Les cataphractaires

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Reconstitution d'un cataphractaire

C'est le cavalier cuirassé de l'Antiquité, le panzer de l'époque.
Originaire probable d'Asie central.
Les cataphractaires étaient utilisés souvent en combinaison avec une masse d'archers montés légers qui taquine l'ennemi.

les Sassanides, tout aussi expert dans ce domaine, et grand adversaire de Rome.
Différents peuples ont aussi adopté cette tactiques, dont les Sarmates, les Alains et les Ostrogoths aussi par la suite mais plus tardivement.
Sans oublier les Romains bien sûr!

Cette élite guerrière a marquée son temps et a laissée son empreinte dans l'art de la guerre à travers les siècles.


Les armes:
L'arme caractéristique était une longue lance: le contus.
Longue de 4- 4.5m environs et maniée surtout à 2 mains.
L'épée longue.
La masse d'arme étaient aussi de mise chez les sassanides

Les protections:
Les protections de part leurs coûts, étaient réservées à une élite guerrière (représenté par la noblesse et les chefs).
Le cavalier possèdait une cuirasse lamellaire ou à écailles faites de métal, de bronze, de cuir ou de corne de sabot.
Cette cuirasse étaient souvent associée par diverse protections aux bras et aux jambes, réalisé soit en maille, en lamelles,
en écailles, soit aussi de segments tubulaires mobiles de métal emboités les uns dans les autres.
Et pour couvre chef, un casque composite.


Le cheval aussi pouvait posséder une telle protection: une barde cuirassée d'écailles de fer ou de bronze, partielle ou complète.
Le cou de l'animal était aussi protégé par un revêtement à écailles, de même que la tête par un chanfrein de fer ou de cuir.







Armures scythe VI-V avant JC


Armures scythe VI-V avant JC


Stèle de Tryphon- Lancier cuirassé dans le style sarmate I-IIè siècle



Barde à écailles de bronze- Doura-Europos IIIè siècle


Héliodore, Ethiopiques, IX,
Voici quelle est la forme de leur armure. L'homme est choisi pour sa vigueur exceptionnelle.
Il est coiffé d'un casque compact, fait d'une seule pièce, qui, tel un masque, représente exactement une figure humaine
et recouvre entièrement la tête depuis le sommet du crane jusqu'au cou, sauf les yeux, pour permettre de voir.
Sa main droite est armée d'une lance (Kontos) plus longue qu'une haste (lonkhè); la main gauche reste libre pour tenir les rênes.
Une épée (Kopis) est suspendue à son coté. La poitrine et tout le reste du corps sont cuirassés. Voici comment est faite la cuirasse;
des plaques de bronze et de fer, quadrangulaire, et d'un empan dans chaque sens, sont liées entre elles par leurs extrémités,
s'imbriquant les unes dans les autres dans le sens de la hauteur et dans le sens de la largeur, d'une façon continue.
Elles sont attachées ensemble par-dessous par des liens lâches à l'endroit où elles se rejoignent. C'est comme un vêtement d'écailles
qui adhère au corps sans le blesser et l'enveloppe complètement, entourant chaque jambe séparément sans gêner les mouvements,
car il peut se contracter et s'allonger. Elle a des manches et va du col au genou, ouverte seulement à hauteur des cuisses pour permettre
à l'homme de monter à cheval. Sur une telle cuirasse, le traits rebondissent et nulle blessure n'est à redouter.
La cnémide va de la pointe du pied au genou et s'attache à la cuirasse. Une armure semblable protége aussi le cheval:
ses membres sont entourés de jambières; sa tête complètement couverte de plaques frontales; de son dos pend de chaque coté,
sur les flancs, une housse de lames de fer qui le protège, tout en laissant libre le dessous du ventre afin de ne pas gêner sa course.
Le cheval ainsi armé et pour ainsi dire enchâssé, le cavalier l'enfourche; mais il ne se hisse pas seul; il faut qu'on le soulève à cause de son poids.
Et quand arrive le moment du combat, il lâche la bride, éperonne sa monture et s'élance de toute sa fougue sur l'ennemi,
pareil à un homme de fer ou à une statue sculptée dans la masse qui se mettrait en mouvement. Le Kontos horizontale darde au loin sa pointe.
Il est soutenu du coté du fer par un lien attaché au col du cheval, tandis que sa poignée est fixée à la croupe par un lacet.
Ainsi il ne cède pas sous les chocs, mais aide la main du cavalier qui n'a qu'à diriger le coup.
L'homme se raidit et s'arc-boute pour faire une blessure plus profonde, et son élan est si impétueux qu'il transperce tout ce qu'il trouve devant lui,
et souvent, d'un seul coup, désarçonne deux ennemis à la fois.


Graphite Dura-Europos Clibanarius Parthe II-IIIè siècle





Plaque d'Orlat en os du I-III siècles, provenant de la nécropole d'Orlat près de Samarcande en Ouzbékistan


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terre cuite du V-VIème siecle Dynastie des WEI du Nord (386-534)
Musée Cernushi





Panégyrique de Julien à Constance
Après t’être exercé le premier à porter la cuirasse, tu appris aux autres à user de cette armure inattaquable.[…]
tu avais une masse innombrable de cavaliers, immobiles sur leurs chevaux comme autant de statues aux membres articulés
suivant le modèle de la nature humaine. Allant de l’extrémité du poignet jusqu’aux coudes et d’étendant de là sur les
épaules, une cuirasse de mailles s’adapte ensuite à leur poitrine et à leur dos.
Le visage étant garanti par un masque de fer, ils ont l’air d’une statue qui brille et reluit: les jambes avec les cuisses
et le bout des pieds ont aussi leur armure, rattachée à la cuisse au moyen d’une sorte de tissu fait de minces anneaux, de
sorte qu’aucune partie du corps ne se laisse voir à nu ; ce tissu, en garnissant les mains elles mêmes, se prête aux flexions des doigts.


Graphite de Iluraton
Stèle de Ulius Patius


Ammien Marcellin, Res Gestae, LIVRE XVI, Chapitre 10.
Tout autour on voyait flotter les dragons attachés à des hampes incrustées de pierreries, et dont la pourpre,
gonflée par l'air qui s'engouffrait dans leurs gueules béantes, rendait un bruit assez semblable aux sifflements
de colère du monstre, tandis que leurs longues queues se déroulaient au gré du vent.
Des deux côtés du char paraissait une file de soldats, le bouclier au bras, le casque en tête, la cuirasse sur la poitrine;
armes étincelantes, dont les reflets éblouissaient les yeux. Venaient ensuite des détachements de cataphractes ou "clibanaires",
comme les appellent les Perses; cavaliers armés de pied en cap, que l'on eût pris pour autant de bronzes équestres sortis de l'atelier de Praxitèle.
Les parties de l'armure de ces guerriers correspondant à chaque jointure, à chaque articulation du tronc ou des membres,
étaient composées d'un tissu de mailles d'acier si déliées et si flexibles, que toute l'enveloppe de métal adhérait exactement
au corps sans gêner aucun de ses mouvements.

Bas-relief sassanide de Bishapur,du IIIè siècle


Extrait d'Ammien Marcellin. Livre XXV chap1
En quittant ces lieux nous arrivâmes en un canton nommé Maranga, où, dès le point du jour, nous eûmes en vue les Perses.
Ils venaient à nous en nombre formidable, sous le commandement du Mérane ou chef suprême de la cavalerie, qui avait avec lui
les deux fils du roi et plusieurs grands officiers.
Toute cette armée n'était que fer. De la tête aux pieds chaque soldat était couvert d'épaisses lames de ce métal,
assez artistement ajustées pour laisser toute liberté aux mouvements des membres et au jeu des articulations.
Ajoutez à cette armure des casques figurant par devant la face humaine, et qui ne laissaient de jour que pour voir et respirer;
seuls points par où ces corps complètement cuirassés fussent accessibles aux blessures.



Bas-relief sassanide de Bishapur,du IIIè siècle