qui ne descendra que jusqu'aux genoux, et auront, s'il est possible, la soubreveste par dessus la cuirasse. La chaussure ne sera pas d'une forme pointue : il est à propos que la semelle soit garnie de clous, ce qui est fort utile, surtout pour les marches. On ne leur permettra pas de porter la chevelure entière; mais on les tondra, en ne leur laissant que des cheveux très courts. (...)"Leon VI le Sage ou le Philosophe " Institutons militaires". IXe-Xe siècle. (Les institutions ou les Takitika sont de larges reprises du Strategikon de Maurice et d'autres auteurs tel les simulacres d'Heraclius...) Traduction de Joly DE MAIZEROY. 1859. Voir texte intégral: http://remacle.org/bloodwolf/historiens ... itaire.htm
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